Par René Naba

1- La bataille de Baghouz: L’exfiltration des dirigeants de Daech vers la Turquie, une transaction financière entre les Kurdes et le groupe terroriste.

Baghouz, localité située à l’Est de la Syrie, constituait le dernier bastion de Daech. Pendant deux mois, en février et mars 2019, les Forces Démocratiques Syriennes (Kurdes) et la coalition internationale ont assiégé le village détenu par le groupement terroriste. Le siège de cette localité a porté le coup de grâce pour Daech.

Dès la fin de cette bataille, le 23 mars 2019 et l’entassement des prisonniers de Daech et de leurs familles dans des camps de regroupement, des informations de source digne de foi sont parvenues à l’équipe des enquêteurs de l’Institut Scandinave des Droits de l’Homme, faisant état de l’exfiltration de plusieurs dirigeants de Daech vers la Turquie. Cette opération a été facilitée par les forces paramilitaires kurdes YPG en vertu d’une transaction financière à laquelle ont participé des responsables kurdes et leurs parents.

Dans ce contexte, les accusations du porte-parole Kurde selon lesquelles la Turquie a financé l’assaut contre la prison de Gweran pour camoufler une offensive de l’armée turque visant à s’emparer de nouvelles superficies du territoire syrien apparaît risible. Elles relèvent plutôt d’une opération d’enfumage médiatique visant à occulter la corruption des Kurdes dans cette affaire.

Daech a accumulé un trésor de guerre consistant. Sur la liste des organisations terroristes, il se place au 2ème rang des mouvements les plus richement dotés, juste après le PKK, le Parti des Travailleurs du Kurdistan. En langue kurde artiya Karkerên Kurdistan, le PKK, fondé en 1978, est une organisation politique armée kurde de Turquie. Il est considéré comme terroriste par plusieurs pays, dont Les États-Unis, l’Otan, l’Union européenne, le Royaume Uni, l’Australie, le Canada et la Nouvelle Zélande. Le PKK est actif principalement en Turquie, en Syrie, en Iran, et en Irak. Son fondateur et dirigeant, Abdullah Ocalan, est détenu sur l’île-prison d’Imrali, au nord-ouest de la Turquie depuis 1999.

2- Les prisons collectives à l’Est de l’Euphrate: une bombe à retardement. Un réseau de communication à l’intérieur du centre de détention.

En 2021, un des contributeurs de ce rapport a pris contact avec des responsables Kurdes à l’Est de l’Euphrate pour le mettre en garde contre le danger que représente l’aménagement de prisons collectives pour l’incarcération des membres de Daech, à l’Est de l’Euphrate, attirant son attention qu’il s’agissait là d’une «bombe à retardement».

Dans sa réponse, le responsable kurde a voulu masquer la gravité de la situation à son interlocuteur, assurant que les prisonniers se consacraient surtout à accomplir leurs obligations religieuses.

Réponse littérale du responsable kurde: «Les 4.000 membres de Daech accomplissent régulièrement leurs obligations religieuses. Les 5 prières quotidiennes; Jeûne tous les jeudis et ils psalmodient des textes religieux durant leur temps libre».

Or d’après les  informations parvenues à l’ONG auteure du rapport, un réseau de télécommunications fonctionnait à merveille entre la prison et le monde extérieur, y compris les communications cellulaires. La corruption des responsables et des gardiens de la prison était une pratique courante. De monnaie courante.

Réponse de l’ONG: «Celui qui a réussi à susciter une révolte à la prison de Saidnaya, en Syrie, et a réussi à libérer près de 1.000 prisonniers des prisons d’Abou Ghraib et d’Al Rajhi, en Irak, saura trouver les moyens de poursuivre son djihad même de derrière les barreaux de fer. ..«Cessez de rafistoler l’affaire. Posez le dossier des prisons collectives sur la table des négociations en vue de trouver des solutions radicales qui prennent en compte les règles de base des Droits de l’Homme».

Réponse du responsable kurde: «La situation est sous contrôle, en dépit de nos maigres moyens. Il s’agit d’une responsabilité internationale. Les Forces démocratiques  Kurdes ne disposent pas, à elles seules, les moyens matériels et humains pour assumer, seules, de telles responsabilités».

3- De Guantánamo Bay à la Djezireh de Syrie (Nord Est de la Syrie).

