Par Abdellali Merdaci

Régulièrement, « Le Quotidien indépendant » rejoue une tragédie en un acte et une scène – ou réécrit la même complainte pour rappeler à tous qu’il est « au bord de l’asphyxie » (1) en raison d’un manque à gagner dans le chapitre publicité. Dans son édition du 27 juillet 2021, il alerte ses lecteurs sur une situation d’urgence en relevant « tous les clignotants au rouge ». Le pouvoir d’État est désigné comme l’unique responsable de cette situation par le signataire de l’appel A.M. (probablement M. Abderrezak Merad, co-fondateur du titre et membre de son conseil d’administration ?), qui incrimine une « pression politique sur un organe qui a toujours fait honneur à un secteur pourtant en nette régression depuis quelques années ».

Dans le procès que fait le quotidien au pouvoir, il y a une contradiction fondamentale. Longtemps premier titre de la presse francophone en Algérie, « Le Quotidien indépendant » coche toutes les cases du néo-libéralisme entrepreneurial. Mais, depuis une dizaine d’années, le marché algérien de la publicité s’est dégradé substantiellement, perdant la clientèle commerciale, particulièrement privée, des opérateurs de téléphonie mobile, de concessionnaires d’automobiles, de monteurs de produits électroniques. Pour les quotidiens de premier rang de la capitale, le retrait de ces grands annonceurs n’a pas été nécessairement compensé par la manne publique. Aujourd’hui, le contexte de pandémie sanitaire, déprimant le secteur de la presse écrite, menace l’autonomie financière de journaux, déjà condamnés par une récession publicitaire.

La gestion de la publicité publique, essentiellement administrative, a toujours été un des secteurs, parmi les plus secrets, de la gouvernance de l’État, qui ne s’en cache pas. Alors même que l’Agence nationale d’édition et de publicité (ANEP) est dans ce domaine le bras séculier du pouvoir, d’autres acteurs marginaux – comme le DRS, enseigne de la sécurité d’État – ont pu, sous le règne du président Bouteflika, intervenir en dehors de toute réglementation légale pour régenter la publicité publique, avec d’inévitables accrocs. Un colonel du renseignement militaire devrait-il distinguer les bénéficiaires de la publicité de l’État et en fixer sur le critère spécifique de la soumission politique les faramineux quotas ? Cet exemple est largement connu pour ne pas être rappelé. Un piteux « quinzomadaire » de l’Est algérien, sans équipe rédactionnelle et sans qualification attestée dans le métier, dont le fondateur était un factotum du « Quotidien indépendant », convoyant nuitamment ses films auprès de la rotative de l’État, a pu ainsi ramasser une fortune et constituer un imposant pôle de presse (quotidiens dans les deux langues d’usage dans le pays, le français et l’arabe, TV et radio). Il figurait en bonne position dans le partage du portefeuille publicitaire de l’État. Il y a, sans doute, d’autres exemples tout autant pittoresques (ou absurdes), qui incriminent l’absence d’équité et de justice du pouvoir d’État sous le règne des frères Bouteflika. À cette époque-là, personne n’aurait comparé « Le Quotidien indépendant », un vrai journal de journalistes, à ce titre de saltimbanques choyé par le DRS.

Cependant, la répartition de la publicité publique a été et reste dans son principe inégalitaire. « El Moudjahid », ancien fleuron de la presse gouvernementale, école de journalisme réputée, creuset de toutes les sociétés de presse privées à l’aube de la libéralisation du champ médiatique, reçoit 50 % de sa surface imprimable de publicité administrative, soit douze pages quotidiennes. Ce partage n’est pas expliqué, mais le devrait-il ?

Je conçois que le gouvernement et son ministre de la Communication financent la presse quotidienne publique (« Ech Chaab », « El Massa », « An Nasr », « El Djoumhouria », « El Moudjahid » et « Horizons ») comme ils le font pour la radio et la télévision d’État, sans aucune réplique de bien-pensants. En quoi ces octrois publicitaires – quasi-régaliens – qui ne sont pas nouveaux sont-ils choquants ? Il est compréhensible et même admissible que, depuis la Loi Hamrouche et l’ouverture médiatique, l’État s’applique sous les régimes qui se sont succédé depuis 1991 à sauver la presse publique, qui produit des journaux de qualité et emploie des journalistes expérimentés, dont le lectorat a migré massivement vers les publications privées.

Quelle que soit l’identité de ses bénéficiaires, de statuts public ou privé, le gouvernement ne s’est jamais prononcé sur l’affectation de ses ressources publicitaires. Relançant une polémique inutile sur la publicité publique, « Le Quotidien indépendant », s’était manifesté assez tôt dans les années 1990, dès les premiers balbutiements de la presse privée, dans un esprit de vive compétition entre les titres de presse, dans une course jalonnée de journaux éclopés et de journalistes béquillards, caracolant en tête. Mais, comment ce fervent zélateur du marché et de ses règles assassines, peut-il, trente ans après, attendre d’un pouvoir d’État dont il se proclame l’irréductible adversaire de renflouer ses caisses par l’apport de la publicité des administrations et entreprises publiques sous sa tutelle ? Cette situation, ne faudrait-il pas en sortir ?

