Issa Amro : « Ils veulent que je vive dans la peur d’être emprisonné à tout moment pour n’importe quelle action pacifique de résistance. Mais je ne renoncerai pas à mes actions non violentes contre l’occupation ».

Par CAPJPO-EuroPalestine

« Ce lundi 8 février, j’ai de nouveau comparu devant un tribunal militaire israélien. L’accusation a recommandé au juge que je reçoive une peine de prison avec sursis de 5 à 10 ans et une lourde amende – mais pas de prison ! C’est grâce à tout votre soutien et votre plaidoyer », nous écrit Issa Amro.

Cela ressemble à une grande victoire – après tout, cela signifie que notre campagne internationale a fonctionné. Mais je risquerais d’être arrêté pour tout travail que je fais en faveur des droits humains. Toute activité pacifique, ou même simplement marcher jusqu’à ma maison dans la partie restreinte d’Hébron, pourrait me faire purger ma peine de 5 à 10 avec sursis.

Le véritable objectif d’Israël en me poursuivant a toujours été de m’empêcher de continuer mon travail et de faire peur aux autres Palestiniens, pour les empêcher de parler et de protester contre le système d’apartheid dans lequel nous vivons. Parmi ceux qui ont témoigné en mon nom devant le tribunal hier figuraient Hagit Ofran de Peace Now, l’ancien membre de la Knesset Avraham Burg, le professeur Hillel Cohen et Yehuda Shaul de Breaking the Silence. La représentante Rashida Tlaib a tweeté son soutien pour moi. Le représentant de l’Union européenne, en coordination avec les chefs de mission de l’UE, a appelé Israël et les autorités palestiniennes à abandonner les charges retenues contre moi. Des experts indépendants de l’ONU ont déclaré que la condamnation d’Israël à mon égard témoignait du «mépris des obligations internationales». Et Amnesty International a appelé à plusieurs reprises à abandonner les accusations «sans fondement» et «politiques» contre moi.

Le juge a refusé de donner à mes témoins l’occasion de parler de mon travail en tant que défenseur des droits de l’homme ou de donner le contexte de l’occupation et de l’apartheid par Israël, même si c’était le but de ma désobéissance civile. Le régime de l’apartheid a peur de la résistance non violente. Le «tribunal» militaire fait partie du système militaire israélien. Il existe pour prolonger l’occupation et l’apartheid.

Les chefs d’accusation pour lesquels j’ai été condamné sont de trois sortes : «participation à un rassemblement sans permis» et deux «obstructions à un soldat», liés à ma participation à la manifestation pacifique «Open Shuhada Street» (Ouvrez la rue Shuhada) en 2016, et ma participation à la « Manifestation I Have a Dream » de 2013 au cours de laquelle nous portions des masques d’Obama et de Martin Luther King, ainsi qu’un sit-in également non-violent en 2012 appelant à rouvrir l’ancien bâtiment de la municipalité d’Hébron. J’ai également été reconnu coupable d’«agression» en ayant prétendument «poussé» un colon israélien, en 2010 lorsque j’étais bénévole pour l’organisation israélienne de défense des droits humains B’Tselem. Le fait est que c’est moi qui ai été agressé par le colon israélien et non l’inverse.

Vers la liberté,« 

Issa Amro, the Youth Against Settlements team, and everyone at Friends of Hebron.

Friends of Hebron

http://www.friendsofhebron.com

(Traduit par CAPJPO-EuroPalestine)

CAPJPO-EuroPalestine

Source : EuroPalestine
https://europalestine.com/…