Par CIREPAL

Dans la ville occupée d’al-Quds, la colonisation-judaïsation se poursuit, et s’est même accentuée depuis la présidence américaine de Trump et les accords de normalisation-alliance entre l’entité coloniale sioniste et les régimes émirati, bahrayni, soudanais et marocain. Les nouvelles alliances nouées entre ces régimes et l’occupant vont au-delà de leurs échanges de marchandises et de services, car elles accordent une légitimité à l’invasion et la judaïsation de la ville arabo-musulmane, ce qui rend ces régimes entièrement responsables et complices, comme la communauté internationale et ses organismes, de l’oppression des Palestiniens, et notamment des Maqdissis. 

Les démolitions de maisons et des quartiers, les expulsions, les arrestations, la construction de logements coloniaux, les travaux soi-disant de modernisation, la traque des défenseurs des lieux saints et leur convocation et éloignement de la ville ou de la mosquée, les profanations régulières menées par les groupes de colons dans l’enceinte de la mosquée al-Aqsa, tout vise à réduire le nombre des Maqdissis dans leur ville historique, et procéder à un nettoyage ethnico-religieux systématique, et à judaïser la ville, ce qui veut dire détruire son histoire millénaire et en inventer une autre, qui justifie la colonisation juive.

Depuis que l’Autorité palestinienne a reçu l’ordre de la « communauté internationale » d’organiser des élections législatives et présidentielles (mais non du conseil national palestinien), pour renouveler sa légitimité aux yeux des donateurs et des concocteurs de plans de soumission, la question des élections législatives dans la ville d’al-Quds (partie Est) est soulevée. Le refus palestinien d’exclure la ville d’al-Quds des élections est général, mais l’occupant refuse qu’elles s’y déroulent, et ne donne aucune suite aux demandes de l’UE et de l’ONU de les faciliter. L’impasse de l’Autorité est grande, et le défi à relever est aussi grand, d’autant plus que les sionistes interviennent dans la campagne électorale, en interdisant les conférences de presse et arrêtant des candidats. Vont-elles avoir lieu, quand même ? Sous quelle forme ? Comment réagiront les sionistes ? De plus en plus de voix s’élèvent contre l’organisation des élections législatives et présidentielles à l’heure actuelle, plongeant l’Autorité palestinienne dans le chaos le plus total. Les sionistes craignent leur annulation et le chaos, et souhaitent leur déroulement en excluant al-Quds. Pour sortir de cette impasse, il n’y a qu’une seule solution, écrivent de nombreux analystes : une nouvelle intifada contre l’occupation sioniste.

Les partis participant aux élections vont-ils annoncer finalement la mobilisation générale contre l’occupant ?

I – Al-Quds occupée : résistance palestinienne

Des milliers de fidèles venant des territoires occupés en 48 ont réussi à entrer dans la mosquée al-Aqsa pour accomplir la prière de l’aube au premier vendredi du mois de Ramadan. Ils ont décidé de passer leur journée dans la mosquée, pour la prière collective du vendredi, jusqu’à la prière des tarawih  le soir (16/4).

Pour le premier vendredi du mois de Ramadan, 70.000 fidèles ont pu entrer dans la mosquée al-Aqsa pour la prière. Sheikh Ikrima Sabri a dit, au cours de son prêche : « nous refusons les manoeuvres de l’occupant dans la ville sainte, et la présence de nos jeunes dans la mosquée est un message à tous ceux qui tentent de s’en accaparer.  La mosquée est uniquement pour les fidèles, par une décision divine. »

Les jeunes du bourg al-Issawiya mettent le feu à un bus « israélien » entré dans le bourg, en lançant des bouteilles incendiaires (10/4). Les forces de l’occupation investissent le lieu. La population riposte en les affrontant.

