Par Laurent Brayard

Parmi la faune colorée du néonazisme ukrainien, et dans la prolongation de mon travail sur la ferme implantation de cette idéologie en Ukraine, voici une enquête sur le groupe S 14. Car malgré les tentatives de cacher la vérité sur la profonde et large contamination du peuple ukrainien au néonazisme, les médias occidentaux ne pourront pas indéfiniment dissimuler la vérité. Aujourd’hui, victimes d’une censure féroce dans tous les réseaux sociaux, le Donbass Insider et bien d’autres combattants de la vérité, sont pourchassés et censurés sans autre forme de procès. Cela montre à la fois une dérive totalitaire, mais aussi une impuissance des gouvernements occidentaux, à endiguer un phénomène qui enfle et ne fait que commencer. Si nos journalistes ne veulent pas faire le travail de vérité, alors, encore plus d’ailleurs à cause de la censure, nous continuerons cette bataille jusqu’à la fin de ce système inique, violent et manipulateur. La contamination du peuple ukrainien par l’idéologie bandériste et nazie est beaucoup plus grande et profonde que l’on veut bien le croire, même de l’avis des Russes. Petit voyage dans l’univers Hitlerjugend du S 14.

S 14, l’Hitlerjugend du Parti National Socialiste d’Ukraine, Svoboda. Le groupe S 14, aussi dénommé Sich, fut fondé en 2009 pour rassembler les plus jeunes dans une organisation dédiée. Elle fut fondée par Evgueny Karas qui tout en affirmant n’avoir jamais été néonazi, déclarait dixit : « Je m’oppose principalement aux groupes ethniques non-ukrainiens, contrôlant les forces politiques et économiques du pays, tels les Juifs, les Polonais et les Russes, nous ne sommes pas une organisation néo-nazie, juste des nationalistes ukrainiens ». Bien plus tard le mouvement prouvera bien sûr exactement l’inverse, notamment lors du Maïdan et les années suivantes. L’histoire du groupe se confond justement avec celle de son leader, Evgueny Karas (1987-), né à Kiev. Il étudia la philosophie à l’université et s’engagea jeune en politique dans le Parti National-Socialiste d’Ukraine. Il fut l’assistant parlementaire d’un député de Svoboda à la Rada, Andreï Ilienko (2012-2014, mais ce député a siégé jusqu’en 2019). Alors même qu’il était assistant parlementaire, il se livra avec ses gros bras du S 14 à des attaques de chantiers de construction, pour y débusquer les migrants et travailleurs étrangers. Après de violents affrontements et des pillages, il fut un moment recherché par la police (2013). Ses puissantes protections politiques lui épargnèrent des poursuites judiciaires, et il fut amnistié après le Maïdan (2014). Il fut condamné par contumace à Moscou (2018), pour l’attaque qu’il mena avec d’autres militants néonazis, de l’ambassade de Russie à Kiev (2016). Participant à des patrouilles répressives dans Kiev, il fut arrêté en état d’ébriété sur la voie publique (août 2017), mais l’alcootest ayant disparu comme par enchantement des scellés judiciaires, l’affaire fut classée. A la tête d’une puissance organisation de plusieurs milliers de jeunes militants du parti Svoboda, Karas devait se montrer un redoutable chef de bande, organisateur de camps pour la jeunesse et en moins élégant, le pendant de Baldur von Schirach (1907-1974), le chef suprême des Jeunesses hitlériennes du Grand Reich.

Sur les barricades du Maïdan, violences brutes et courage parfois relatif. Les nombreux militants de la jeunesse national-socialiste d’Ukraine furent bien sûr mobilisés sur les barricades de Maïdan, en même temps que des milliers de néonazis qui firent et permirent cette révolution financée par les Américains. Peu de temps après sa réussite partielle, Madame Nuland affirma que les États-Unis avaient dépensé plus de 5 milliards de dollars pour le Maïdan. Plus téméraires, encadrés par des fanatiques et idéologues, les jeunes du S 14 affrontèrent les Berkuts (version ukrainienne des CRS), dans des confrontations ultraviolentes (décembre 2013-février 2014). Armés jusqu’aux dents, ils prirent d’assaut la Maison Centrale des Officiers à Kiev (18 février 2014), et deux jours avant avaient commis un impair grave, en rouant de coups, et les menaçant d’une arme de poing, les assistants de la journaliste et photographe Suisse d’origines russes, Maria Bastaszewki. Originaire de Saint-Pétersbourg, cette artiste bien implantée en Occident, et qui « photographie ce qui ne se photographie pas », comprendre des photos sans aucun intérêt, est aussi une dissidente russe ayant mis le nez de longue date dans le thème de l’espionnage, de la corruption, du complexe militaro-industriel ukrainien et d’autres thèmes brûlants. Attiré par le Maïdan, et par ailleurs probablement une agent d’un des pays de l’OTAN, elle se trouvait au contact des militants, tout en état connue comme une farouche opposante au néonazisme. Son équipe manqua en cette journée de subir un mauvais sort. Karas ne donna toutefois pas un bel exemple de la témérité des jeunes qu’il avait sous son commandement. Il préféra s’enfuir avec des militants, lors des journées les plus terribles du Maïdan (18-21 février), croyant déjà la révolution écrasée, et s’étant éfugié… dans l’ambassade du Canada.

