Communiqué de l’UJFP

Un procès vient de se dérouler en cour d’assises spéciale, sur l’attentat devant la synagogue de la rue Copernic (3 octobre 1980) qui avait fait 4 morts et beaucoup de blessés.

L’enquête sur cet attentat a connu des hauts et des bas, de longues périodes de silence et la justice française s’est concentrée sur Hassan Diab, citoyen libanais à l’époque étudiant à Beyrouth, suspecté d’être membre du FPLP et d’avoir réalisé cet attentat (et un autre précédemment) après être entré en France avec un passeport volé.

Hassan Diab, qui a depuis émigré au Canada dont il a obtenu la nationalité et a enseigné la sociologie à l’université, a toujours nié être à Paris à la date de l’attentat – information corroborée par d’anciens étudiants de Beyrouth, mais la justice française s’est accrochée au seul suspect qu’elle a pu trouver, avec l’appui d’Israël sollicité par les juges.

Hassan Diab ne s’est pas présenté au procès cette année et il y a été déclaré coupable et condamné à la perpétuité le 21 avril 2023.

Ce procès a été une mascarade de justice, auditionnant de nombreux représentants des parties civiles, comme s’il s’agissait principalement, dès le  début, de leur donner la possibilité de s’exprimer quarante ans après les faits (ce qui en soi n’est pas critiquable) étant entendu pour tout le monde que le coupable était bien Hassan Diab : aucune autre hypothèse n’a été étudiée et les seuls à mettre en cause les déclarations révisionnistes de la cour ont été son avocat William Bourdon et le juge Herbaut, dessaisi de l’affaire après qu’il ait fait libérer Hassan Diab en 2018.

En 2011, le juge Maranger avait examiné le cas d’Hassan Diab et déclaré qu’il s’agissait d’une affaire fragilisée par des éléments de l’accusation peu convaincants et que la perspective d’une condamnation dans un procès correct semblait peu probable.

Hassan Diab avait pourtant été extradé du Canada en 2014 à la demande de la France où il a été emprisonné pendant trois ans.

Deux juges anti terroristes (Jean-Marc Herbaut et Richard Folzer) ont fait un travail très approfondi d’investigation sur les éléments d’accusation d’Hassan Diab et ont vérifié qu’ils ne tenaient pas la route. Plusieurs témoignages, y compris des documents officiels de l’université de Beyrouth ont prouvé qu’il était à Beyrouth et non en France au moment de l’attentat. L’enquête de ces juges les a amenés à rejeter toutes les soi-disant preuves ayant provoqué l’extradition et l’emprisonnement. Hassan Diab a été libéré en janvier 2018 et a pu rentrer chez lui au Canada

L’acharnement de la justice française a cependant continué pour aboutir au lamentable procès qui vient de se dérouler et se conclure par la décision de détention à perpétuité d’Hassan Diab.

C’est manifestement un procès politique qui a eu lieu. Le juge Herbaut était présent et a exposé comment les fausses preuves précédemment fabriquées ont été remises sur la table au mépris de toute réalité, au mépris de tout le travail de déconstruction de ces allégations ayant abouti à la mise en liberté d’Hassan Diab. Celui-ci, se retrouve, comme George Ibrahim Abdallah victime d’une justice aux ordres. 

Il est important que des voix s’élèvent en France contre ce procès inique.

Faisons connaître notre indignation et rassemblons des voix demandant au gouvernement canadien de refuser l’extradition, comme il peut le faire.

Sonia Fayman pour l’UJFP, 27 avril 2023

Position du comité de soutien canadien :

https://www.justiceforhassandiab.org/wp-content/uploads/2023/04/DIAB-media-statement-2023-04-21.pdf
https://www.justiceforhassandiab.org/wp-content/uploads/2023/04/globe-and-mail-2023-04-23.pdf

Interview d’Hassan Diab :

http://www.cbc.ca/player/play/2196715075561

Source : UJFP
https://ujfp.org/…