Les habitants du bourg de Silwan représentés par les organisations palestiniennes, les associations, les familles, les dignitaires et responsables palestiniens de Silwan ont exposé un document d’honneur, qu’ils ont signé, pour annoncer qu’ils protègeront leurs propriétés et ne permettront pas de les faire passer aux sionistes. Ils ont affirmé que toute personne qui agit en tant qu’intermédiaire ou qui vend sa propriété aux sionistes sera immédiatement exclue de la communauté : « Nous promettons à Dieu, puis à notre nation et à notre peuple que nous tiendrons cette promesse, nous ne trahirons pas et ne faiblirons pas. Nous serons toujours fidèles à nos martyrs et à nos prisonniers et leur promettons que Silwan sera la protection de la mosquée al-Aqsa. » (8/4)

L’occupant a investi le bourg de Hazma, au nord-est d’al-Quds, et des affrontements ont eu lieu avec les jeunes qui refusent la présence de l’occupant (4/4).

II – Al-Quds occupée : la purification ethnico-religieuse

La municipalité de l’occupation oblige le Palestinien Amjad Jaabis, de Jabal al-Mukabbir, de démolir sa maison, en cours de construction. (19/4).

Un nouveau plan de judaïsation en cours : construction de 4 tunnels pour relier la partie orientale d’al-Quds aux colonies situées à l’est, comme Maale Adomim, Pesgt Zeev Nabi Yaaqub et Adam. Selon le chercheur Khalil Tifakji, spécialiste de la ville d’al-Quds et de la colonisation, ces tunnels vont passer par les quartiers situés au nord, Issawiya, Bayt Hanina, Anata et une partie de Hazma et vont prendre de larges terrains de Lifta, She’fat, Issawiya et Anata (13/4).

Dès le début de l’année, l’occupant a commencé à exécuter un plan conçu en 2020 comme l’explique Fakhri Abu Diab, pour faciliter le déplacement des colons, vers la vallée du Jourdain d’une part et vers le littoral palestinien occupé. Ce plan consiste à construire des tunnels et des ponts, pour isoler et contourner les quartiers palestiniens, et des milliers de dunums appartenant aux Palestiniens vont être volés dans les quartiers de She’afat, Qalandia, ‘Issawiya et Bayt Hanina. Pour Abu Diab, c’est la matérialisation de l’annexion (13/4).

L’occupant compte construire 2450 unités locatives coloniales dans Jabal Abu Ghnaym, entre al-Quds et Bayt Lahem, et la colonie près de Bayt Safafa, dans la tentative de judaïser al-Quds et l’encercler de colons (6/4). Hassan Khater, président du centre international pour al-Quds a déclaré que ce plan vise à isoler la ville d’al-Quds de la ville de Bayt Lahem. Il a expliqué que la colonie implantée dans Jabal Abu Ghnaym se trouve sur les terres de Sour Baher et Bayt Sahour.

La municipalité de l’occupant a installé de nouvelles caméras de surveillance dans bab al-Amoud, à l’entrée de la vieille ville en vue de surveiller les Maqdissis. Des centaines de caméras de surveillance existent déjà dans la partie orientale de la ville, et surtout dans la vieille ville. Le centre de surveillance se trouve dans la colonie Gilo, au sud de la ville. Il est connu que les autorités de l’occupation se servent des caméras de surveillance pour supprimer des passages montrant l’exécution de Palestiniens, pour ne montrer que des passages voulant incriminer les martyrs exécutés (3/4).

L’occupant sioniste a démoli trois structures dans le bourg d’al-Issawiya, appartenant à Majid Mazer’awi et Darwish Darwish (4/4).

La municipalité de l’occupant à al-Quds a obligé le Maqdissi Amer Salem, de Jabal al-Muqabbir, a démolir sa maison. Amer Salem habite dans sa maison avec ses 4 enfants. L’occupant prétend qu’il a construit sa maison sans autorisation, alors qu’il a essayé de nombreuses fois de l’obtenir de la puissance occupante (5/4).

Des travaux menés par la municipalité de l’occupant à la limite du bourg al-Issawiya visent à isoler la ville d’al-Quds de son environnement arabo-palestinien. Selon certaines sources, l’objectif des travaux serait d’ouvrir une route coloniale dans le cadre du projet E1. Ce projet est l’un des plus graves ces dernières années, puisqu’il vise à construire une colonie de 1500 logements près d’al-Issawiya, pour couper la Cisjordanie en deux et la ville d’al-Quds de son environnement (5/4)

III – Sheikh Jarrah et Silwan

La municipalité de l’occupant déclare vouloir transformer le terrain « Karm al-Mufti » dans sheikh Jarrah en un jardin « biblique ». Ce terrain est situé en face de la maison de l’ancien mufti d’al-Quds, la personnalité historique de la Palestine, hajj Amine al-Husayni, à proximité duquel une colonie sioniste a été implantée, après la démolition de l’hôtel Sheperd (18/4). 

