Communiqué de l’AFPS

Depuis plus d’un an, le gouvernement s’est engagé dans un processus visant à restreindre les libertés publiques au motif de renforcer la sécurité. Depuis l’horrible assassinat de Samuel Paty, le 16 octobre 2020, ce processus s’est accéléré, se transformant en une attaque en règle contre les libertés qui menace, en particulier, la liberté de s’exprimer et celle de manifester.

Ces attaques contre les libertés concernent directement les militants de la cause palestinienne et renforcent les attaques dont ils sont déjà l’objet notamment les amalgames visant à faire taire toute critique de l’État d’Israël. Ainsi, malgré la condamnation de la France par la Cour Européenne des Droits de l’Homme, le ministre de la Justice, par une « dépêche » indigne adressée aux procureurs, continue à inciter ceux-ci à criminaliser les appels au boycott visant l’État d’Israël et sa politique.

La loi dite de Sécurité Globale et les décrets publiés le 4 décembre dernier par le ministère de l’Intérieur permettraient, en particulier :

  • L’utilisation de drones et de caméras portables pour la surveillance des manifestations permettant la reconnaissance faciale des manifestants et des passants
  • Le fichage massif et élargi des militants, politiques, syndicaux, associatifs, de leur entourage avec recueil d’informations sur leur santé, leurs habitudes de vie, leur activité en ligne, leurs expressions religieuses…

La dissolution du CCIF (Comité Contre l’Islamophobie en France) très largement dénoncée ne reposait sur aucune base solide. Elle illustre les dérives possibles de décisions administratives s’appuyant sur des suppositions, voire même sur des commentaires à des informations publiées par telle ou telle association.

Le projet de loi « confortant le respect des principes de la République » qui remet en cause la liberté associative est tout aussi inquiétant. Ainsi l’octroi de subventions serait-il conditionné à la signature « d’un contrat d’engagement républicain » dénoncé par le monde associatif comme dangereux pour la liberté d’expression.

Par ailleurs, il faut rappeler que les matériels (drones et reconnaissance faciale) sont souvent fournis à la France par Israël et que des parlementaires, des médias ou des universitaires n’hésitent pas à évoquer l’exemplarité des méthodes israéliennes dans sa répression du peuple palestinien. Là encore, au nom d’une prétendue lutte contre « terrorisme » avec lequel les Palestiniens n’ont strictement rien à voir. Ces méthodes de surveillance et de répression d’un peuple, que nous dénonçons là-bas, n’ont pas leur place dans un État républicain comme la France.

Pour la défense des libertés de penser, de s’exprimer, de se réunir et de manifester, l’AFPS appelle à participer largement aux manifestations et rassemblements qui vont se dérouler, partout en France, ce samedi 30 janvier 2021.

Le Bureau national
29 janvier 2021

Source : AFPS
https://www.france-palestine.org/…