ANDREW KELLY | Crédits : REUTERS

Par Olivier Gebuhrer et Pascal Lederer

Lors de la 77e Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU), le président de la République, dans un long discours, a fustigé la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine, rappelant les principes fondamentaux auxquels se réfère notre pays en matière de politique étrangère. Il s’est longuement élevé contre l’exercice d’un « droit du plus fort ».
Malheureusement, cette adresse est exclusivement en direction de la Russie, alors qu’un autre conflit meurtrier continue de se dérouler au Proche-Orient, où l’État d’Israël qui, de notoriété publique, possède les forces armées les plus puissantes du Proche-Orient et l’arme nucléaire, viole depuis des années sans discontinuer toutes les résolutions de l’ONU, nie les droits fondamentaux du peuple palestinien, qu’il opprime en occupant militairement son territoire légitime et en y pratiquant un régime qui s’apparente en tous points à celui de l’apartheid en Afrique du Sud.
À ce sujet, la France ne dit mot depuis des années et appuie, sans le dire ouvertement, les exactions militaires des forces armées israéliennes sur le territoire de la Palestine reconnu par l’ONU. Il est notoire que, ce faisant, l’État d’Israël viole la déclaration d’indépendance qui le lie aux résolutions de l’ONU et en a fait un État membre. Ce double langage, cette géométrie variable de la politique étrangère de notre pays doit cesser.
Une autre voix juive demande instamment au gouvernement français, notamment au président de la République, d’obtenir la libération immédiate de Salah Hamouri, avocat et ressortissant français détenu arbitrairement en prison en Israël, contrairement aux droits internationaux auxquels a souscrit notre pays. Il faut aussi abroger la circulaire Alliot-Marie, qui, sous couvert de lutte contre l’antisémitisme, crée un délit d’opinion inacceptable.
Il est temps de reconnaître l’État de Palestine dans les frontières reconnues par l’ONU, comme l’a demandé l’Assemblée nationale dans un vote largement majoritaire, et à l’instar de nombreux États du monde dont nombre d’États de l’Union européenne (UE).
Enfin, la France doit agir au sein de l’UE pour suspendre immédiatement, sans préjudice d’autres sanctions, l’accord d’association Union européenne-Israël afin d’arrêter la colonisation israélienne dans les territoires occupés et de créer ainsi les conditions d’une paix juste, négociée et durable, respectant les droits fondamentaux du peuple palestinien et assurant le droit à la sécurité des deux peuples, palestinien et israélien.

Par Olivier Gebuhrer et Pascal Lederer Coanimateurs d’Une autre voix juive

L’Humanité du 14 octobre 2022

Samedi 29 octobre 2022:
« Je marche pour la Palestine »
https://assawra.blogspot.com/2022/09/samedi-29-octobre-2022-je-marche-pour.html

Source : Assawra
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