Le camp de Guantánamo est un centre de détention militaire de haute sécurité situé sur la base navale américaine de Guantánamo, dans le sud-est de Cuba, où étaient détenues des personnes qualifiées de «combattant illégal», en fait des terroristes islamistes  capturées par l’armée américaine dans les différentes opérations qu’elle mène à l’étranger (Afghanistan, Pakistan, Irak etc). Le choix de ce centre situé à Cuba, sur une base militaire américaine, a été justifié par le président George W Bush afin de fonder juridiquement la décision de refuser de soumettre les détenus au système judiciaire fédéral américain, prenant appui sur l’extraterritorialité de la base.

Il y avait, à l’automne 2001, environ 750 détenus originaires d’une vingtaine de pays différents, dont deux jeunes garçons de moins de 18 ans. enfants. De 2001 à 2004, plus de 200 prisonniers ont été relâchés; 12 ont été tues en Syrie en 2013 lors du déclenchement du «printemps arabe» où il avaient rallié les rangs des combattants islamistes. Beaucoup ont été jugés dans leurs pays d’origine, comme les six prisonniers de nationalité française ou ceux bénéficiant d’amnistie, dont plusieurs centaines d’Afghans.

Au total, 779 personnes sont passées par cet établissement entre 2002 et décembre 2008, dont cinq s’étaient suicidées fin 2008. En septembre 2012, Adnan Farhan Abdul Latif  a été le 9e détenu suicidé de la base.

En juin 2006, la Cour suprême des États-Unis  a déclaré illégales les procédures judiciaires d’exception mises en place à Guantánamo. En mai 2006, REPRIEVE, un groupe de défense des droits de l’homme basé à Londres révèle dans le journal «The Independent» que plus de soixante détenus auraient été capturés alors qu’ils étaient mineurs.

Ce lieu de détention hors de tout cadre juridique a attiré les critiques de l’opinion publique internationale, des gouvernements et des associations de défense des droits de l’homme. De nombreux témoignages et documents font état de conditions de détention dégradantes et de l’emploi de techniques de torture sur des prisonniers.

Pour aller plus loin sur ce thème, cf ce lien

Amnesty International a considéré la présence  de ce pénitencier comme  la manifestation d’un «acte de la barbarie contemporaine», pointant toute une série de violations des droits humains perpétrées contre les personnes détenues dans le camp, où les victimes de torture sont détenues pour une durée indéterminée sans bénéficier de soins médicaux adéquats et en l’absence de procès équitables. En sus du fait que les prisonniers libérables étaient maintenus en détention arbitrairement.

4 – Le camp d’Al Hol (frontière syro-irakienne)…Un bilan plus sanglant que Caracas, la capitale au bilan le plus sanglant au Monde.

Le camp d’Al Hol, (littéralement «marais»), est une ville dans le gouvernorat de Hassaké, dans le nord-est de la Syrie, à 56 km de la ville de Hassaké et à  10 km de la frontière syro-irakienne. Il abrite des personnes déplacées de l’État islamique d’Irak et du Levant. Des dizaines de milliers d’enfants syriens, irakiens et ressortissants de près de 60 pays tiers sont piégés dans l’enfer de ce camp, le plus grand des deux principaux camps du nord-est de la Syrie, une zone contrôlée par l’administration autonome kurde.

Pour aller plus loin sur ce thème, cf l’article du journal libanais Al Akhbar en date du 29 juin 2022: «le camp d’Al Hol, un émirat de Daech dans la durée».

Depuis 2019 et la fin du conflit en Syrie avec Daech, environ 60 000 personnes sont détenues dans le camp d’Al-Hol. Des personnes affiliées à des degrés divers à l’EI, mais aussi des milliers de personnes qui n’ont aucun lien avec le groupe armé et qui ont afflué simplement parce qu’elles fuyaient le conflit. Dans la population du camp, une majorité de femmes et d’enfants. Des enfants issus de familles originaires d’une soixantaine de pays, souvent nés en Syrie sous le régime de Daech et qui n’en ont que des souvenirs d’effroi et de violence. Leur vie a été brisée par les décisions de leurs familles.

Après avoir survécu à la guerre, ils sont aujourd’hui détenus à Al-Hol dans des conditions humanitaires déplorables. Depuis deux ans, les enfants détenus dans le camp d’Al-Hol sont privés d’un accès suffisant à la nourriture, à l’eau potable, aux soins de santé et à l’éducation. Selon un rapport récent de Save the Children, seuls 40 % des enfants du camp d’Al-Hol, âgés de 3 à 17 ans, reçoivent une éducation scolaire.

