Par Erwan Castel

Le samedi 13 mars en soirée, les « ukrops » ont fait donner de leur artillerie lourde sur l’ensemble de la périphérie de la ville de Donetsk, mais aussi sur celle de Gorlovka, cité minière située à 60 kilomètres au Nord de la capitale de la République Populaire de Donetsk.

Depuis 18h00, les grondements de l’artillerie lourde ukrainienne se font entendre jusque dans le centre ville de Donetsk

  • 17h00 : Bombardement de Trudovsky, au Sud Ouest de Donetsk, uù une maison est en feu,
  • 17h55 : Bombardement des quartiers Nord de Donetsk près de l’aéroport, obusier de 122mm,
  • 18h00 : Bombardement de Spartak à l’Est de l’aéroport avec des mortiers lourds de 120mm,
  • 19h 35 : Bombardement important de la zone aéroportuaire au Nord de Donetsk,

13 mars en soirée, tirs ukrainiens au Nord de de Donetsk

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  • 19h44 : Bombardement sur les périphéries Nord et Ouest de Gorlovka, au Nord de la RPD
  • 20H00 : Bombardement de Luganskoie au Sud de Donetsk, avec des mortiers de 120mm, 
  • 20h20 : Echanges de tirs sur Staromikhaïlovka, en périphérie Ouest de Donetsk,
  • 20h15 env:.: le drone ukrainien qui corrigeait les tirs sur Luganskoie a été abattu par las républicains,

Parallèlement à cette escalade militaire exponentielle du front du Donbass on peut observer une intensification des missions de reconnaissance de l’OTAN fouillant méticuleusement et chaque jour chaque mètre carré, et de la ligne de front du Donbass mais aussi de la péninsule russe de Crimée et des régions de Rostov sur le Don et Krasnodar, où les forces russes se préparent aussi au pire sketch que semble vouloir jouer le clown Zelensky.En bleu les vols des avion de reconnaissance électronique, en rouge ceux des drones stratégiques

Le 11 mars 2021, un drone stratégique RQ-4 Global Hawk de l’US Air Force de la base
 de l’OTAN de Sigonella a réalisé une nouvelle mission d’observation de la ligne de
front du Donbass mais aussi jusqu’aux secteurs frontaliers russes grâce aux 200 km
de portée de ses appareils électroniques d’écoute et d’observation ultra sophistiqués.

Le 11 mars encore, un Boeing RC-135W Rivet Joint de l’armée de l’air britannique
 (IFF ZZ666), de la base aérienne de Waddington a été observé dans l’espace
 aérien ukrainien. Cet appareil de reconnaissance et d’observation aérotransportée
 est un habitué des frontières russes, de Kaliningrad jusqu’à la Mer Noire. 
Le 12 mars, c’est un Boeing RC-135V RER de l’US Air Force (IFF 63-9792) de la base aérienne de
 Souda Bay en Crète qui a été observé dans une mission de reconnaissance et d’observation
de la Mer Noire, de la Crimée et de la région russe de Krasnodar.

Il est à noter que cette activité de l’OTAN aux côtés de ses auxiliaires bandéristes est également visible sur le terrain, à Kiev avec la tournée d’inspection de l’Etat Major ukrainien par le « Commandant en chef des forces terrestres » de l’alliance atlantique lui-même, et jusque dans le Donbass avec la venue de conseillers militaires britanniques de la « mission Orbital » (participant à la normalisation OTAN des forces ukrainiennes).

La Russie a logiquement rejeté cette mascarade de nouvelles négociations de paix agitée par Zelensky alors que l’Ukraine n’a jamais été capable depuis février 2015 et la signature des Accords de Mins 2 de simplement faire respecter le cessez le feu qui est leur premier point.