Volontaires dans les bataillons de représailles néonazis et « travailleurs » pour le fichage des opposants. Par la suite les jeunes hitlériens du groupe S 14 furent massivement impliqués dans les répressions et dans la guerre du Donbass. Beaucoup de jeunes s’engagèrent dans les bataillons de représailles, parmi les plus meurtriers. En particulier dans les bataillons néonazis OUN, Kiev-2, Harpon, Azov et DUK. Evguéni Karas fit lui-même le coup de feu, engagé dans le bataillon Kiev-2, il participa aux répressions et représailles dans le Donbass, dans la région de Volnovakha, puis dans le bataillon Harpon (2014-2015), bombardé spécialiste du renseignement et des actions anti-sabotages. Comprendre persécutions des Russes ethniques et assassinats d’opposants. Les moins guerriers de ses militants se lancèrent dans l’infâme travail « d’informations » du site Mirotvorets. Ce dernier fondé en 2014, a répertorié jusque ce jour, tous les « terroristes » du Donbass, à savoir les insurgés, les journalistes ayant mis les pieds dans le Donbass et ayant émis des critiques plus ou moins affichées sur ce qui se passait sur le front ou en Ukraine, bien sûr les activistes pro-Donbass (Christelle et moi, mais aussi beaucoup d’autres étrangers venus dans la zone avons notre fiche dans cette liste). Le but étant d’établir une liste de tous les « ennemis » de l’Ukraine, afin de répertorier « leurs crimes » y compris celui terrible d’avoir fait le travail de vérité. A mon sujet par exemple, il est dit que je suis entré illégalement en Ukraine… comprendre que je suis passé par la Russie dans la zone républicaine de Donetsk et Lougansk et que je suis un abominable terroriste de la déinformmation. Des milliers de personnes sont ainsi fichés publiquement, avec l’aide bien sûr de la police politique ukrainienne du SBU (à la manière de la Stasi, de la Securitate ou de la Gestapo), mais aussi de fonds venus justement des USA et du Canada. Il se pourrait bien par ailleurs, que nous puissions découvrir un de ces jours, que Mirotvorets travaillait activement avec les services secrets occidentaux, pour établir dans ces pays d’autres listes d’activistes pro-russes potentiellement à réprimer dans le futur. La page d’accueil de ce site montre par ailleurs des photos de cadavres de Russes tués au combat ou de prisonniers russes assassinés ou torturés, avec d’autres de ce genre. Les fiches contiennent le maximum d’informations, adresses électroniques, numéros de téléphone et adresses si elles sont connues, afin de permettre aussi à d’éventuels fanatiques d’abattre, de violenter ou de torturés, tous ceux qui se trouvent référencés dans cette liste de la honte. Les importants financements occidentaux ont permis non seulement de construire le site, mais aussi de salarier les participants, aidés par des volontaires. Il existe également une partie « informations » et même une radio qui inonde les ondes en Ukraine. Dans ces pages délirantes, chaque soldat russe identifié sur le front est aussi accusé d’être un « criminel de guerre et un meurtrier », et la haine, transpire dans toute ces pages, Mirotvorets étant par ailleurs soutenu discrètement par le gouvernement de Kiev.

