Par RT France

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La Haute-Cour de Londres est revenue sur son refus d’extrader le fondateur de Wikileaks prononcé en janvier. La demande d’extradition de Washington sera donc réexaminée. Le journaliste risque 175 ans de prison aux Etats-Unis.

Coup dur pour le journaliste Julian Assange, toujours enfermé à la prison de haute sécurité de Belmarsh et dont les Etats-Unis réclament l’extradition. Ce 10 décembre, qui coïncide – hasard du calendrier – avec la Journée internationale des droits de l’homme, la justice britannique a ainsi annulé son refus d’extradition prononcé en janvier et contre lequel les Etats-Unis avaient fait appel.

La Haute-Cour de Londres a en effet rendu sa décision et la demande de l’administration américaine, qui souhaite obtenir l’extradition du fondateur de Wikileaks et le juger sur son sol, sera à nouveau examinée par la justice. L’affaire est, selon les soutiens du journalistes, dont certains étaient d’ailleurs rassemblés ce 10 décembre devant le tribunal, emblématique de la liberté de la presse.

Assange accusé d’avoir publié «de vraies informations»

Commentant la décision, la fiancée de Julian Assange Stella Morris a dénoncé une «grave erreur judiciaire» et a souligné qu’il serait fait appel de la décision «le plus tôt possible». Auparavant, sur Twitter, elle avait fait part de son espoir que la justice britannique «mette un terme à cette extradition abusive et vindicative».

«Comment peut-il être honnête, comment peut-il être juste, comment peut-il être possible d’extrader Julian dans le pays-même qui a comploté pour le tuer», s’est-elle interrogée, en référence à une information révélée par des sources du renseignement américain.

Dans un communiqué, WikiLeaks souligne que son fondateur est «accusé d’avoir publié de vraies informations révélant les crimes commis par le gouvernement américain dans le camp de détention de Guantanamo Bay, en Irak et en Afghanistan et des détails sur la torture de la CIA», et a rappelé que Julian Assange n’avait pu «assister à l’audience en appel en personne».

Le 4 janvier 2021, la juge britannique Vanessa Baraitser s’était opposée à la remise du journaliste australien de 50 ans aux autorités américaines, invoquant le risque qu’il se suicide. Mais, tentant de minimiser ce risque et assurant qu’il serait bien traité et bien soigné s’il venait à être extradé, les Etats-Unis ont fait appel. L’avocat de Julian Assange, Edward Fitzgerald, avait quant à lui rétorqué que les assurances américaines ne changeaient rien, et que subsistait «un grand risque de suicide quelles que soient les mesures» qui seraient prises.

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Poursuivi notamment dans le cadre d’une loi américaine sur l’espionnage, Assange risque jusqu’à 175 ans de prison, dans une affaire qui représente, selon ses soutiens, une attaque gravissime contre la liberté de la presse.

La décision rendue ce 10 décembre ne marquera sans doute pas la fin de cette bataille judiciaire au long cours. Quel que soit le perdant, il aura la possibilité de demander à saisir la Cour suprême britannique.

«Profondément inquiètes», plusieurs ONG, dont Amnesty International, Human Rights Watch et Reporters sans frontières, ont demandé mi-octobre dans une lettre ouverte au ministre américain de la Justice Merrick Garland d’abandonner ces poursuites. Julian Assange est poursuivi par la justice américaine pour avoir diffusé, à partir de 2010, des centaines de milliers documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan, dont un certain nombre s’apparente à des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.

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Le dossier Julian Assange