Communiqué de l’AFPS

L’Association France Palestine Solidarité s’associe à la douleur des proches de Khader Adnan, prisonnier politique palestinien qui vient de succomber dans une cellule d’isolement de la prison israélienne de Ramle au bout de 86 jours d’une grève de la faim entamée le 5 février juste après une nouvelle mise en détention administrative.

Non seulement, les autorités israéliennes n’ont fait preuve d’aucune mesure de clémence devant la dégradation rapide de son état de santé, mais jusqu’au bout elles l’ont maintenu à l’isolement, refusant de le transférer dans une hôpital civil. C’est en connaissance de cause que les juges militaires ont commis l’irréparable en laissant mourir de faim et d’épuisement ce militant politique revendiqué du Jihad Islamique palestinien dont il était l’un des leaders.

Arrêté une douzaine de fois, Kadher Adnan a passé plus de 8 ans dans les prisons de l’occupation, la plupart du temps en détention administrative. En 2012, 2015, 2018 et 2021, il s’était déjà opposé à quatre reprise par la grève de la faim à ce système de détention particulièrement arbitraire jusqu’à obtenir à chaque fois une remise en liberté. Des combats déterminés évidemment menés au péril de sa santé qui ont fait de lui l’un des symboles les plus importants de la combativité et de la détermination du mouvement des prisonniers palestiniens.

Aujourd’hui, les autorités israéliennes ont choisi d’appliquer à la lettre les directives du ministre d’extrême-droite Ben Gvir. Celui qui depuis son entrée en fonction avait promis de durcir encore plus la politique de répression à l’égard des prisonnier·e·s palestinien·ne·s qu’il qualifie de « terroristes » et dont il considère qu’ils sont traités avec « trop d’égards ».

Ce nouveau crime est aussi clairement une menace en direction de tous les prisonnier·e·s palestinien·ne·s qui résistent plus unis que jamais aux pratiques d’emprisonnement de l’occupant qui ont pour objectif de briser toute résistance individuelle ou collective.

L’onde de choc de ce nouveau crime ne va pas manquer de se répandre dans toute la Palestine occupée, où une grève générale a déjà été décrétée et, à Gaza, où une réaction armée du Jihad islamique palestinien ne fait guère de doute non plus. L’émotion humaine et politique sera d’autant plus forte que c’est la première fois qu’un prisonnier politique palestinien meurt des suites d’une grève de la faim. La grève de la faim qui reste le seul moyen de pression à disposition des prisonnier·e·s qui veulent s’opposer à la répression carcérale israélienne.

Plus que jamais, le mouvement de solidarité avec la lutte du peuple palestinien doit redoubler d’énergie pour exiger la libération des 4900 hommes et femmes détenue·s dans les prisons israéliennes, dont 160 sont des enfants et apporter tout son soutien à leur lutte pour l’obtention de conditions de détention décentes et pour le respect de leurs droits.

Plus que jamais, nous devons dénoncer devant les instances internationales en charge des droits humains le fait que plus de 1000 détenu·e·s palestinien·ne·s le sont sous le régime de la détention administrative qui ne leur laisse aucune possibilité de défense juridique. Sans oublier que 600 prisonnier·e·s sont malades et que nombre d’entre eux et elles sont victimes de négligences médicales délibérées.

La France, comme tous les États européens a une part de responsabilité évidente dans le laisser-faire octroyé à Israël concernant sa politique criminelle à l’égard des prisonniers politiques palestiniens. L’AFPS persiste et signe dans sa demande que notre gouvernement prenne les mesures qui s’imposent pour faire pression sur l’État d’Israël afin qu’il cesse cette politique répressive à la fois illégale et inhumaine. Il doit exiger la libération de tou·te·s les prisonnier·e·s politiques palestinien·ne·s.

Le bureau national de l’AFPS
Le 2 mai 2023

Photo : « Liberté pour Khader Adnan » – réseaux sociaux.

 

Source : AFPS
https://www.france-palestine.org/…