300 manifestants ont protesté contre l’expulsion des familles dans Sheikh Jarrah (16/4).

Le tribunal de l’occupation a prononcé l’expulsion de 28 nouvelles familles du quartier Sheikh Jarrah (16/4).

Des colons juifs de l’association Atarat Cohanim s’emparent de force de trois immeubles (15 appartements) et d’un terrain dans le bourg de Silwan, au sud de la mosquée al-Aqsa (8/4). Les habitants du quartier ont été surpris de voir une centaine de colons protégés par des forces armées investir le quartier. Deux associations sionistes s’activent pour s’emparer de Silwan, Ilaad et Atarat Cohanim. La sionisation (judaïsation) du quartier de Silwan a commencé en 1996 avec l’implantation de la colonie Maale Hazitim, puis en 2004 lorsqu’une des associations s’est emparée de plusieurs maisons.

le directeur du centre Wadi Helwa, dans Silwan, Jawad Siam, a dévoilé que des personnes impliquées dans la vente des terrains font partie des listes électorales du conseil législatif palestinien, dont les élections sont prévues pour le mois de mai prochain. Il a ajouté que ces personnes s’activent pour faire vendre de nombreux terrains, et sans la conscience alerte des Maqdissis, d’autres terrains auraient été vendus.

Sheikh Ikrima Sabri, orateur de la mosquée al-Aqsa a confirmé les informations selon lesquelles il y a eu vente de terrains et immeubles palestiniens à Silwan aux colons sionistes. Il a déclaré que ceux qui ont vendu ces terrains sont des « criminels, des traîtres vendus. Un des avocats impliqué a été poursuivi et un accord de vente a pu être annulé. Il faut poursuivre les autres. Il a confirmé la fatwa (ordre religieux) qui interdit la vente et qui boycotte les vendeurs, qui ne seront, après leur mort, ni lavés ni enveloppés de linceul, et ils seront privés de la prière sur eux.

Concernant la vente d’immeubles et terrains à Silwan aux colons sionistes, le responsable au mouvement du Jihad islamique, Daoud Shihab a déclaré : « cette vente fait partie du complot contre al-Quds et des tentatives de l’ennemi de s’en emparer. Quiconque participe ou se tait face à cet acte hostile est un criminel envers la religion, la patrie et l’histoire ». Il a demandé la publication des noms des criminels impliqués dans la vente des terrains à l’occupant et de les traduire en justice, afin qu’ils soient une leçon pour tous ceux qui pensent faire de même. Il faut être ferme avec ce genre d’individus. Il a renouvelé le soutien de la résistance aux références maqdissies qui se sont opposées et qui ont dénoncé les agressions contre al-Quds (8/4)

Mohammad Abu Tayr, député expulsé de sa ville al-Quds et prisonnier récemment libéré des prisons de l’occupation, a interpellé l’Autorité palestinienne au sujet de la vente des terrains à Silwan, réclamant que ses responsables soient poursuivis. Il a déclaré que cette affaire très grave menace la ville et l’histoire d’al-Quds. Il a salué l’attitude des familles Abu Sbayh et d’autres qui ont publiquement et officiellement déclaré leur dédouanement des personnes qui ont vendu (8/4).

Ahmad Mudallal, dirigeant au Mouvement du Jihad islamique, a réclamé que les auteurs de la vente des terrains soient traduits en justice devant des tribunaux révolutionnaires ». (9/4)

Mohammad Halsa, écrivain et journaliste, a expliqué que la situation politique et le vide dans lequel vivent les maqdissis facilitent ceux qui sont faibles et inconséquents à participer à la vente de terrains aux sionistes et à trahir la Palestine. Il propose un isolement sociétal total de ces derniers, pour qu’ils se sentent rejetés par la société, et sur le plan officiel, de dresser une « liste noire » de tous ces traîtres et supprimer tous les services et les traduire en justice. Halsa propose d’autoriser les awqafs à inscrire les terrains d’al-Quds comme des terrains waqfs interdits à l’achat et à la vente, sans autorisation des awqafs.

