Par Luc Michel

# LUC MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
QUE PASSE-T-IL EN GEORGIE ?

Luc Michel pour
Le Quotidien géopolitique – Geopolitical Daily/
de LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ)/

2024 03 21/ Série V/

Un des points chauds de la confrontation OTAN-Russie, ce sont les Républiques auto-proclamées d’Ossétie du Sus et d’ Abkhazie eaux marches européennes de la Russie. Les USA et l’OTAN ont besoin de ces foyers de tension pour leur politique agressive anti-russe …

I-
LE CONTEXTE GEOPOLITIQUE :
 « LES REPUBLIQUES VENUES DU FROID »

* L’Abkhazie (capitale Soukhoumi) :

ex-république autonome de la Géorgie soviétique depuis 1931, a combattu les forces géorgiennes de 1992 à 1994, au lendemain de la dissolution de l’URSS en décembre 1991. Soukhoumi ne reconnaît pas la souveraineté de Tbilissi sur son territoire et applique une politique visant à accéder à une indépendance reconnue par la communauté internationale.

* L’Ossétie du Sud (capitale Tskhinvali) :

Ex-région autonome de la Géorgie d’après la division administrative de l’URSS, l’Ossétie du Sud (capitale Tskhinvali) a proclamé son indépendance le 20 septembre 1990. Tbilissi a alors riposté et les opérations militaires ont fait des milliers de morts de part et d’autre de 1990 à 1992. Lors du premier référendum de janvier 1992, au lendemain de la disparition de l’URSS, l’Ossétie du Sud s’est massivement exprimée en faveur de son indépendance envers la Géorgie. Les Sud-Ossètes mettent le cap sur le rapprochement avec l’Ossétie du Nord, république du Caucase du Nord russe, notant que les Ossètes, du Nord comme du Sud, ont bénévolement intégré la Russie en 1774, une bonne trentaine d’années avant la Géorgie. Près de 99% des Sud-Ossètes ont dit « oui » au référendum organisé ce 12 novembre 2006 par les autorités séparatistes et proposant de faire de la région un Etat indépendant. Tskhinvali ne cache pas son objectif stratégique de réunification avec l’Ossétie du Nord, une république russe du Caucase du Nord, et refuse catégoriquement de reconnaître la souveraineté géorgienne sur son territoire.

DES « CONFLITS GELES »

Des « conflits gelés » perdurent autour de ces deux républiques, que l’on tente, avec l’appui de l’OTAN et de Washington, d’annihiler par la force.

En Abkhazie et en Ossétie du Sud agressées par la Géorgie, les combats n’ont cessé qu’après l’intervention d’une force internationale de maintien de la paix. Après l’agression de l’Ossétie du Sud par la Géorgie en août 2008 et la courte guerre entre la Russie et la Géorgie, Moscou a reconnu les deux républiques caucasiennes.

A noter que ces républiques auto-proclamées – mais néanmoins en Droit international sont reconnues comme « sujets de droit »…

II-
GEORGIE : LA REGION SEPARATISTE D’OSSETIE DU SUD DISCUTE D’UN EVENTUEL REFERENDUM DE RATTACHEMENT A LA RUSSIE

Le président du parlement de cette région prorusse, autonome depuis 1991 mais occupée militairement par la Russie depuis la guerre de 2008, a évoqué une «étroite coordination» avec Moscou.

En pleine guerre en Ukraine, certaines régions proches, très proches de Moscou sont tentées de profiter de la situation géopolitique, au risque d’enflammer d’autres territoires situés dans le glacis de la fédération de Russie. Ainsi, début mars, en Moldavie à l’ouest de l’Ukraine, les régions autonomes de Transnistrie puis de Gagaouzie demandaient la protection de Moscou. Cette fois, l’appel provient du Caucase, plus particulièrement d’Ossétie du Sud.

