• Réflexions sur les raisons de l’obstination du bataillon Azov
  • Marioupol : un soldat tchétchène révèle la vérité sur le bataillon Azov
  • Depuis Marioupol, le Président tchétchène promet de traquer tous les néo-nazis

Réflexions sur les raisons de l’obstination du bataillon Azov

Par Dmitry Astrakhan, reporter de guerre à #Donetsk 

Source : Telegram, 30 avril 2022

Traduction : lecridespeuples.fr

Beaucoup se demandent pourquoi les militaires ukrainiens de l’Azovstal encerclé sont toujours retranchés et sabotent toute négociation. Qu’est-ce qui motive leurs demandes frénétiques ? Il existe des théories sur les secrets qu’ils cachent dans leurs donjons, [sur les VIP de l’OTAN à leurs côtés et] sur l’aide qu’ils attendent. Mais je pense que c’est un peu plus compliqué que cela.

Nous devons comprendre à qui nous avons affaire. Ce sont des gens qui vivent depuis des années dans une atmosphère d’impunité absolue : il leur suffit de prononcer les mots magiques « pour la nation » et tout est possible. Ils ont maintes fois été libérés de gardes à vue et des tribunaux dès l’adolescence, ils ont été échangés pour sortir de captivité, ils sont passés par les « couloirs » d’Ilovaysk et de l’aéroport. Ils n’ont jamais été tenus pour responsables de quoi que ce soit, ni par la justice criminelle civile, ni par les tribunaux militaires. Ils n’ont même pas été condamnés publiquement [pour leurs atrocités], au contraire : ils sont devenus des « héros de l’Ukraine ».

Dans la tête de ceux qui sont à Azovstal, il n’y a fondamentalement aucun sentiment que c’est la fin. Ils restent persuadés qu’Ada Rogovtseva, Angelina Jolie, le Pape et leurs « frères » viendront les faire sortir de là avec les honneurs, et les emmeneront directement à la cérémonie de remise des prix. Bien sûr, ils se rendent compte qu’un individu particulier peut ne pas voir ce moment. Mais une défaite générale, et encore moins un procès des survivants, est absolument inconcevable pour leur esprit.

C’est pourquoi ils retiennent calmement leurs otages et attendent. De leur point de vue, tout doit se terminer comme toujours. Ils ne croient tout simplement pas que la fin puisse arriver, car cela contredit toute leur éducation et leur expérience de vie des 10 dernières années.

***

Marioupol : un soldat tchétchène révèle la vérité sur le bataillon Azov

Source : The Saker, 30 avril 2022

Traduction : lecridespeuples.fr

Il est possible qu’avant que je vienne ici, j’aie un peu douté des histoires qu’on racontait. Mais quand nous avons libéré les premiers prisonniers d’une maison, qui était à proximité de [l’usine] Azovstal, quand ces prisonniers et ces civils sont sortis des sous-sols, ils nous ont serrés dans leurs bras et nous ont embrassés, nous disant qu’ils étaient si contents de nous voir. Ils sanglotaient de joie ! J’ai alors réalisé que j’avais fait exactement ce qui était nécessaire en me portant volontaire. Et je ne doute pas un instant que c’était la bonne chose.

Je me souviens de ce moment, ce fragment qui est resté dans ma tête, quand nous avons pris d’assaut une maison où il y avait beaucoup de civils, et beaucoup de ces combattants d’Azov. Une mère a couru dehors avec son enfant et on regardait avec des jumelles. On ne pouvait pas lancer d’assaut, on ne pouvait pas entrer, on ne pouvait rien faire. Et ils ont tiré sur la mère, touchant sa colonne vertébrale. La mère tombe et nous crions à l’enfant : « COURS ! COURS ! » de tous les côtés.

L’enfant s’est figé, ne sachant pas quoi faire. D’un côté il veut courir, mais de l’autre il veut aider sa mère. Et puis tout à coup sa tête, vous comprenez, la TÊTE de cet enfant se fait exploser par cette racaille, ces bêtes malfaisantes (d’Azov). Et à ce moment, on a tous soudainement oublié ce que signifie la mort, on a oublié qu’il pouvait y avoir des snipers là-bas, comme une foule, on a fait irruption ! On a lancé des grenades fumigènes pour qu’ils ne puissent pas nous voir. On est entrés et on a liquidé tous les [combattants] qui étaient à l’intérieur.

