Par Luc Michel

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INTERVIEW DE LUC MICHEL POUR PRESS TV DU 09 10 2022/ GEOPOLITIQUE 2022 DE LA COREE DU NORD (II)

2022 10 09/ Partie II :

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La Corée du Nord tire une nouvelle salve de missiles
AFP / le 09 octobre 2022 à 11h23

La Corée du Nord a tiré deux nouveaux missiles balistiques dans la nuit de samedi à dimanche, quelques heures après la fin de manoeuvres militaires conjointes ayant impliqué un porte-avions américain à propulsion nucléaire au large de la péninsule coréenne.

Plus tôt samedi, Pyongyang avait défendu la récente accélération de ses essais d’armement comme une « réaction légitime » face à des « menaces militaires directes des Etats-Unis ». Il s’agit du septième tir de missiles en deux semaines.

Face à des négociations restées dans l’impasse, Pyongyang a intensifié ses activités liées à ses programmes d’armement interdits, tirant un missile balistique de portée intermédiaire passé au-dessus du Japon la semaine dernière. Et des responsables et des experts ont averti que le régime nord-coréen avait achevé les préparatifs d’un nouvel essai nucléaire.

L’armée sud-coréenne a communiqué dimanche avoir « détecté entre 01H48 et 01H58 (16H48 et 16H58 GMT) deux missiles balistiques de courte portée tirés depuis la zone de Munchon dans la province de Kangwon vers la mer de l’Est », aussi appelée mer du Japon. Les missiles « ont volé (sur une distance) d’approximativement 350 kilomètres à une altitude de 90 kilomètres », a rapporté l’état-major interarmes de Séoul dans un communiqué, évoquant une « grave provocation ». Tokyo a également confirmé le tir des deux missiles, les gardes-côtes japonais affirmant qu’ils semblaient être retombés en dehors de la zone économique exclusive japonaise.

Le vice-ministre de la défense japonais, Toshiro Ino, a fait savoir que Tokyo analysait les missiles, ajoutant que « l’un ou l’autre pourrait être un missile balistique lancé par un sous-marin (SLBM) ». Séoul a déclaré le mois dernier avoir détecté des éléments indiquant que le Nord se préparait à tirer un SLBM, un engin que Pyongyang a testé pour la dernière fois en mai.

Le commandement Indo-Pacifique des Etats-Unis (IndoPacom) a de son côté affirmé dans un communiqué « consulter étroitement ses alliés et partenaires », ajoutant que le tir met en évidence le caractère « déstabilisant » des programmes de missiles nord-coréens.

LES TIRS DE MISSILES DE LA COREE DU NORD VISENT HABITUELLEMENT A DEVELOPPER DE NOUVELLES CAPACITES.

Mais ses essais récents « depuis différents endroits et à des moments différents de la journée peuvent avoir pour objectif de démontrer (leur) état de préparation militaire », estime Leif-Eric Easley, professeur à l’université Ewha de Seoul. « Ce n’est pas simplement à des fins d’autodéfense et de dissuasion comme le prétend Pyongyang », a-t-il estimé auprès de l’AFP. Selon lui, « le régime de Kim tente de contraindre Séoul, Tokyo et Washington à abandonner leur coopération sécuritaire ». Lors d’une réunion d’urgence du Conseil national de sécurité de Séoul qui a suivi l’essai du missile, les responsables sud-coréens ont toutefois promis de renforcer cette coopération, selon un communiqué.

La Corée du Nord mène depuis le début de l’année un nombre record d’essais. Le pays a adopté en septembre une nouvelle doctrine affirmant que son statut de puissance nucléaire est « irréversible ». En réponse à la menace croissante du Nord, Séoul, Tokyo et Washington ont conduit des manoeuvres militaires conjointes. Le porte-avions américain USS Ronald Reagan et son groupe de frappe ont ainsi été redéployés dans la zone la semaine dernière.

PAS DE NOUVELLES SANCTIONS

Selon des analystes, Pyongyang a profité des dissensions au sein du Conseil de sécurité des Nations unies pour procéder à des tests d’armes toujours plus poussés. La semaine dernière, le Conseil de sécurité s’est réuni d’urgence après le survol du Japon par un missile nord-coréen. Mais lors de cette réunion, la Chine, alliée historique de Pyongyang dont elle est aussi un soutien économique, a reproché à Washington d’avoir provoqué la série de lancements avec ses manoeuvres dans la région.

En mai, la Chine et la Russie avaient opposé leur véto à un renforcement des sanctions contre Pyongyang réclamé par Washington. Selon Soo Kim, analyste chez RAND Corporation, Kim Jong Un bénéficie des mauvaises relations des Etats-Unis avec la Russie et la Chine. « Il est donc peu probable que nous voyions Moscou ou Pékin soutenir les Etats-Unis sur la question nord-coréenne de sitôt », a-t-elle estimé.

Séoul et Washington préviennent depuis des mois que Pyongyang procédera à un nouvel essai nucléaire, probablement après le congrès du Parti communiste chinois (PCC) devant s’ouvrir le 16 octobre. « Une série de tests de missiles comme celui que nous avons vu pourrait être le signe d’une préparation à un essai nucléaire, mais il est assez difficile de prédire le (calendrier) avec précision », a expliqué à l’AFP Ankit Panda, analyste en sécurité pour la Fondation Carnegie pour la paix internationale. Selon lui, « un essai peut avoir lieu presque immédiatement après que Kim en ait donné l’ordre ».

Luc Michel, géopoliticien, nous donne plus d’explications.

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