Cette région séparatiste prorusse de Géorgie a discuté avec Moscou de son éventuelle intégration à la Russie, a déclaré ce dimanche l’agence de presse officielle russe RIA, citant le président du parlement d’Ossétie du Sud. «Nous discutons de toutes ces questions en étroite coordination avec la Russie, en tenant compte de nos relations et traités bilatéraux», a déclaré Alan Alborov, répondant à une question de RIA Novosti sur la possibilité d’organiser un référendum sur le sujet.

Cette déclaration n’est pas surprenante. En mai 2022, quelques mois seulement après l’invasion russe de l’Ukraine, le «président» d’Ossétie du Sud, Alan Gagloev, avait renoncé à organiser un référendum de rattachement à la Russie, qui avait été décidé par son prédécesseur, Anatoli Bibilov, pour le mois de juillet 2022. Le contexte n’était probablement pas propice à un tel coup de force, Moscou étant alors enlisé dans son «opération militaire spéciale».

LE PRECEDENT DE LA GUERRE DE 2008

De même que l’Abkhazie – autre région prorusse de Géorgie -, l’Ossétie du Sud, située dans le nord-ouest du pays caucasien à la frontière avec la Russie, dispose d’une large autonomie depuis la chute de l’URSS. Mais la situation a radicalement changé en 2008 lorsque l’armée russe a envahi la Géorgie après que Tbilissi a voulu reprendre par la force le contrôle de ces deux régions séparatistes. Les Russes sont arrivés aux portes de la capitale géorgienne, mais un accord de cessez-le-feu a finalement été trouvé, notamment grâce à la médiation de la France. Depuis, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud sont directement contrôlées par Moscou, qui a officiellement reconnu leur indépendance en tant que Républiques, mais qui, malgré plusieurs demandes en ce sens des Abkhazes et des Ossètes, n’a jamais formellement annexé ces deux régions.

La situation est différente en Ukraine, où la Russie a officiellement annexé quatre oblasts dans le sud-est du pays – Kherson, Zaporijjia, Donetsk, Lougansk – en septembre 2022, sans compter la Crimée qui a été annexée dès 2014 à l’issue d’un référendum non reconnu par la communauté internationale.

Les Russes ont un accès militaire direct aux deux régions séparatistes de Géorgie, ce qui n’est pas le cas de celles de Transnistrie et de Gagaouzie en Moldavie, séparée de la Russie par l’Ukraine. Dans ce pays proche de la mer Noire, mais qui n’a pas d’accès maritime et qui se tourne de plus en plus résolument vers l’Union européenne, Moscou a une influence réelle, y compris sur la politique intérieure moldave, mais ne dispose pas aujourd’hui de la possibilité concrète de s’emparer de ces territoires. La situation serait différente si, en février 2022, l’armée russe était parvenue à s’emparer du sud de l’Ukraine jusqu’à la région d’Odessa. Les troupes de Vladimir Poutine, qui ont dans un premier temps réussi à franchir le Dniepr et à s’emparer de la ville de Kherson, ont dû se replier à l’est du fleuve à l’automne 2022 après l’une des deux contre-offensives ukrainiennes réussies.

Photos :

Luc Michel avec le président abkhaze Bapaszh à Soukhoum en 2008

Luc MICHEL (Люк МИШЕЛЬ)

* Avec le Géopoliticien de l’Axe Eurasie-Afrique :
Géopolitique – Géoéconomie – Géoidéologie – Géohistoire – Géopolitismes – Néoeurasisme – Néopanafricanisme
(Vu de Moscou, Téhéran et Malabo) :
PAGE SPECIALE Luc MICHEL’s Geopolitical Daily
https://www.facebook.com/LucMICHELgeopoliticalDaily/

* WEBSITE http://www.lucmichel.net/ 
LUCMICHEL-TV https://vk.com/lucmicheltv
TWITTER https://twitter.com/LucMichelPCN
RADIO.LUCMICHEL
https://www.podcastics.com/podcast/radiolucmichel/
FACEBOOK https://www.facebook.com/Pcn.luc.Michel/

Source : auteur