Assassins et tueurs d’opposants politiques. Mais le groupe n’a pas seulement fourni des hommes pour combattre et ficher des insurgés et des opposants, mais aussi pour les envoyer dans un autre monde. C’est ainsi que le célèbre journaliste d’investigations et opposant au Maïdan, Oles Bouzina (1969-2015), fut assassiné par des tueurs du S 14 (16 avril). Dérangeant fortement le pouvoir ukrainien, et cible des néonazis, il fut abattu dans le dos par trois sbires, alors que justement son adresse avait été divulguée deux jours plus tôt par… le site de fichage Mirotvorets. Une procédure normale aurait voulu que ce dernier soit fermé et que la justice ukrainienne condamna à la fois les meurtriers et les responsables du site. Il n’en fut rien. L’émotion dans le monde avait été grande à la mort de ce journaliste, par ailleurs père de famille. Le gouvernement ukrainien n’avait pu faire autrement que de lancer une enquête, qui mena à l’arrestation d’Andreï Medvedko, membre du Parti national-socialiste ukrainien Svoboda, mais aussi l’un des fondateurs du S 14, ancien combattant du bataillon néonazi Kiev-2, de Denis Polichtchouk ancien d’un bataillon de représailles, ancien de l’organisation ultranationaliste UNA-UNSO, créée par Roman Choukhevytch, l’un des pires collaborateurs de l’Allemagne nazi, couvert du sang de la Shoah par balles ou des Polonais de Volhynie, et enfin d’Evguéni Karas fondateur du S 14 (18 juin 2015). Protégés par le pouvoir, Karas fut immédiatement libéré « faute de preuves », les deux autres néonazis furent détenus un moment, sans l’ombre d’un procès. Ils furent libérés et assignés à résidence (avril 2017), mais tout fut ensuite enterré par la justice ukrainienne. Circulez, il n’y a rien à voir ! En récompense de son meurtre, Medvedko fut même nommé au bureau national anti-corruption d’Ukraine (2019). Justice ne sera jamais faite pour le meurtre d’Oles Bouzina. La violence inouïe du groupe fut remarquée toutefois jusqu’aux États-Unis, au point de le faire inscrire par l’administration américaine sur une liste d’organisation nationaliste prônant la haine raciale et s’assimilant parfois au terrorisme (2018). Ce qui n’empêcha pas le gouvernement ukrainien de soutenir le S 14 par toutes sortes de moyens.

Persécutions d’opposants avec l’aval du régime ukrainien. Les jeunes militants du S 14 poursuivirent dans la plus grande impunité leurs actions de terreur à l’arrière du pays. Notamment lors de manifestations virant souvent à l’émeute, durant toutes les années de la présidence de Porochenko (2014-2019). Un militant pacifiste, Stas Sergienko fut poignardé par un militant du S 14, et après son meurtre fut accusé par Evguény Karas d’être un traître allié des séparatistes et des « Moskals », dans la région de kharkov (2017). Les principales fêtes et réjouissances conduisant à ces violences étaient… le jour du pogrom des Tziganes, le jour de la naissance d’Adolf Hitler (S 14 ayant été choisi en référence au créateur du National-Socialisme), mais aussi les commémorations pour les héros et bouchers de l’époque de la collaboration avec les SS et les Einsatzgruppen. Toujours présent dans les meetings et rassemblements violents, Karas s’attaqua en public à un journaliste ukrainien, Igor Goujva, en lui crachant au visage, sans parler de la violence de l’agression verbale qui s’ensuivit et que l’on voit dans cette vidéo (décembre 2017). Menacé de mort et persécuté sur les ordres de Porochenko en personne, il n’eut d’autre choix, sentant sa fin arriver comme son collègue Bouzina, que de s’enfuir en Autriche (1er février 2018), bientôt poursuivi en justice pour fraudes fiscales (12 février), il demanda l’asile politique (1er octobre), et fit l’erreur de rentrer au pays au changement de président (printemps 2019). Le président Zelensky signa plus tard un décret à son encontre, pour lui interdire d’utiliser Internet et de sortir du pays (20 août 2021). Malgré l’intervention de la Fédération européenne du Journalisme, cette répression politique et censure terrible de la parole d’un journaliste, a été maintenue et montre bien ce qu’est le régime kiévien. A l’heure actuelle, dans l’Ukraine devenue totalement folle et haineuse, les jours de Goujva sont en danger et son sort n’est pas connu.