Une fois encore Kiev et les occidentaux tentent de faire porter le chapeau à cette importante offensive qui se prépare depuis plusieurs semaines maintenant et qui démontre s’il en était besoin de l’abandon factuel de toute forme de résolution diplomatique du conflit par la partie ukrainienne, qui si elle avait eu une once de volonté de paix aurait commencé par dialoguer avec les responsables séparatistes au printemps 2014 ou depuis, avec les représentants des Républiques Populaires de Donetsk et Lugansk.

Reste à savoir si Kiev osera franchir cette ligne rouge qu’est une offensive majeure contre le Donbass quitte à exploser militairement et imploser politiquement dans le cas probable d’une réaction des forces russes massées à leurs frontières. 

Quant à l’OTAN, qui n’enverra pas un seul GI mourir pour Donetsk et encore moins Sébastopol, cette offensive qu’elle encourage est au contraire « tout bénéf' » car elle serait: 

  • une occasion de tester grandeur nature les capacités opérationnelles de l’armée russe, 
  • d’exacerber les guerres politiques et économiques contre Moscou, et,
  • d’accélérer la militarisation atlantiste de l’ Europe de l’Est,

Et vu la faiblesse de caractère du servile Zelensky conditionné à jouer les scripts que lui tendent ses patrons, je crains que cette offensive soit sérieusement probable. Reste à savoir où et surtout quand ?

Aujourd’hui, les soldats et les civils sur le front guettent ensemble les nuées orageuses qui s’accumulent à l’horizon de leurs tranchées ou de leurs jardins, avec inquiétude mais sans trembler et fermement décidé à rester sur place et défendre leur terre jusqu’à la victoire.

Anna Dolgareva est une journaliste qui n’a pas froid aux yeux, ni sa langue dans sa poche lorsqu’elle témoigne de la guerre qui ravage le Donbass. Avec Katerina Katina et Kristina Melnikova, elle est de ces femmes courageuses et sincères qui font réellement un travail de terrain en première ligne dans la boue des tranchées, contrairement à certains pseudos reporters propagandistes aux treillis immaculés, larbins pathétiques et laids ânonnant les communiqués officiels que pour mieux se pavaner au milieu des courtisans à breloques et calomnier tous les autres.

Sur le terrain dans les tranchées de première ligne la situation est tendue du fait des bombardements quotidiens et des tirs continuels des avants postes ukrainiens. Voici pour illustrer l’ambiance régnant sur le front cette courte vidéo réalisée entre 2 interviews par la journaliste et poètesse Anna Dolgareva, une femme qui témoigne avec une franchise rare de la situation réelle des milices républicaines accrochées à leur première ligne aux effectifs et équipements parfois dérisoires avec comme seul surplus de combat leur courage infini.

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Voici l’extrait d’un reportage de Anna Dolgareva réalisé ces derniers jours sur le front, il décrit le nature réelle de cette mentalité russe qui traverse depuis des siècles les déclinaisons tsaristes, soviétiques ou fédérales de son « imperium » s’appuyant sur une identité supra communautaire, n’en déplaise à tous ces crétins de propagandistes, nationalistes et fanatiques racialistes ou religieux français qui fantasment sur la Russie sans en comprendre sa véritable nature et force identitaire:

« Je suis juif, mon ami est un tatar, et dans le Donbass, nous sommes russes! « 

« Ici, je suis juif et russe, et mon ami tatare est aussi russe. Parce que nos grands-pères ont défendu le Soviet russe et sa terre des envahisseurs fascistes allemands. Nous sommes tous des Russes ici ! Et peu importe la foi et la nationalité de chacun d’entre nous. Ce n’est pas pour rien qu’ils combattent si férocement la langue russe en Ukraine, car la langue est l’un des marqueurs de l’appartenance culturelle. Là où se trouve la langue russe, il y a le monde russe, il y a des Russes, il y a une odeur de Russie. Point. »

Mon nouvel ami Sasha Kofman est une personne chaude et très colorée. Il aime le forshmak juif et le boit avec du raifort local, et quand il veut de l’agneau, il se rend chez son ami azerbaïdjanais. Plus de 120 (!) nationalités vivent dans le Donbass, et c’est, en effet, l’URSS en miniature. Le café « Komsomolets » coexiste paisiblement avec un élégant nouveau temple doré.

