Le siège des Nations Unies à New York, photographié le 21 décembre 2021.
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Communiqué d’Human Rights Watch

104 organisations dont Human Rights Watch et Amnesty International s’opposent à l’adoption par les Nations Unies d’une définition controversée de l’« antisémitisme »

(New York, le 20 avril 2023) – Plus de 100 organisations de défense des droits humains et des droits civiques, dont Human Rights Watch et Amnesty International, exhortent les Nations Unies à respecter les droits humains dans le cadre de la lutte contre l’antisémitisme, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui.

Plus de 40 organisations ont récemment rajouté leurs noms à une version mise à jour d’une lettre ouverte transmise le 3 avril 2023 par Human Rights Watch et d’autres organisations au Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, et au Haut représentant de l’Alliance des civilisations de l’ONU, Miguel Ángel Moratinos. Dans cette lettre, les groupes exhortaient l’ONU à ne pas approuver ou adopter la définition de l’antisémitisme utilisée par l’Alliance internationale pour la commémoration de l’Holocauste (International Holocaust Remembrance Alliance, IHRA).

Cette définition de l’antisémitisme a été utilisée pour décrire à tort le fait de critiquer certaines politiques du gouvernement israélien ou de défendre les droits des Palestiniens comme des actions « antisémites », ont déclaré les organisations.

Les organisations ont affirmé que l’antisémitisme « cause un préjudice réel aux communautés juives du monde entier, et nécessite une action significative pour le combattre ». Elles ont ajouté que les gouvernements et les dirigeants mondiaux devraient condamner l’antisémitisme et prendre des mesures pour protéger les communautés juives, notamment en s’assurant que les individus responsables de crimes haineux soient tenus de rendre des comptes.

Cependant, les organisations ont demandé aux dirigeants de l’ONU de veiller à ce que leurs efforts de lutte contre l’antisémitisme « n’encouragent pas ou n’approuvent pas par inadvertance des politiques et des lois qui portent atteinte aux droits humains fondamentaux, y compris le droit de s’exprimer et de plaider en faveur des droits des Palestiniens, ou de critiquer certaines politiques du gouvernement israélien ».

Si l’ONU devait approuver ou adopter la définition de l’antisémitisme utilisée par l’IHRA, les gouvernements et les tribunaux pourraient en abuser pour restreindre les critiques visant certaines politiques du gouvernement israélien, ou la défense des droits des Palestiniens, avec un effet dissuasif sur la liberté d’expression.

Au cours des deux dernières semaines, le nombre d’organisations signataires de la lettre est passé de 60 à 104. Parmi ces 104 organisations (outre Human Rights Watch) figurent Amnesty International, la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), la Ligue des droits de l’homme (LDH), les ONG israéliennes B’Tselem et Breaking the Silence (« Rompre le silence ») et le groupe palestinien de défense des droits humains Al Haq.

Communiqué complet en anglais : en ligne ici.

Source : Human Rights Watch
https://www.hrw.org/fr/news/…

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