Par Lahouari Addi

Beaucoup de citoyens, y compris des militants du FFS, ont été étonnés par la rencontre entre les dirigeants du FFS et le président de la république. La direction du FFS justifie cette rencontre par la volonté de dialogue pour sortir le pays de la crise. Evidemment, le dialogue est positif et est susceptible de trouver la solution à la crise politique. C’est par le dialogue que le FLN historique a mis fin à la guerre de libération en signant les Accords d’Evian. Ce n’est pas le dialogue en soi qui pose problème; c’est l’ordre du jour du dialogue qui soulève des interrogations. Demander la libération du champ médiatique, inscrite déjà dans la constitution, et l’élargissement des détenus d’opinions sont des demandes légitimes mais elles ne sont pas les demandes principales du hirak. La délégation du FFS aurait dû porter à l’oreille du président la seule revendication politique qui détermine toutes les autres. Le FFS a toujours demandé, du moins du temps de Hocine Ait Ahmed, que l’autorité de l’Etat soit véhiculée par les institutions et non par des administrations parallèles. Le FFS a toujours demandé que le président de la république exerce les prérogatives que lui donne la constitution et qu’il se pose comme le chef institutionnel de toutes les branches du pouvoir exécutif, y compris la branche militaire. Le hirak a eu lieu pour corriger cette anomalie de l’Etat algérien où le président de la république détient sa légitimité de la branche militaire du pouvoir exécutif. Toute entrevue avec le président est inopportune si elle ne porte pas sur cet ordre du jour. Le président pourrait même diriger la transition, avec des représentants du hirak, pour faire sortir le système politique de l’illégitimité vers un système où les institutions ne tirent pas leur autorité de la branche militaire du pouvoir exécutif.

Source : FB
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