En fait, nous sommes entrés là-dedans, mais pas tous. Certains ont sacrifié leur vie. De nombreux soldats ont sacrifié leur vie à ce moment-là. Mais nous sommes entrés et avons rempli notre tâche. Nos vies nous sont devenues complètement indifférentes quand nous avons vu la vie d’un enfant disparaître. Lorsque nous avons réalisé que ce ne sont pas des hommes, mais des animaux, rien de moins que des bêtes [féroces], qui peuvent se permettre de… de tuer un enfant. Ce ne sont pas des hommes.

Par conséquent, je pense que je me suis retrouvé ici exactement pour la bonne raison. Et tout ce que j’ai fait ici, je l’ai fait pour ces gens qui vivent ici et qui nous sourient et nous embrassent. Ils prennent même mes coordonnées, et celles de mes autres camarades de combat, ils veulent venir dans notre patrie et nous remercier pour la libération. »

***

Depuis Marioupol, le Président tchétchène promet de traquer tous les néo-nazis

Source : The Saker, 30 mars 2022

Traduction : lecridespeuples.fr

Assalamu alaikum, mes amis, bonsoir.

Je lis sur des chaînes Telegram que l’Ukraine a gagné, que la Russie est en déroute, qu’il y aura des négociations, et toutes sortes de choses similaires.

Je vous le dis en tant que soldat : en République de Tchétchénie, il y avait des terroristes, des extrémistes de différents pays, comme aujourd’hui en Ukraine, venus de 52 ou 58 pays. Et jusqu’à ce que nous les ayons tous détruits, rien dans notre République n’était fini.

Je vous assure que tant que les Banderites, les néo-nazis et, comme les militants islamistes s’appellent eux-mêmes, les « Chaytans » (démons) seront là, il n’y aura jamais de vie normale en Ukraine. L’Ukraine doit elle-même les détruire ou les mettre en prison à vie. Sinon, nous les détruirons ou les mettrons en prison à vie.

Je veux vous dire ceci : il est tard maintenant, mes hommes viennent de prendre deux pâtés de maisons à Marioupol. Les combats ne se sont pas arrêtés et ne s’arrêteront pas tant que nous n’aurons pas détruit le dernier Banderite.

En Ukraine, il n’y a pas d’autorité avec qui négocier. Il n’y a qu’une marionnette, mais les marionnettistes occidentaux sont assis en Europe. C’est pourquoi je vous demande, peuple ukrainien, de tout prendre en main, de vous serrer les coudes avec l’armée russe, et dites à vos fils servant dans les forces armées ou les services spéciaux, où qu’ils servent, de coopérer avec l’armée russe. Nous terminerons ainsi le travail plus rapidement et vous donnerons alors la possibilité de choisir votre propre destin par vous-mêmes.

En tant que soldats, nous ne sommes pas d’accord avec ces négociations et désapprouvons l’accord proposé. Mais c’est une décision politique. Pour cela, nous avons notre Président, et quoi qu’il décide, c’est ainsi que cela devra être. Mais nous, les soldats qui combattons, nous n’avons pas l’intention de reculer d’un pas.

Nous appelons les dirigeants de notre pays, notre Président, à nous permettre de terminer ce qu’il a lui-même commencé. Nous étions heureux de soutenir l’opération et le sommes toujours maintenant, même au prix de nos vies, prêts à nettoyer l’Ukraine de ces Banderites.

J’ai perdu des personnes proches de moi. Les soldats blessés et ceux qui y combattent ont le moral plutôt bas. Je leur ai dit : « Ne vous inquiétez pas, nous ne laisserons pas ces Chaytans s’échapper. Nous les détruirons.

Allahou Akbar [Dieu est le plus grand]. Akhmat Sylla [Force d’Ahmad (Kadyrov)].

Voir notre dossier sur la situation en Ukraine.

Pour soutenir ce travail censuré en permanence (y compris par Mediapart) et ne manquer aucune publication, faites un don, partagez cet article et abonnez-vous à la Newsletter. Vous pouvez aussi nous suivre sur TwitterFacebookYoutube et VKontakte.

Source : Le Cri des Peuples
https://lecridespeuples.fr/…

Notre dossier Ukraine