De son côté, le chercheur Ziyad Ibhis approuve l’isolement des traîtres, disant que cela a eu des effets dans le passé (2018), mais il faut que cet isolement soit maintenu dans le temps et global, en vue de dissuader d’autres personnes qui songeraient à le faire.

Quant au journaliste maqdissi extradé de sa ville, Anan Najib, il a indiqué le rôle méfaste joué par les Emirats arabes Unis dans les contrats de vente de terrains, et l’impact des accords entre les EAU et l’entité sioniste sur la judaïsation poussée de la ville sainte palestinienne. Il a réclamé la publication des noms des personnes impliquées, et de transformer les terrains d’al-Quds en terrains « waqfs dhirri » (familial) pour empêcher leur vente.

Suite de l’affaire des terrains transmis aux sionistes : la maison d’un des coupables, Mustafa Saleh Abou Dhiab, qui se trouvait dans la banlieue d’al-Quds, a été semble-t-il, incendiée, et il a prit la fuite, par peur de représailles (15/4). Sa famille élargie a publié un communiqué pour affirmer que le dénommé a été exclu de la famille. « En tant que conseil familial, nous annonçons à tous que nous n’avons aucune relation avec le dénommé, ni de près ni de loin, et qu’il doit assumer seul la responsabilité de son crime ».

Les forces sionistes occupants répriment un rassemblement dans Sheikh Jarrah protestant contre la décision sioniste d’en expulser les familles palestiniennes. (8/4) Tous les jeudis, un rassemblement de solidarité avec les familles menacées d’expulsion se déroule devant les maisons menacées. Depuis 1972, un plan sioniste vise l’expulsion de dizaines de familles pour construire une colonie. Ce plan a été réactivé récemment, suite aux accords signés entre des régimes arabes (EAU, Bahrayn, Soudan et Maroc) et l’entité sioniste, qui légitiment l’agression sioniste contre le peuple palestinien.

Hanna Issa, secrétaire général du conseil islamo-chrétien pour le soutien aux lieux saints, a déclaré, concernant la menace sur les quartiers Sheikh Jarrah et Silwan : « par les dernières mesures des sionistes dans ces quartiers, l’occupant poursuit la judaïsation. Il veut faire venir un million et 200 mille colons et les installer dans les quartiers d’al-Quds, et pour cela, il veut chasser les Palestiniens. Il faut être conscient de ces plans. » (28/3)

IV – Al-Quds occupée : les lieux saints

Depuis le début du mois de Ramadan, les forces sionistes, colons ou policiers, poursuivent les fidèles dès leur sortie de la mosquée al-Aqsa, après la prière des tarawih, et les empêchent de se réunir, notamment dans Bab al-Amoud. Les sionistes veulent instaurer leur ordre pour affirmer leur souveraineté sur la ville (19/4).

Le département des Awqafs a signalé que 261 colons sionistes ont profané la mosquée al-Aqsa, le 20/4, dont 205 étudiants.

L’occupant sioniste convoque Mohammad Arna’out, militant pour la défense de la mosquée al-Aqsa, et lui remet un ordre d’expulsion de la mosquée pour 6 mois. Mohammad Arna’out est un ancien prisonnier condamné pour avoir protesté contre les démolitions des maisons maqdissies et l’expulsion de leurs habitants ( 18/4). L’occupant a également convoqué le directeur de la mosquée, sheikh Omar Keswani, au siège de ses Renseignements.

Les environs de la mosquée al-Aqsa ont été transformés en caserne militaire par l’occupant sioniste. Dès le jeudi soir, au 3ème jour du mois de Ramadan, les forces armées de l’occupation ont déployé leur arsenal, pour empêcher les fidèles d’accèder à la mosquée pour la prière du 1er vendredi du mois (15/4). Par ailleurs, dès l’aube, les sionistes ont installé des barrages pour empêcher les Palestiniens de la Cisjordanie de se rendre à la ville d’al-Quds.