Pire, ils sont quotidiennement exposés à la misère et à l’insécurité. Soixante-dix-neuf personnes ont été tuées en 2021 dans le camp, dont trois enfants tués par balle. Quatorze autres enfants sont décédés au cours d’accidents divers, dont des incendies. Les enfants sont également soumis à une autre forme de violence: la séparation forcée avec leur mère et leurs proches. Des garçons, âgés de 12 ans à peine, sont transférés seuls, principalement sur la base de la présomption générale d’une «radicalisation» potentielle des garçons, dans des centres dits de «réadaptation». Des centres de détention où pullulent des maladies telles que la tuberculose et la gale.

De plus, les enfants de l’annexe, âgés de plus de 2 ans, ne sont pas autorisés à être accompagnés à l’hôpital par un proche lorsqu’ils doivent être transférés dans un hôpital en dehors du camp, dans le cas de rendez-vous avec des spécialistes demandés par une organisation humanitaire, après un processus long et fastidieux. Au lieu de cela, ils sont escortés par les forces de sécurité armées jusqu’à l’hôpital, et les proches ne sont pas tenus informés de l’état de santé de leurs enfants ni de l’endroit où ils se trouvent.

Car le camp d’Al-Hol est placé sous haute surveillance. Personne ne peut sortir du camp sans une autorisation préalable, même pour acheter des articles essentiels, voire vitaux. Et ces autorisations, dispensées par  les forces de police de l’administration autonome kurde qui gèrent le camp, sont rarement accordées.

Même pour accéder aux soins de santé, les femmes et les enfants qui vivent dans l’annexe du camp doivent obtenir une autorisation, franchir un poste de contrôle et faire l’objet d’une collecte de données, avant de rejoindre la zone où les humanitaires dispensent les soins. Un véritable parcours de combattant.

Deux jours avant l’assaut contre la prison de Gweran, deux responsables humanitaires, M. Osmane Réda, coordinateur résident pour les affaires humanitaires en Syrie et Mohand Halabi, coordinateur régional pour les affaires humanitaires en Syrie, ont déploré la mort d »un employé syrien d’une association de secours, tué lors d’une attaque armée contre une antenne médicale, située au sein du camp.

Quatre vingt dix (90) incidents similaires se sont produits dans l’enceinte du camp visant des Syriens et des Irakiens, dont deux secouristes tués. Le camp d’Al Hol affiche ainsi un bilan plus sanglant que Caracas, la capitale du Venezuela, la ville la plus sanglante au Monde.

5- Le rapport de Human Right Watch sur la Syrie: 43.000 personnes dont 27.500 enfants détenues illégalement

Près de 43 000 hommes, femmes et enfants d’origine étrangère et liés à l’État islamique (EI) sont toujours détenus dans des conditions inhumaines ou dégradantes par les autorités régionales du nord-est de la Syrie, deux ans après avoir été arrêtés lors de la chute du «califat», a déclaré aujourd’hui Human Rights Watch. La détention de ces personnes se poursuit souvent avec le consentement explicite ou implicite des pays dont elles sont  ressortissantes.

Les détenus étrangers n’ont toujours pas été traduits devant un tribunal, ce qui rend leur détention arbitraire et indéfinie. Parmi eux figurent 27. 500 enfants, la plupart se trouvant dans des camps de détention et au moins 300 dans des prisons sordides réservées aux hommes, tandis que des dizaines d’autres sont retenus dans un centre de réadaptation sous surveillance.

Les détenus font face à une hausse de la violence et au déclin d’une aide vitale, notamment de soins médicaux. La population carcérale patauge dans l’eau polluée surchargées des débordements des fosses septiques.

Les gouvernements respectifs «détournent le regard», alors qu’ils devraient aider à poursuivre de manière équitable les détenus soupçonnés de crimes graves et à remettre en liberté tous les autres, au lieu de contribuer à la création d’un nouveau Guantanamo, a déclaré Letta Taylor, directrice adjointe de la division Crises et conflits de l’ONG.

La détention des étrangers «est un énorme fardeau» pour une administration autonome à court d’argent, a déclaré Badran Chia Kurd, le vice-président de l’administration autonome.