En Russie, le terme «monde russe» a toujours été utilisé avec prudence. (Le dernier à porter officiellement un toast au peuple russe était le camarade Staline). Et le Donbass qui n’a jamais été « politiquement correct », a récemment organisé un forum international « Donbass russe » avec faste et a même développé une doctrine russe.
« Le Donbass est maintenant le cœur de la Russie, et ça l’a toujours été, pas votre Moscou! – s’exclame Sasha. – Dans les années 1920, même sur des affiches, ils ont écrit «Donbass – le cœur industriel de la Russie». (Ndlr : voir l’article évoquant ce « coeur » ici) Nous n’essayons pas de créer un monde russe, nous essayons de rappeler au monde russe qu’il existe. »

«Facile à dire», dis-je. – A Moscou, ils sont plus prudents à ce sujet. Combien de migrants viennent avec des tapis de prière.

« Et personne ne demande à un visiteur de rouler son tapis de prière. La Russie est un pays multiculturel. Elle accepte n’importe quelle religion sans problème. C’est juste qu’un homme avec un tapis doit comprendre qu’il est sous l’ombre de la culture russe, dans laquelle il y a de la place pour les musulmans, les catholiques, les juifs et les bouddhistes. Et même pour les athées comme moi. Le russe est plus qu’une nationalité. C’est de l’histoire, les tombes des ancêtres morts dans les batailles pour cette terre. »

(…)

« L’Ukraine est maintenant un cadavre galvanisé connecté à des fils. Oui, ce sont nos racines, qui, malheureusement, sont envahies par les métastases, mais nous devons sauver quelque chose »

Avant de quitter le Donbass, je m’arrête au village de Mineralnoe (ndlr: juste au Nord de Donetsk sur le front de Yasinovataya), qui est maintenant juste en première ligne, pour le couple de retraités bon enfant Tatyana et Anatoly. Dans le village de Mineralnoye, les datchas avaient fleuri en temps de paix (il y a là une source magnifique). Mes nouveaux amis y ont construit une belle maison de conte de fées pour leur vieillesse. Qui pouvait prédire que le toit de la maison serait détruit par une obus et que les fenêtres devraient être scellées avec du plastique….

Nous parlons tranquillement avec Anatoly dans le grand hall près de la fenêtre scellée:

« Les Ukrainiens bougent. Ne devrais-je pas savoir cela? J’étais officier du renseignement quand j’étais jeune. Et puis je suis devenu géologue. Les gens ont commencé à disparaître dans la zone neutre «grise». De l’autre côté, nous avons des amis. Ils nous envoient des messages: « les chars s’accumulent dans les hangars et les garages ». Et notre village est sur une position favorable aux ennemis, un «gratte-ciel». naturel d’où l’ensemble de Donetsk et Makeyevka peuvent être observés en un seul coup d’œil. J’ai essayé d’évacuer ma femme, mais elle tient sa position: « il faut vivre et mourir ensemble. » Et puis, où l’envoyer? Là bas, sa sœur de Kiev écrit que nous sommes des fascistes et des vestes matelassées. Mais quel genre de fascistes sommes-nous? »

Anatoly soupire et ressuscite soudain:

« Et nous avons toute une collection de fragments de coquillages dans notre jardin! Allons voir ».

– Ne t’inquiète pas! – J’essaye de parler d’une voix ferme:

 » La Russie ne vous abandonnera pas. 
Quel genre de Russes serions-nous sinon ? « 

Reportage Anna Dolgareva

Merci à cette femme de témoigner librement sur cette situation dramatique vécue par le peuple russe du Donbass.

Parmi les récents reportages de Anna Dolgareva sur le sujet :

« Je voulais les tondre avec une mitrailleuse et mourir »« Nous sommes tués nous restons silencieux »

Erwan Castel

Source : Alawata
https://alawata-rebellion.blogspot.com/…