Le département des awqafs musulmans a annoncé que les forces de l’occupation ont interdit de faire entrer les repas du iftar (rupture du jeûne) au second jour du mois de Ramadan, qui sont en général distribués aux fidèles qui prient dans la mosquée. (14/4). L’occupant a agressé les fidèles après la fin de la prière des « tarawih » près de Bab al-Amoud, à l’entrée de la vieille ville.

Une nouvelle mesure de judaïsation de la mosquée al-Aqsa, au premier jour du mois de Ramadan : les autorités sionistes coupent le son des haut-parleurs dans la mosquée au moment de la prière du soir et des « Tarawih », soi-disant parce que cela gênait des festivités juives dans la place al-Bouraq (13/4). Une protestation massive, officielle (Autorité palestinienne et régime jordanien) et populaire (les organisations de la résistance) s’est élevée contre cet acte de brigandage, dont seuls les sionistes sont capables.

Par ailleurs, des affrontements ont eu lieu après la fin de la prière des « tarawih », lorsque l’occupant a refusé la présence des jeunes dans la mosquée. La police sioniste a cassé la porte de la tour de l’appel à la prière, dans Bab al-Asbat, et a fouillé et démoli les affaires qui s’y trouvent. Elle a interdit de distribuer et volé les repas du « iftar » préparé par des familles pour les plus démunis. (13/4)

Sous prétexte de corona, l’entité sioniste a décidé d’interdire l’accès de la mosquée al-Aqsa à plus de 10.000 fidèles le premier vendredi du mois. Mais les profanateurs sionistes continuent à entrer dans la mosquée. Ils étaient 228 colons, dont 148 étudiants des écoles juives (13/4).

L’occupant expulse la murabitat Madeleine Issa de la mosquée al-Aqsa pour une semaine, renouvelable (11/4). La fois précédente, la murabitat Issa a été expulsée pour une durée de 16 mois, car elle était active pour faire circuler des cars des territoires occupés en 48 vers la mosquée al-Aqsa. Depuis 2015, l’occupant traque cette femme à cause de son activité en faveur de la mosquée. Madeleine Issa est originaire des terres occupées en 48.

40.000 fidèles ont participé à la prière du vendredi dans la mosquée al-Aqsa, malgré toutes les entraves posées par l’entité coloniale, aux portes de la vieille ville et de la mosquée. (9/4)

411 colons ont profané la mosquée al-Aqsa au cours de la semaine passée (9/4).  Le 10/4, ils étaient au nombre de 45 profanateurs accompagnés par la police sioniste, pour les protéger.

242 colons sionistes ont profané le 4/4 la mosquée al-Aqsa, sous la protection de la police « israélienne » qui les a autorisés à circuler librement dans l’enceinte de la mosquée.

V – Déclarations 

Iyad Awadallah, membre du comité central du FPLP a déclaré que le Front refuse toutes les propositions voulant contourner le déroulement des élections législatives dans la partie orientale de la ville d’al-Quds, et notamment la proposition de l’UE consistant à voter à l’intérieur des consulats européens situés dans al-Quds, « car nous ne parlons pas d’une communauté vivant à l’extérieur du pays, mais de Palestiniens vivant dans leur pays et leur ville ». Pour lui « ces propositions sont très graves et opposées à l’appartenance nationale… Nous ne pouvons pas abandonner al-Quds, et il faut que la ville soit à la pointe de la lutte contre l’occupant « israélien ».. tout comme il ne faut pas attendre l’approbation de l’occupant, comme s’il assurait la souveraineté sur la ville » (19/4).

Sheikh Ikrima Sabri : « Les zones de Bab al-Amoud, Bab as-Sahira et la rue Salaheddine sont des zones importantes dans al-Quds, ce qui explique le fait que les mutiples affrontements s’y déroulent car l’occupant veut s’en emparer. Les Maqdissis sentent qu’ils sont seuls sur le terrain, et ils comptent sur eux-mêmes pour défendre la mosquée al-Aqsa. C’est pourquoi il faut que le monde arabo-musulman se mobilise pour les soutenir ». (19/4)

Au cours de sa présence dans sheikh Jarrah et Silwan, en solidarité avec les familles menacées d’expulsion, l’archevêque Hanna Atallah a déclaré que « les Palestiniens dans al-Quds ne sont pas une communauté, ni une minorité, mais al-Quds est leur ville, ils la protègent et protègent les lieux saints, et ils assurent le « ribat » dans la ville ». « Nous ne pouvons baisser les bras devant la politique de l’occupation, qui veut limiter notre présence dans la ville sainte et nous réduire à une minorité » (13/4).