6- Panorama carcéral dans le Nord Est de la Syrie, sous l’autorité de faction des forces kurdes:  La ventilation des  principales prisons.

Selon l’enquête menée par l’ONG, le Nord-Est de la Syrie, sous contrôle de facto des forces kurdes, abrite 100.000 hommes et 700 enfants, âgés de 12 à 18 ans, répartis dans 14 prisons, où sont entassés tous ceux qui sont suspectés de liens avec Daech.

1-Gweran: 5.000 prisonniers, principalement des cadres dirigeants de Daech. Au 1er étage de l’édifice sont incarcérés 700 enfants.

Dans ce camp, dénommé aussi  Al Sinna, 200 enfants et 80 femmes françaises sont détenus dans le Nord-est syrien. Seuls 35 enfants, essentiellement, ont été rapatriés depuis 2019. Aucun ne l’a été depuis plus d’un an. «Il n’y a aucun argument sérieux pour s’opposer à leur retour, a ajouté Patrick Baudoin, président d’honneur de la Fédération internationale des droits de l’homme. Ces enfants, détenus dans des conditions épouvantables, ne sont pas coupables mais victimes. Les conventions internationales obligent la France à les protéger.

Quant aux femmes, la justice française est tout à fait compétente pour les juger.»  https://www.liberation.fr/international/syrie-une-dizaine-de-mineurs-francais-dans-la-prison-attaquee-par-lei-20220215_5UWLTP27IVGQBP6KFURGFNC3Z4/

2-Campo Bulgare: situé dans la ville de Cheddadi, province de Hassaké, ce centre de détention des combattants de Daech sous haute surveillance se trouve à proximité d’une base américaine.

3-Prison de Cheddadi, à l’intérieur de la ville du même nom, abrite plusieurs centaines de combattants de Daech.

4-Prison de Dirich,  dans la ville de Malikiyah, dans la périphérie de Hassaké.

5-Prison de Nafkar, dans la ville de Roumeylane

6-Prison de Roumaylane, dans la ville de Qamichli,

7-Prison de Kisra, région de Deir ez Zor. Elle abrite des dirigeants de Daech.

8- Prison centrale de Raqqa: Cette ville a été la capitale de Daech en Syrie. Sa prison abrite plusieurs centaines de cadres de l’organisation terroriste.

La caractéristique majeure de ces prisons est l’absence totale des règles de droit élémentaires concernant le traitement des prisonniers, sans la moindre perspective de faire bénéficier ses pensionnaires  de la moindre protection juridique.

Les autorités Kurdes de facto de la zone autonome utilisent l’affaire des prisons comme leur carte maîtresse contre la Turquie et les États-Unis, pour dissuader Ankara, d’une part, de se livrer à une opération militaire contre la zone kurde; Contre les États-Unis, d’autre part, pour dissuader Washington de toute velléité de retrait du Nord-Est de la Syrie, notamment après le retrait kurde du secteur d’Afrine et leur expulsion de la zone frontalière par les forces turques, dressant ainsi une zone démarcation autour de la région de Kobbané, (Ain al Arab pour la Syrie).

Les autorités militaires américaines s’abstiennent de commenter cet état de fait, avançant l’argument selon lequel ces camps sont «hors de leur responsabilité».  Mieux: Elles ne paraissent pas mécontentes de cet état de fait, en dépit de la présence de 20.000 irakiens et irakiennes dans cette poudrière. Les Américains ne daignent pas non plus faire l’effort de les évacuer vers l’Irak, pourtant distante de 150 km.

– Le Trafic de la misère: témoignage d’Abdel Aziz Al Kheir (prison de Saidnaya 1998).

Depuis la chute de Baghouz, les autorités de facto de la zone autonome kurde font face à une situation qui les dépasse, faute de  moyens, et de leur incapacité à gérer une concentration humaine dont la plupart des membres ne disposent pas de pièces d’identité fiables. Les cadres militaires qualifiés ne sont pas nombreux et ne disposent pas d’une formation juridique appropriée, notamment concernant les règles de Droit humanitaire relatives au traitement des prisonniers…sans compter le lot habituel de trafic.

L’assaut contre la prison de Gweran soulève de nombreuses questions:

-Comment 270 membres de Daech ont réussi non seulement à s’enfuir de la prison, mais aussi à atteindre  des «zones sécurisées», souvent munis avec d’ «ordres de mission»  frappés du sceau de l’administration autonome kurde.

