Par Karine Bechet-Golovko

A chaque époque son sacré, aujourd’hui l’on ne touche pas au drapeau européen, symbole de domination et de notre soumission. Il est possible de cracher sur la France, sur l’Eglise, il faut alors être tolérant et vive la liberté d’expression. Mais, décrocher un drapeau européen, ça vaut une peine de prison. Nous vivons une époque merveilleuse !

Les faits remontent au 6 mai dernier. Pascal, la soixantaine plus libre que beaucoup de nos ados docilement rangés dans leur coquille, motard et gilets jaunes, déclare au tribunal – et personnellement je le soutiens :

« CETTE ÉPOQUE NE ME CONVIENT PAS »

Et puisque ça ne lui convient pas, il réagit, comme il peut, avec ses moyens, dans un esprit français-Obélix qui fait du bien, et décroche les quatre drapeaux européens, qui ont pris d’assaut le drapeau français sur l’hôtel de ville du village de Saint-Martin Vésubie, en Alpes Maritime, qui l’étouffent, qui l’écrasent.

Ces drapeaux défigurent le paysage, surtout en face du bar du village. C’est un acte de résistance, individuel, un acte idéologique. C’est justement ce que le tribunal ne peut accepter, voulant le réduire à une bravade de poivrot – quelle honte, il prenait une bière avec des amis. En plus, inacceptable réaction de mâle, il a appelé la gendarmette « cocotte ». Et, dommage, nos gendarmettes se comportent en cocotte, elles s’effraient, sont blessées, battent des ailes, exigent réparation d’une telle atteinte à leur dignité bafouée. Chacun place sa dignité où il peut …

Effectivement, il a touché à tous le sacré de notre époque et le procureur, très pressé de défendre ce nouvel ordre public, a demandé, sans humour, deux ans de prison pour cette « pitrerie », comme l’appelle Pascal. Mais aujourd’hui, nous n’avons pas le temps de l’humour, cela impliquerait l’esprit, qui oserait encore en prendre le risque! Le magistrat, dans sa grande mansuétude, l’a condamné à un an aménageable et 500 euros d’amendes pour chaque « cocotte ». Tous les honneurs sont saufs, à l’exception de l’honneur lui-même.

En s’accrochant à des symboles contestables, ils ouvrent la voie à la résistance. Nous savons quoi faire. Faisons-le. Personne ne le fera à notre place.

Cette époque ne lui convient pas. Cette époque ne convient pas à beaucoup d’entre nous. Il est vraiment temps d’agir, avant de ne s’y trouver enfermer … ad vitam

Source : Russie politics
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