Anan Najib, journaliste expulsé de la ville d’al-Quds, a conseillé le régime Jordanien d’être plus ferme envers l’occupant sioniste qui vise à judaïser la mosquée al-Aqsa. Il a déclaré, suite au remaniement du personnel des Awqafs musulmans chargé du maintien de la mosquée : Nous sommes face à un défi important qui nous est imposé par l’occupant concernant al-Quds et la mosquée al-Aqsa bénie. L’accord de normalisation émirati-sioniste vise à partager la mosquée. C’est pourquoi nous devons interpeller le régime jordanien, responsable de la souveraineté sur la mosquée. Si le régime a pour intention de défendre la mosquée al-Aqsa, il devra revoir la composition du conseil et remplacer la plupart des membres par des personnalités et de nouvelles figures qui ne s’agenouillent pas et qui savent se battre ». Il a poursuivi : « nous sommes pour le rôle jordanien d’administrer la mosquée al-Aqsa et les lieux saints, tant que la Jordanie se bat pour cela, et non pas par admiration envers un des régimes arabes. Nous voulons que la mosquée al-Aqsa demeure entre nos mains » (6/4).

Le père Emmanuel Msallam, membre du conseil islamo-chrétien pour le soutien aux lieux saints, a adressé un message aux nations arabe et islamique, où il réclame la protection de la mosquée al-Aqsa contre les menaces de l’occupation et les agressions répétées : « Vous les musulmans libres du monde arabe, si al-Quds est prisonnière, toutes les capitales sont prisonnières ». (5/4)

Le vice-directeur des Awqaf islamiques dans la ville d’al-Quds, Najeh Bqayrat, a annoncé (2/4) que les portes de la mosquée seront ouvertes au cours du mois de Ramadan, malgré les agressions de l’occupant. « Ces agressions et l’encerclement des awqaf islamiques ont lieu à cause de la collaboration arabe et le soutien infini américain au gouvernement sioniste, qui soutien les groupes du « temple » et facilite leurs actions… La protection et la défense de la mosquée al-Aqsa  relèvent de la responsabilité de l’organisation islamique, de la Ligue arabe et des musulmans dans toute la terre, et non pas seulement des Awqafs ». 

Mohammad Hanoun, président du groupe « Européens en faveur d’al-Quds » a déclaré (1/4) suite à la publication du rapport mensuel : « les mesures « d’Israël » se caractérisent par l’apartheid, elles menaces l’expulsion de centaines de Maqdissis pour modifier le caractère démographique de la ville, ce qui représente une violation de la quatrième convention de Genève et un crime de guerre selon l’article 8 du tribunal pénal international ».

VI – Répression

Selon le centre Wadi Helwa, dans al-Quds, les sionistes ont arrêté 30 personnes depuis le début du mois de ramadan, soit depuis le 13/4 (19/4) et le tribunal sioniste a condamné le jeune Mohammad Haymouni de Selwan à 18 mois de prison. Il avait été arrêté il y a 7 mois et est détenu dans la prison de Damon (20/4).

Les forces armées de l’occupant ont arrêté plusieurs jeunes lors de leur incursion dans le quartier Saaadiya dans la vieille ville et ont arrêté Mohammad Haoun dans son domicile à At-Tur (19/4).

La police de l’occupation a enlevé le drapeau palestinien qui était hissé sur la maison de Mahmoud Thalji dans Bayt Hanina, au nord d’al-Quds et a agressé les habitants de la maison (18/4).

L’occupant arrête 3 candidats aux élections législatives pour la ville d’al-Quds, 2 du mouvement Fateh (Ashraf Aawar et Nasser Qaws) et 1 du mouvement « unifié de la gauche », Ratiba Natshé (17/4).

