Par Karine Bechet-Golovko

La couverture de l’information sur le conflit ukrainien par les médias occidentaux a dépassé toutes les limites compréhensibles d’une information de guerre. Entre couverture biaisée, reproduction de fake et informations incomplètes, le public occidental, qui n’a qu’un seul son de cloche, les faibles tentatives de RT ayant été mâtées, se trouve parfaitement pris en main : le méchant, c’est la Russie qui tout à coup a décidé d’attaquer l’Ukraine (gentille, calme et démocratique), simplement parce que c’est la Russie et que Poutine est un autocrate fou. Chers amis, ouvrez les yeux, le monde est toujours plus complexe que l’on ne veut vous le faire croire. Quid des 20 morts hier à Donetsk, quid de Azov qui tient Mariupol, quid des 8 années de guerre menée par l’armée ukrainienne et l’OTAN contre le Donbass ? Quelques éléments pour relativiser.

Je ne reviendrai pas sur l’approche de ce conflit parfaitement sorti de son contexte : cela fait 8 ans que l’armée ukrainienne, formée et armée par l’OTAN, s’acharne contre les populations du Donbass, simplement parce que celles-ci n’ont pas voulu de la Révolution « pro-occidentale » menée par des groupes néo-nazis. Je ne reviendrai pas sur les enjeux de ce conflit, dont les racines remontent avant 2014 et vont au-delà de l’Ukraine, qui est un conflit entre les USA et la Russie, pour ou contre le monde global et la domination totale américaine. Si l’Europe s’est écrasée, la Russie a décidé de ne pas se suicider.

Très concrètement, je voudrais attirer votre attention sur certains éléments du discours informationnel occidental, parfaitement uniforme et aligné, auquel aucune exigence de pluralisme et d’objectivité, sans même parler d’analyse ou de réflexion, manifestement, ne s’impose.

Tout d’abord, le plus récent, le lancement dans le centre de Donetsk, à proximité du bâtiment du Gouvernement par l’armée ukrainienne d’un missile Tochka U, armée de sous-munitions. Les médias, français, alignés sur les anglo-saxons, remettent en cause cette attaque, affirmant, comme par exemple Reuters, qu’ils ne peuvent aller vérifier et reprennent ad nauseam les déclarations ukrainiennes. 

Et pourquoi ne pourraient-ils pas vérifier ? Parce que pour cela, il faudrait être à Donetsk et dans ce cas il ne serait pas possible de remplacer le travail de journalisme par celui de diffuseur de propagande. C’est justement ce travail, de journalisme, fait par cette équipe de TF1 depuis la reprise des hostilités et eux, sans aucun doute, on vu l’explosion en vol du missile par les systèmes de défense aérienne et les dégâts causés. Cela a fait une vingtaine de morts et 28 blessés. Mais ceux-là ne sont pas du bon côté …

Autre exemple, la fameuse attaque par les rustres russes de la maternité de Mariupol, largement diffusée par les médias occidentaux et par le Secrétaire général de l’ONU, alors que la délégation russe à l’ONU avait déjà fourni les éléments du fake. En effet, comme l’avait déjà précisé Lavrov, les femmes enceintes et les bébés avaient été remplacés par des membres du bataillon néonazi Azov et le telling story a été monté sur le modèle syrien. A un petit détail près, la jeune femme qui jouait le rôle de la femme enceinte était un mannequin professionnel et sa page sur les réseaux sociaux était encore active au moment du « tournage », de plus elle figure trois fois dans des vêtements et de rôles différents sur ce même tournage. Mais quelle importance, le discours est créé.

Changeons d’angle – la formation de la figure de l’ennemi. La Russie est le mal et c’est le bien qui combat pour son existence. Donc l’Ukraine, c’est le bien. Et la France est du côté du Bien. Ainsi, nos dirigeants nous ont affirmé qu’il n’y avait pas de néonazis en Ukraine – donc la dénazification est une mauvaise excuse. Une publication, pour l’instant non effacée, du très loyaliste BFM a retenu notre attention dès le titre :

« GUERRE EN UKRAINE: AMAZON PROPOSE DES PRODUITS AUX COULEURS DE COMBATTANTS NÉONAZIS »

Et vous avez le détail des produits mis en vente avec l’effigie du bataillon Azov. Cela avec une petite phrase de présentation du journaliste :

« Sur le site du géant américain, des accessoires estampillés du logo du régiment d’Azov ont fait leur apparition. Ces combattants néonazis font face à l’armée russe. »

Voici également, ce qui a été retrouvé dans la ville Izium, une fois les forces ukrainiennes de la 81e brigade parties:

Il y a aussi des informations qui sont simplement tues, pour ne pas fausser le discours primaire du Bien (Ukraine) contre le Mal (Russie). Ainsi, sur le territoire du Donbass laissé par les forces ukrainiennes face à l’avancée des troupes régionales, un véritable camp de détention pour civils et combattants a été découvert, dans toute son horreur. Voici le lien vers la vidéo. En avez-vous jamais entendu parler ?

Les conflits militaires et géopolitiques s’accompagnent toujours d’une dimension communicationnelle. Que chaque partie ait besoin de présenter les faits sous un angle qui lui soit favorable, c’est dirait-on de bonne guerre, mais en arriver à nier les traitements inhumains et dégradants, à nier les crimes de guerre, à créer des fausses vidéos et de fausses informations pour accuser l’ennemi de ce qu’il n’a pas commis, est humainement inadmissible.

Un nazi reste un nazi, même en Ukraine. Un crime de guerre reste un crime de guerre, même s’il est commis par les pions de l’OTAN. La vie à la même valeur à Kiev et à Donetsk. 

Source : Russie politics
http://russiepolitics.blogspot.com/…

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