Par CAPJPO-EuroPalestine

Israël a déclaré lundi qu’il indemniserait les familles dont les enfants ont été enlevés à leurs parents dans les premières années qui ont suivi la création de l’État, dans le développement majeur de l’affaire dite des « bébés volés », annonce l’Agence France Presse (AFP).

Depuis des décennies, des militants et des membres de leur famille affirment que plusieurs milliers de bébés ont été enlevés dans les années qui ont suivi la création de l’Etat d’Israel en 1948, principalement de familles juives yéménites, mais aussi d’immigrants d’autres pays arabes et balkaniques.

On sait désormais que les bébés de ces « Juifs de seconde zone » ont été volés et donnés à des familles juives d’origine occidentale en Israël et même à l’étranger, principalement ceux qui ne pouvaient pas avoir d’enfants.

Dans un communiqué, le gouvernement a exprimé « ses regrets face aux événements survenus dans les premiers jours de l’Etat et reconnaît les souffrances des familles dont les enfants faisaient partie de cette douloureuse affaire ».  » Le moment est venu pour les familles dont les nourrissons leur ont été enlevés de recevoir la reconnaissance de l’État et du Gouvernement d’Israël, ainsi que des compensations financières », a-t-il déclaré.

Rien qu’en ce qui concerne les bébés yéménites, des centaines ont été déclarés morts par des médecins après avoir été enlevés pour adoption par des couples juifs d’origine européenne. Les militants yéménites ont souvent manifesté pour dénoncer la disparition de ces bébés des camps (le plus souvent sordides) mis en place pour accueillir les Yéménites et les Juifs arrivant d’autres pays arabes au début des années 1950.
Les médecins des camps leur ont dit que leurs enfants étaient morts, mais ont refusé de remettre des corps ou des certificats de décès, selon les familles.

Manif à Jérusalem sur le sort des bébés yéménites enlevés

Le ministre des Finances Israël Katz a déclaré qu’une enquête officielle sur la question « n’était pas encore terminée », mais que l’épreuve avait été « mise dans les annales de l’Etat ». Une enveloppe d’environ 40 millions d’euros de compensation serait prévue.

« L’affaire, souligne l’AFP, a mis en lumière le racisme intra-juif, les Juifs d’origine européenne étant traditionnellement tenus pour l’élite israélienne et ceux venant d’ailleurs subissant des discriminations », y compris bien après la création de l’Etat dit juif.

En 2016, les archives nationales d’Israël ont annoncé le lancement d’une base de données en ligne de 200 000 documents visant à établir les faits entourant cette affaire d’enlèvements. Une enquête qui ne tient pas compte de l’autre scandale, celui de toutes les femmes juives orientales que les autorités israéliennes ont stérilisées à leur insu, à leur arrivée en Israël, étant jugées trop primitives et ignorantes pour donner une bonne éducation à leurs enfants.

Faut-il s’étonner qu’un Etat qui se crée sur ces bases, ait mis en place un apartheid revendiquant l’existence d’une race supérieure, seule habilitée à jouir de certains droits ?

CAPJPO-EuroPalestine

Source : EuroPalestine
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