Le tribunal de l’occupant a prolongé la détention de Ahmad Abu Khdayr, 21 ans, pour avoir filmé comment un Palestinien a giflé un colon dans la ville d’al-Quds. Les sionistes ont protesté contre la diffusion de la vidéo, alors que les Palestiniens l’ont diffusée dans le monde. Abu Khdayr est accusé par les sionistes, à cause de la vidéo, de « complot pour commettre un crime ». (16/4) Des colons menacent de mort Ahmad Abu Khdayr.

L’occupant a arrêté 8 jeunes à l’intérieur de la mosquée al-Aqsa, durant la nuit du jeudi au vendredi (15-16/4). Il a investi la mosquée et a voulu faire sortir les fidèles qui s’y trouvaient. Les affrontements se sont poursuivis dans bab al-Amoud pour le troisème soir consécutif, l’occupant refusant la présence des Maqdissis à cet endroit, alors que la présence des Maqdissis dans Bab al-Amoud pendant le mois de Ramadan, relève d’un tradition ancestrale.

L’occupant a arrêté 6 maqdissis le 14/4, et a agressé des dizaines devant bab al-Amoud. Parmi les maqdissis arrêtés : Mu’tazz Mahmud al-Haj, Mohammad Isma’il, Nabil Shrayteh.

L’occupant a prononcé une interdiction de se trouver dans la ville d’al-Quds contre deux prisonniers libérés, Anwar Ubayd, 23 ans, et Ahmad Derbas, pour une durée de six et quatre mois (12/4).

Les forces spéciales sionitses ont arrêté le jeune Adam Qara’in, 18 ans, après l’avoir violenté dans Silwan (12/4). L’occupant a arrêté Ahmad Khways, Mohammad Sayyad, Tawfic Abu Sbiyan, tous âgés près de 20 ans, dans le quartier At-Tur.

L’occupant a arrêté Hassan Darwish (20 ans), Ahmad Issam et son frère Majid à leurs domiciles à ‘Issawiya (11/4).

Le tribunal de l’occupant a condamné le jeune Mohammad Riad Abu Tayeh, de Ayn Lawzé, à Silwan, à 6 ans de prison. Il avait été arrêté le 9/8/2017, et est détenu actuellement dans la prison de Ramon. Il a subi les interrogatoires dans la prison de Moscobiyyé, et son procès a été maintes fois reporté. Le prisonnier Riad a été malmené après qu’il ait entamé la grève de la faim, et a été isolé (13/4).

L’occupant a arrêté deux jeunes, âgés de 17 ans, dans le bourg At-Tur : Ahmad Daoud Hadra et Mahmoud Khalil Hadra.

L’occupant a assassiné Ussama Sidqi Mansour, 42 ans, à Bir Nebala, au nord-ouest de la ville d’al-Quds, en tirant des coups de feu sur sa voiture. Ussama Mansour a été touché à la tête, et son épouse a été blessée. Le martyr est du village de Biddu. Des affrontements avaient eu lieu la veille dans les villages de Bir Nebala et Jayb, lorsque des véhicules « israéliens » les ont investis. (6/4).

Le jeune mineur, Rida Mohammad Ubayd, 14 ans, a été arrêté par l’occupant dans le bourg Al-Issawiya, qu’il a investi la nuit du 4/5 avril.

Après 11 ans de détention, le prisonnier maqdissi Ghazi Kanaan, 48 ans, est libre. Il avait été arrêté en avril 2010. L’occupant a attaqué la maison familiale, qui se trouve dans Ras al-Amud, et menacé d’arrêter à nouveau le prisonnier libéré si la famille lui organise une fête d’accueil (1/4).

