Par Luc Michel

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INTERVIEW DE LUC MICHEL POUR PRESS TV DU 21 08 2022/ LUC MICHEL : COMMENT L’IRAN COMMENCE A GAGNER LA GUERRE DES SANCTIONS

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2023 10 07

À la veille de l’annonce du transfert des avoirs iraniens en Corée du Sud au Qatar et de l’échange de prisonniers entre l’Iran et les États-Unis la semaine prochaine, les ministres iranien et qatari des Affaires étrangères se sont entretenus au téléphone de l’essor des relations bilatérales et des questions d’intérêt commun.

Luc Michel, géopoliticien, nous donne plus d’explications.

LE TRANSFERT DES BIENS DE LA RII AUX BANQUES QATARIES SERA FINALISE LA SEMAINE PROCHAINE, (MAE QATARI)

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian et son homologue qatari Mohammed ben Abdel Rahman ben Jassim Al-Thani. ©Fars News

À la veille de l’annonce du transfert des avoirs iraniens en Corée du Sud au Qatar et de l’échange de prisonniers entre l’Iran et les États-Unis la semaine prochaine, les ministres iranien et qatari des Affaires étrangères se sont entretenus au téléphone de l’essor des relations bilatérales et des questions d’intérêt commun.

Lors de cet appel téléphonique, le ministre iranien des Affaires étrangères a salué le rôle constructif du Qatar dans l’affaire de la libération des biens de la République islamique d’Iran en Corée du Sud et de la libération des prisonniers iraniens.

Pour sa part, le ministre qatari des Affaires étrangères Mohammed ben Abdel Rahman ben Jassim Al-Thani, a exprimé sa satisfaction quant au processus de développement et aux progrès réalisés dans certains domaines liés à la République islamique d’Iran, faisant état de l’achèvement de tous les processus liés au transfert de bien de la République islamique d’Iran aux banques qataries la semaine prochaine.

Le vice-ministre politique des Affaires étrangères, Ali Bagheri, a annoncé le 19 août que le processus de dégel de milliards de dollars des actifs de la République islamique d’Iran, qui ont été illégalement saisis en Corée du Sud par les États-Unis pendant plusieurs années, avait commencé.

 « L’Iran a reçu les assurances nécessaires concernant l’engagement des États-Unis à respecter leurs obligations en la matière », a-t-il ajouté.

Le 21 septembre, l’ambassadeur d’Iran au Qatar, Hamidreza Dehghani Podeh, faisant référence à sa rencontre avec Mohammad Al-Khalifi, ministre conseiller au ministère des Affaires étrangères du Qatar, a déclaré que l’accord d’échange était en phase finale.

Lors de la conversation téléphonique, les deux parties ont également souligné leur volonté concernant l’échange des prisonniers entre l’Iran et les États-Unis, au jour convenu et avec la médiation du gouvernement qatari.

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanaani avait déclaré le 30 août que le processus de libération des prisonniers américains détenus en Iran prendrait jusqu’à deux mois.

« Un calendrier précis a été annoncé par les autorités compétentes et il faudra au maximum deux mois pour mener à bien ce processus », avait déclaré Kanaani.

Les ministres des Affaires étrangères de l’Iran et du Qatar ont également souligné la continuité des consultations bilatérales dans les domaines d’intérêt mutuel.

RAÏSSI SOULIGNE LA PLEINE AUTORITE DE L’IRAN SUR SES ACTIFS LIBERES

Le président iranien Ebrahim Raïssi a souligné la pleine autorité de l’Iran sur ses actifs récemment libérés, soulignant que c’est la République islamique qui décide comment dépenser les fonds et que l’argent sera dépensé « là où nous en aurons besoin ».

Dans une interview exclusive accordée à la chaîne de télévision américaine NBC dans la capitale Téhéran, mardi 12 septembre, le président Raïssi a évoqué l’accord du mois dernier entre l’Iran et les États-Unis visant à échanger des prisonniers et à obtenir la libération de 6 milliards de dollars de fonds iraniens restés bloqués dans deux banques sud-coréennes depuis 2018 en raison de la pression américaine sur Séoul.

L’administration du président américain Joe Biden avait affirmé à l’époque que les fonds et les bénéfices des ventes de pétrole iranien à la Corée du Sud ne pouvaient être dépensés qu’à des fins « humanitaires ».

Selon la diplomatie iranienne, le processus de dégel de 6 milliards de dollars de fonds iraniens qui ont été illégalement bloqués en Corée du Sud était en cours.

Raïssi a déclaré lors de l’interview que l’Iran aurait « l’autorité » sur la manière dont les fonds seraient dépensés, soulignant : « Cet argent appartient au peuple et au gouvernement iraniens, donc la République islamique d’Iran décidera de ce qu’elle doit faire de cet argent. »

Lorsqu’on lui a demandé si les fonds débloqués seraient utilisés à d’autres fins que les besoins humanitaires, le président iranien a répondu : « Humanitaire signifie tout ce dont le peuple iranien a besoin, donc cet argent sera budgétisé pour ces besoins, et les besoins du peuple iranien seront décidés et déterminés par le gouvernement iranien. »

Par ailleurs, il a souligné que les détenus américains en Iran étaient « en très bonne santé » et rentreraient bientôt chez eux; l’accord d’échange de prisonniers sera mis en œuvre à la « date prévue ».

L’administration Biden a annoncé qu’elle avait pris des mesures concrètes pour ouvrir la voie à l’échange de prisonniers, en accordant une dérogation autorisant les banques internationales à transférer les 6 milliards de dollars au Qatar sans menace de sanctions américaines.

La dérogation signifie que les banques européennes ainsi que celles du Moyen-Orient et d’Asie ne violeront pas les sanctions américaines en convertissant l’argent iranien, gelé en Corée du Sud, et en le transférant à la banque centrale du Qatar, où il sera conservé pour être utilisé pour l’achat de biens non sanctionnés. L’administration Biden a également accepté de libérer cinq citoyens iraniens détenus aux États-Unis.

Les cinq détenus iraniens ont été identifiés comme étant Mehrdad Moein Ansari, Kambiz Attar Kashani, Reza Sarhangpour Kofrani, Amin Hassanzadeh et Kaveh Lotfollah Afrasiabi.

De hauts responsables iraniens ont souligné qu’il n’y avait aucun lien entre l’accord d’échange de prisonniers conclu avec les États-Unis et la libération des avoirs gelés de l’Iran.

UN NOUVEAU CHAPITRE S’OUVRE DANS LES RELATIONS TEHERAN-SEOUL

Le déblocage des fonds en Corée du Sud ouvre un nouveau chapitre dans les relations bilatérales. Plus tôt en août, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déclaré : « L’échange de prisonniers est une question entièrement humanitaire et n’a rien à voir avec le déblocage de nos fonds dans les banques étrangères. »

La semaine dernière, Kazem Gharibabadi, secrétaire du Haut Conseil iranien des droits de l’homme, a également catégoriquement rejeté l’idée selon laquelle l’Iran aurait accepté de libérer les prisonniers américains afin d’avoir accès à ses avoirs.

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