Par Luc Michel

# LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
LA GEOPOLITIQUE PAR LES CARTES (VI) : LE RETOUR DES BLOCS

Le Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
de LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ)/

2023 12 02/ Série V/

La Géopolitique par les cartes (VI) :
Le retour des Blocs
Le Figaro (01 12 2023) :

Extraits/
« Rivalité Russie-États-Unis, montée en puissance des pays du Sud… Vivons-nous un retour aux années 1960?
(…) un parallèle entre la configuration géopolitique actuelle et celle des années 1960 » …
« À bien des égards, la vie internationale semble elle aussi frappée d’un bégaiement gigantesque et lorgne à son tour du côté des musiques du passé. Affrontement russo-américain, montée en puissance du Sud, conflit israélo-palestinien : un observateur de la guerre froide ne serait pas très surpris par la tournure aujourd’hui prise par la géopolitique. Comment expliquer cet étrange retour aux années 1960 ?

Le premier facteur est sans doute la reconstitution accélérée des blocs depuis le début de la guerre en Ukraine en 2022. Comme jadis entre États-Unis et URSS au moment de la guerre du Viêt-Nam, l’Ukraine est le théâtre d’un affrontement indirect entre Washington et Moscou. La Russie est intervenue directement dans le conflit avec «l’opération militaire spéciale». De leur côté, les États-Unis représentent 70% de l’aide militaire prodiguée aux forces de Kiev. 

Montée en puissance des pays du Sud :
Derrière cette lutte américano-russe, la rivalité entre Pékin et Washington s’approfondit depuis la présidence Trump, qui a pris conscience de ce que la montée en puissance de la Chine, devenue agressive sous Xi avec le lancement de la Belt and Road Initiative (il y a dix ans, en 2013), avait de délétère pour «l’empire américain». Joe Biden a conservé cette orientation et désormais le temps est au découplage, au derisking, bref à la constitution de blocs militaires (AUKUS), commerciaux (RCEP) et technologiques (sanctions contre Huaweï) qui font de ce nouveau G2 une réplique de la bipolarité disparue en 1991. »

« Comme à l’Assemblée générale des Nations unies au cours des années 1960, l’hostilité au sionisme est redevenue le sujet consensuel des États du Sud et de l’axe russo-chinois. »

« Le second facteur de ce grand retour en arrière est la montée en puissance des pays du Sud. Les années 1960 ont vu se produire le plus grand mouvement de création d’États de l’époque contemporaine. 52 États sont apparus, soutenus par le mouvement des non-alignés (MNA) formés quelques années auparavant par les précurseurs indiens, indonésiens ou égyptiens lors de la fameuse conférence de Bandung. Ils n’ont eu ensuite de cesse de s’en prendre à l’Occident impérialiste, à son soutien aux dernières colonies (Portugal jusqu’en 1975, Afrique du Sud).

Nous assistons aujourd’hui à une évolution similaire. Le rôle du MNA est désormais tenu par les Brics dont la formation en 2003, l’annonce d’un programme en 2009 (le «G7 est mort») puis l’expansion en 2023 avec l’intégration de six nouveaux membres (Argentine, Égypte, Éthiopie, EAU, Iran) constituent en soi un message d’hostilité au Nord occidental de la part du «Sud Global». Comme pendant la guerre froide, le supposé non-alignement a une nette tendance à pencher vers l’un des blocs, en l’occurrence celui dirigé par la Chine. »

« Enfin, sur le sujet plus régional du conflit israélo-palestinien, les facteurs de retour aux années 1960 ne cessent de surprendre. L’attaque terroriste du Hamas a été déclenchée le 7 octobre, presque cinquante ans jour pour jour après la guerre du Kippour, qui avait surpris l’État hébreu et causé la mort de 2 500 de ses soldats. Comme à l’époque les États arabes, le Hamas conserve dans sa charte constitutive l’objectif de détruire «l’entité sioniste».

L’hostilité au sionisme, sujet consensuel :
Comme à l’Assemblée générale des Nations unies au cours des années 1960, l’hostilité au sionisme est redevenue le sujet consensuel des États du Sud et de l’axe russo-chinois. La Chine pointe du doigt la responsabilité des États-Unis. La gauche radicale, dans les États d’Occident, manifeste en soutien à Gaza et anime un «camp de la paix» qui renvoie aux années de la guerre froide, de l’appel de Stockholm aux comités Viet-Nam de la Sorbonne de mai 68. »

« Le Sud s’en prend, sans véritable rapport au réel, à la supposée domination de l’impérialisme occidental. La richesse produite par l’Occident ne cesse de se réduire : les pays du G7 ne représentent plus que 30% du PIB mondial, contre 70% en 1970, et cependant ils sont taxés d’égoïsme.

Mais, au-delà des réalités territoriales, le Sud s’en prend, sans véritable rapport au réel, à la supposée domination de l’impérialisme occidental. La richesse produite par l’Occident ne cesse de se réduire : les pays du G7 ne représentent plus que 30% du PIB mondial, contre 70% en 1970, et cependant ils sont taxés d’égoïsme. »

NOTES (LM) :

J’insiste inlassablement sur le fait que la Géopolitique est une science qui nécessite des outils scientifiques. Les premier de ces instruments c’est le raisonnement et l’analyse géopolitique sur les cartes géographiques et les atlas. C’est d’ailleurs le géographe français Lacoste qui a remis la géopolitique à l’honneur dans l’Espace francophone.

« Vouloir faire de la Géopolitique sans raisonner sur les cartes et les atlas, à commencer par les atlas historiques, c’est comme vouloir naviguer sans regarder les étoiles », disait avec pertinence Jean Thiriart (1922-1992), le géopoliticien de « l’Empire euro-soviétique ».

LES CARTES CA SERT AUSSI A FAIRE LA GUERRE …
MEDIATIQUE NOTAMMENT

Mais les cartes çà ne sert pas qu’à l’analyse.

Cà sert aussi à faire la guerre Et la guerre médiatique.

Dans tous les conflits actuels (Libye, Syrie, Donbass, Yemen), il y la manipulation des cartes sur les médias occidentaux, donnant au grand public une image fausse de la situation réelle sur le terrain et de la situation des régimes attaqués par l’Occident.

Luc MICHEL (Люк МИШЕЛЬ)

* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie – Géoidéologie – Géohistoire – Géopolitismes – Néoeurasisme – Néopanafricanisme
(Vu de Moscou, Téhéran et Malabo) :
PAGE SPECIALE Luc MICHEL’s Geopolitical Daily
https://www.facebook.com/LucMICHELgeopoliticalDaily/

* WEBSITE http://www.lucmichel.net/ 
LUCMICHEL-TV https://vk.com/lucmicheltv
TWITTER https://twitter.com/LucMichelPCN
RADIO.LUCMICHEL
https://www.podcastics.com/podcast/radiolucmichel/
FACEBOOK https://www.facebook.com/Pcn.luc.Michel/

Source : auteur