L’occupant arrête de nouveau le prisonnier libéré Majd Barbar, qui a été détenu pendant 20 ans dans les prisons de l’occupation, parce que sa famille a fêté son retour. Il a été emmené au centre d’interrgatoire d’Al-Moscobiya, lui et son frère. Il avait été arrêté il y a 20 ans pour résistance en tant que membre du FPLP. Sa fille n’avait que 15 jours. (30/3)

L’occupant remet au sheikh Ikrima Sabri, orateur de la mosquée al-Aqsa, une interdiction de voyager, pour deux mois, avec possibilité de prolongation. L’occupant craint la capacité du sheikh à mobiliser les musulmans et les Arabes, et notamment en Jordanie. (27/3)

Au mois de mars 2021, l’occupant sioniste a arrêté la journaliste maqdissie Muna Qawasmeh, dans la mosquée al-Aqsa pour quelques heures, avant de lui interdire l’accès à la mosquée pendant une semaine. La directrice du centre féminin dans le bourg at-Tur, Ikhlas Sayyad, et Manal Abu Sbaytan ont été arrêtées lors d’une incursion dans le centre à cause des festivités à l’occasion de la fête des mères (21/3). Muntaha Sulayman a été arrêtée puis interdire d’entrer à la mosquée al-Aqsa, et Ru’a Balawla a été arrêtée dans la vieille ville après avoir été agressée. La député Jihad Abu Znayd, du camp She’fat, a été arrêtée dans le centre féminin dans le camp.

Le groupe « Européens en faveur d’al-Quds » a noté dans son rapport du mois de mars l’arrestation de 135 Palestiniens dans la ville d’al-Quds par les forces occupantes, dont 21 enfants (moins de 18 ans) et 3 femmes.

VII – Rapport : le rôle des Emirats Arabes Unis dans la ville d’al-Quds (d’après al-qastal.org)

Nasser Abu Khdayr, analyste politique : au cours des années précédentes, le grave rôle des EAU, a consisté à détruire la mainmise palestinienne sur la vie politique et économique de la ville, par l’utilisation de ses clients locaux et l’argent. Un conseil a été fondé, le « conseil d’al-Quds pour le développement économique » en 2019, pour contrôler les institutions maqdissies par le biais du financement, et le support apporté à une liste électorale, connue pour ses liens troubles et la normalisation des relations avec l’occupant.

Mazen Jaabari, chercheur : les EAU ont leur projet et leurs alliances dans la région. Ils interviennent dans la politique palestinienne en soutenant un des courants palestiniens, le courant de Dahlan ; et essaient de réaliser, à travers ce courant, plusieurs buts, dont une présence permanente dans la scène palestinienne.

Fondé en 2019, le « conseil d’al-Quds pour le développement.. » a des activités variées, allant de l’éducation à la jeunesse et la santé. Il est dirigé par Sari Nussaybeh, un des pionniers de la normalisation entre les Palestiniens et l’occupant, qui s’est dirigé aux Emirats en 2018 pour réclamer le financement de projets dans la ville. Si les Maqdissis ont été d’abord enthousiastes par cette aide, ils l’ont vite dénoncé après l’accord de normalisation et l’alliance entre les EAU et l’occupant sioniste, et réalisèrent que le financement servira l’occupant, et non les Maqdissis.

Le chercheur Mohammad Halassa ajoute que l’intervention des EAU a pu se faire à cause des interventions timides de l’Union européenne, entre autres, qui n’ont rien apporté aux Maqdissis alors que les besoins sont grands. Selon Jaabari, les Emirats ont essayé de profiter de la crise économique des commerçants, à cause des fermetures répétées dues au covid 19 et de la politique sioniste, d’acheter des commerces, mais cette tentative a échoué. De plus, les EAU veulent participer au projet de la « vallée du silicone » dans Wadi al-Joz, qui est visé par la judaïsation.

Sari Nussaybeh a des attaches familiales avec les dirigeants des EAU et depuis des années, il participe aux projets de normalisation avec l’occupant. Halassa affirme que le financement émirati des projets dans al-Quds n’est ni humanitaire ni gratuit, mais plutôt politique. Il vise à remplir un vide politique dans la ville, au détriment de la voie palestinienne nationale.

Des tentatives ont été menées pour acheter des terrains des Maqdissis par des intermédiaires émiratis ou liés aux Emirats, c’est le danger qui menace la ville d’al-Quds et les Maqdissis, car les EAU se sont alliés aux sionistes et participent activement à la judaïsation de la ville, depuis la signature de l’accord « Abraham », accord dont le nom signifie franchement judaïsation et mainmise sioniste.

Source : CIREPAL
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