L’assaut contre la prison de Gweran, fin décembre 2021, a fait 500 morts parmi lesquels des combattants de Daech, mais aussi des gardiens et des enfants.

Les pays occidentaux qui ont grandement facilité l’afflux massif des combattants étrangers vers la Syrie et l’Irak, prennent soin de n’assumer aucune responsabilité juridique ou morale dans cette tragédie.

Entre temps, Daech est en train de reconstituer ses cellules dormantes et de se réorganiser sur le plan militaire, trois ans après sa défaite. Une direction collégiale a pris le commandement du mouvement  après l’assassinat de son calife. L’alliance Turquie-Qatar, les deux parrains de la confrérie des Frères Musulmans, est parvenue à neutraliser les effets de la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l’ONU en procédant à un ravalement cosmétique du Jabhat An Nosra, en incluant la filiale syrienne d’Al Qaida au sein d’un gouvernement de salut public de l’opposition, qui administre une importante partie du district d’Idlib.

Plus d’un million de personnes déplacées vivent dans les camps de réfugiés dans une grande misère, ployant sous le joug de l’arbitraire, à l’Ouest de l’Euphrate. Plus de la moitié des Syriens ploient sous le blocus, une situation analogue à celle que les Irakiens ont connue au cours de la décennie 1990 (sous Saddam Hussein).

-Les Kurdes n’ont pas hésité à mobiliser des jeunes de Daech, les considérant comme étant des «lionceaux du califat». 700 d’entre eux ont été emprisonnés.

-En 2002, les autorités américaines versaient une prime de 500 dollars à quiconque leur livrait un homme d’Al Qaida. Daech a décuplé cette somme (5.000 dollars) pour soudoyer quiconque faciliterait l’évasion de ses combattants des prisons.

Maroc:

Le contingent des combattants marocains a constitué le plus faible contingent en provenance des pays constituant le Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie): En janvier 2022, 250 marocains étaient emprisonnés, dont 232 prisonniers en Syrie, 12 en Irak, et 9 en Turquie, ainsi que 138 femmes reparties à la prison d’AL Hol et de ROJ.

Depuis 2019, 995 prisonniers des camps kurdes ont été restitués à leur pays d’origine à la faveur de la pandémie du Covid, dont 389 en 2019, 292 en 2020 et 324 en 2021, notamment des Irakiens ainsi que des ressortissants  de Suède (3 femmes et deux enfants) et de Belgique.

La France a obtenu, le 5 juillet 2022, la restitution de 35 enfants et de 16 mères  parmi lesquelles «l’égérie française de Daech» Émilie König dès son arrivée dans l’Hexagone a été présentée à un juge et inculpée.

En prévision de leur libération, les forces kurdes transfèrent leurs prisonniers du camp d’Al Hol vers le camp de ROJ afin de soustraire au regard des occidentaux l’état pitoyable du camp d’Al Hol, dont les Irakiens constituent 60 pour cent des pensionnaires, soit près de 30.000 détenus, précise le journal libanais «Al Akhbar» en date du 14 Mai 2022.

La plupart des détenus irakiens, précise le quotidien libanais, sont affiliés à Daech, mais le reste des irakiens est constitué de personnes ayant fui l’offensive gouvernementale irakienne menée pour la reconquête de Mossoul (Nord de l’Irak) l’éphémère capitale de l’État Islamique.

Onze mille (11.000) irakiens ont refusé de s’inscrire sur la liste  des prisonniers du camp afin de ne pas courir le risque de leur rapatriement.

Quant aux Syriens détenus par les Kurdes, leur libération est conditionnée par la délivrance d’une caution de leur tribu d’origine, laquelle se porte ainsi garante de leur neutralité future. Depuis 2020, 8.000 syriens ont quitté le camp d’Al HOL vers l’est d’Alep, Raqqa et Deir ez Zor. Vingt et un mille (21.000) demeurent prisonniers, à la merci des forces kurdes.

Pour le locuteur arabophone, ci joint le lien de l’article d’Al Akhbar  en date du 14 Mai 2022.

La version arabe du rapport de l’ONG mentionné dans ce texte est sur ce lien:

A propos des Kurdes

A propos de Daech

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AFP-DELIL-SOULEIMAN

Source : auteur
https://www.madaniya.info/…