Le président de l’université de Lille n’est pas un nazi. Madame la ministre, si je pensais qu’un nazi présidait l’Université de Lille, je le dirais, sans peur de vous et de vos plaintes. Je ne pense pas que le président actuel le soit. Je l’ai même qualifié de « brave homme sans doute » dans mon discours. Je ne dirais jamais d’un nazi qu’il est « un brave homme sans doute ».
J’ai dénoncé son exemple de lâcheté qui conduit au mal comme l’a décrit Hannah Arendt. Car il s’est plaint dans son communiqué des pressions qu’il a subies. Pourquoi y a-t-il cédé ? Quelles sont ces menaces et qui les a proférées ? Sa décision est si peu justifiée qu’un des conseils de faculté de cette université l’a récusée. D’ailleurs avez-vous entendu parler dans une seule des universités où j’ai présenté mon livre « Faites mieux » avant Lille de propos ou d’incidents qui aient troublé l’ordre public ?
À votre tour, vous vous défaussez de vos responsabilités dans la défense des libertés universitaires. Qui a menacé de faire du désordre pour exiger l’interdiction de notre conférence à Lille ? Pourquoi le président de la région Hauts-de-France a-t-il exigé que je sois interdit de parole dans toutes les universités ? Pourquoi la députée Renaissance de Lille a-t-elle appelé au désordre contre nous ? Votre action en justice est une diversion pour faire parler de vous et faire oublier le crime que nous combattons : le génocide des Palestiniens.
Aujourd’hui vous décidez d’une plainte qui n’entraînera aucune conséquence car elle est sans objet réel. Et vous le savez. Pourquoi faites-vous cela ? Parce que vous avez peur. Des meutes de rustres vous rendent responsable du dégoût général qui s’exprime dans toutes les universités françaises contre l’abject génocide de Gaza. Et contre ceux qui tâchent de faire taire la protestation, qu’il exige pourtant comme un devoir moral et politique absolu. Dans le monde entier, et notamment aux États-Unis, les étudiants le clament par milliers. La jeunesse française honore sa patrie républicaine en le faisant à son tour aux yeux du monde. La jeunesse a toujours raison de lancer ses alertes à ses ainés, et ceux qui la répriment ont toujours tort.
Source : Le blog de l’auteur
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