Chasse aux communistes, aux Roms et aux Tziganes. Tous les ans, le groupe s’attaqua aussi à la journée de commémoration des activistes russes antifascistes Anastasia Babourova (1983-2009) et Stanislav Markelov (1974-2009). Ces deux personnalités russes furent en effet assassinés par des ultranationalistes russes, car bien sûr cela existe aussi en Russie, comme dans tous les pays du monde. En Occident, on tenta à l’époque de faire porter le chapeau au gouvernement russe, car ces deux activistes étaient aussi des opposants au régime. Mais à la différence de l’Ukraine pour Bouzina, il fut ensuite démontré que l’État n’était pas impliqué, et les meurtriers furent retrouvés, traînés devant la justice russe, où deux criminels prirent perpétuité et 18 ans de prison. Dans l’esprit des jeunes du S 14, leur assassinat était justifié, car ils représentaient tout ce qu’ils détestaient, à savoir tous ceux qui luttent contre le néonazisme et le nationalisme qu’ils prônent. Se rejoignant ici avec des nazbols russes sur l’idéologie, ils s’attaquèrent particulièrement à la manifestation commérant la mort de ces activistes (19 janvier 2018). Aucun des agitateurs ne fut inquiété et bien au contraire, l’un des districts de Kiev organisa bientôt une milice chargée de patrouiller dans les quartiers, composée des militants du S 14 (mars 2018). Fort de ce soutien de l’administration, ils firent régner la terreur, au point de déclencher de timides protestations des rares défenseurs des Droits de l’Homme ayant encore le courage de parler en Ukraine. Dans la plus grande tradition bandériste, cette milice commença la persécution des Tziganes d’Ukraine. Ils avaient déjà été pris pour cibles par les troupes de l’armée nationaliste de Bandera (UPA, durant la Seconde Guerre mondiale). Ils furent à cette époque massacrés au même titre que les Juifs et les Polonais par les bataillons supplétifs ukrainiens d’Hitler. Le S 14 commis des violences et des attaques, sur des tziganes, attaquant ces derniers à coups de bâtons, de pierres et de gaz lacrymogènes ou poivrés, y compris des enfants (juin 2018). Revendiquant ces persécutions et attaques, le chef du mouvement, Evguéni Karas lança une campagne de terreur contre les Roms, attaqués dans l’été, à Kiev, Lvov, Ivano-Frankovsk, Oujhorod ou encore Vinnytsia. Fermant les yeux, le Ministère des Sports et de la Jeunesse d’Ukraine, alloua même plusieurs milliers de dollars au S 14… pour organiser des manifestations patriotiques pour la jeunesse et des camps, à la manière de la Hitlerjugend. Cette idée « géniale » fut à l’initiative de Karas qui fonda l’Assemblée éducative, afin de modeler cette jeunesse aux idées nationalistes et néonazies. L’année suivante, toute cette « belle » jeunesse et le mouvement S 14 entrèrent en campagne pour soutenir Rouslan Kochoulynsky, chef du parti national-socialiste d’Ukraine, le parti Svoboda, qui fut même vice-président de la Rada (2012-2014). Malgré sa défaite, il remporta toutefois 1,62 % des voix en Ukraine, soit l’apport de 310 000 fanatiques, bien loin des quelques centaines de néonazis décrits par les médias occidentaux et français. Ayant établi des ponts solides entre le S 14 participant à Mirotvorets et la police politique d’Ukraine, le SBU, la collaboration entre cette dernière et le S 14 fut même annoncée par le gouvernement en mars 2019 (mais de fait effective dès l’année 2014).

Sous la présidence de Zelenksy… le S 14 a continué de prospérer. Reprenant la politique de son prédécesseur, Zelensky ne fit rien pour arrêter ce groupe néonazi. Il poursuivit clairement leur utilisation afin d’intimider tous ceux qui auraient l’idée de contester le régime, la guerre meurtrière du Donbass ou l’absence de respect pour les Droits de l’Homme. Les meurtriers de Bouzina ne furent donc nullement inquiétés, pas plus que tous les agitateurs du S 14 s’étant livrés à des persécutions ethniques ou des violences, allant jusqu’à des meurtres politiques. Medvedko organisa même un concert avec un groupe ultranationaliste et néonazi dénommé Sorika Perouna. Ce groupe de musique White Power Rock, prône dans ses chansons la supériorité de la race blanche, le panslavisme et l’ultranationalisme ukrainien tenté de néonazisme. On retrouve dans « ce folklore » des croix nazis, le soleil noir et tout l’attirail des fêtes païennes chères aux SS d’Himmler. Ces histrions dans le style Metal brandissent des haches et chantent l’écrasement des ennemis de l’Ukraine, leur mort lente et la dernière barrière de l’Europe blanche contre les hordes asiatiques russes… D’autres tubes montrent des écussons des « héros » de l’Ukraine et de l’immanquable autre parti néonazi d’Ukraine, le Pravy Sektor (Secteur Droit), sans parler du défunt régiment néonazi Azov. Ce concert fut organisé pour les vétérans de la guerre dans le Donbass (17 octobre 2019), en présence du Premier ministre et de la ministre des vétérans des forces armées ukrainiennes, Oksana Koliada (2019-2020). C’est à travers ce ministère que le pouvoir du S 14 se renforça un peu plus, les chefs du groupe ayant même participé à la fondation de ce ministère (novembre 2018), avant de coopérer et de le noyauter au point d’avoir des membres au Conseil communautaire du Ministère des anciens combattants (mars 2021). Peu de temps avant, Karas s’était de nouveau attaqué publiquement à la liberté d’expression et à des journalistes (4 février), en rassemblant des émeutiers devant la chaîne de Télévision Nach. Le S 14 demandait la fermeture de la chaîne et le licenciement de tous les employés (rien que ça !). Ce canal TV appartenait à l’un des chefs de l’opposition au régime de Kiev, le député Evgueny Mouraev. La chaîne fut effectivement censurée une première fois, avec interdiction d’émettre (6 décembre 2018), puis fut relancée. Un paquet de sanctions décidées par le gouvernement contre les médias d’oppositions boostèrent son audience (début 2021). Dans un climat de négation totale de la liberté de la presse, d’autres manifestations furent organisées début 2022, avec des pétitions qui conduisirent à l’interdiction de cette chaîne de télévision pendant 5 ans en Ukraine (11 février 2022).

Il appelle son groupe en l’honneur d’Hitler, mais affirme n’être pas néonazi. Pour coller certainement à des instructions données d’en haut, et surtout par le financier américain, le groupe S 14 attaqua même en justice une autre chaîne TV, Gromadsky, qui avait diffusé un documentaire « sur ces nazis qui ne veulent pas être appelés nazis » (4 mai 2018). S 14, sûr d’être soutenu par la gouvernement ukrainien attaqua en justice la chaîne. Karas furieux demandait le remboursement des frais judiciaires et une petite amende. La cour de justice de Kiev statua effectivement en faveur des néonazis du S 14, soulevant l’émotion dans le monde dans la majorité des médias, y compris jusqu’en France, avec le courageux journaliste Fabrice Deprez, pour La Croix, qui pour une fois montra la stricte vérité sans chercher à cacher les néonazis ukrainiens. Les associations de défense des Droits de l’Homme, les associations à la défense des Roms, ou encore le Mémorial de l’Holocauste aux USA s’indignèrent de cette décision judiciaire inique et orientée politiquement (6 août 2019). La chaîne ayant fait appel, elle fut de nouveau débouté à Kiev (7 novembre), puis par la cour suprême d’Ukraine (21 janvier 2020), malgré des montées au créneau nombreuses, notamment de journalistes étrangers, comme Matthew Schaaf de la Freedom House en Ukraine qui déclara « que cela pourrait sérieusement nuire à la couverture médiatique des événements importants en Ukraine, alors que de nombreux médias et journalistes appliquent déjà l’autocensure ». Comprendre que ces journalistes et médias censuraient eux-mêmes déjà la présence des néonazis en Ukraine depuis 2014, à un niveau déjà très important. Nous avons vu après le départ de l’opération russe, que désormais pour les médias français, les nazis ukrainiens ne sont que de la propagande russe… Et pourtant ils existent, un peu à la façon de Galilée en sortant du tribunal de l’inquisition et qui avait murmuré « et pourtant elle tourne ». L’inquisition des journalistes et médias et d’Occident , ainsi que l’Ukraine peuvent nous censurer, nous réprimer, même nous tuer… des centaines de milliers de néonazis et ultranationalistes existent en Ukraine.

Mais revenons à Karas, qu’est-il devenu depuis lors ? Son frère aîné a été tué contre l’armée russe, dans la région de Kiev (3 mars 2022), également militant néonazi et ultranationaliste comme lui. Karas est alors apparu en uniforme et gilet pare-balles pour célébrer « le héros ». Il est tout de même suivi par 243 000 fanatiques sur sa chaîne Youtube, et sert comme « Youtubeur » à l’arrière du front. Aucune image ne le montre en danger ou au cœur des combats… Comme pour le Maïdan où il s’était réfugié à l’ambassade du Canada, son engagement ne va pas jusqu’au courage du véritable combattant. Si les choses tournaient mal, il connaît de toute façon le chemin… de la fameuse ambassade. Même à la face du chef suprême Hitler, tous les nazis ne sont pas égaux… La chasse aux Tziganes s’était sans doute beaucoup plus facile que de combattre l’armée russe.

Laurent Brayard pour le Donbass Insider.

Source : Donbass Insider
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