Une conception viciée et délétère du journalisme

Pourquoi « Le Quotidien indépendant » est-il devenu le mouton noir de la presse nationale ? Les raisons de la tempétueuse inimitié dont l’accablent les pouvoirs d’État, depuis l’annonce à l’automne 2013 de la candidature au quatrième mandat d’Abdelaziz Bouteflika contre laquelle il s’était élevé, à nos jours, ne sont pas écrites ; elles n’ont jamais été exposées et discutées publiquement. L’Appel du 27 juillet 2021 du titre n’est pas une franche interpellation du gouvernement et de son ministre de la Communication, comme s’il n’en fallait pas espérer pour lui, pour ses personnels et pour ses lecteurs une réponse sans détour sur une crise financière qu’ils auraient suscitée. Si, présentement, « Le Quotidien indépendant » plonge dans une irrémédiable brouille avec le pouvoir, a-t-il été toujours éloigné de ses sentiers tortueux ? N’en a-t-il pas été le fils puîné détenant les clés des palais de la République ? Au gré d’une évolution encouragée par ses propriétaires-associés, de parrainages de cercles occultes de l’État et d’abouchements avec des chancelleries étrangères, le vent tournait. Dans les dernières années du règne des frères Bouteflika et de leur clan, « Le Quotidien indépendant » se positionnait nettement comme un journal d’opposition. Ce surinvestissement oppositionnel s’est accru avec l’avènement du hirak, le 22 février 2019. Depuis ce tournant politique essentiel dans l’histoire de la République, « Le Quotidien indépendant » peut concevoir un cadre politique clair et une légitimité neuve à son opposition aux pouvoirs, même s’il est entendu que le président Abdelmadjid Tebboune, mettant en avant une Algérie nouvelle, récuse une continuité et un héritage bouteflikiens.

Une des causes discernable de la rupture d’avec les pouvoirs actuels serait une conception de l’information du « Quotidien indépendant », qui ne manque pas d’irriter. Il est patent que ce journal a choisi de suppléer une opposition légale totalement effacée dans le jeu politique, qui a été incapable de faire front commun contre les pouvoirs d’État. Cette opposition démocratique, à défaut de former des hommes et des femmes d’État suffisamment aguerris pour nourrir quotidiennement la contradiction aux gouvernants, reste la plus inconséquente du bassin méditerranéen. Peut-on croire que dans les troupes du RCD, du PT, du FFS, du Jil Jadid, chez les islamistes de MM. Makri, Bengrina et Djaballah et chez les adeptes du « Grand Soir », communistes du MDS et trotskystes du PST, puissent émerger des militant(e)s, aux savoirs et aux expériences chevillés, qui briseraient les reins aux ministres des gouvernements, sur des questions d’intérêt national ? Hormis leurs responsables, suffisamment présents à la « une » des journaux, ces partis d’opposition ne forment pas de relève politique  prédisposée à se battre pour l’alternance au pouvoir et pour assurer des missions gouvernementales. En plus de trente années de pluralité politique, quels sont donc les acteurs politiques de dimension nationale et internationale révélés par les partis ? On en est encore à attendre M. Rachid Nekkaz, un feu-follet, intermittent du spectacle politique en France et en Algérie.

Face à cette vacuité du champ politique national, de la léthargie d’une opposition qui ne s’oppose pas réellement, la confrontation politique est agie par procuration par la presse – en vérité par quelques rares titres, notamment « Le Quotidien indépendant ». Ce rôle, il l’assume en bravant les règles juridiques fondant les entreprises d’information. La mission de la presse est d’informer, entre autre sur le champ politique, plus que d’en prendre le parti dans ses épreuves. Cela n’exclut pas que les rédactions des titres puissent se prévaloir d’une lecture singulière des péripéties diverses de notre société.

Dans tout journal, la rédaction s’assigne dans ses pages un – ou plusieurs – espace d’expression à la fois pédagogique et parfois expressément politique. C’est légitime, lorsque cela n’entrave pas une information éthique. « Le Quotidien indépendant », dispose de trois espaces éditoriaux, le « Commentaire », le dessin du Hic et la chronique « Point Zéro » de Chawki Amari, en page 24 – et, accessoirement, les éclairages de Yazid Ouahib dans la rubrique des sports. Mais ses pages d’information politique sont vouées au semblable horizon politico-idéologique et, surtout, à une unicité de vue. C’est plus un journal de guerre contre les pouvoirs institués qu’un support d’information au sens où le définit le législateur algérien. Ainsi, ses journalistes se muent-ils souvent en défenseurs de causes politiques. Cependant, aucun gouvernement ne l’a interpellé sur une conception viciée et délétère du journalisme.

Une mystification de l’information. Depuis la chute du clan Bouteflika, de ce qui est commodément nommé la ‘içaba, la presse, et au premier plan « Le Quotidien indépendant », a connu une nette mutation sociologique, marquant ses pratiques rédactionnelles. Il convient de rappeler, ici, que l’information est le traitement d’un événement sous forme d’article, de fiche de synthèse thématique ou de dépêche, d’enquête de terrain (ou reportage) et de commentaire, pivots du travail journalistique (2). En dehors du cas d’Algérie presse service (APS), agence d’information gouvernementale, qui livre en chaîne des dépêches et d’exceptionnelles enquêtes dans les secteurs de la culture et du patrimoine, la majorité des journaux algériens privilégie l’information et le commentaire. Or, depuis le hirak, le commentaire a pris le pas sur les autres types d’écriture journalistique : l’article d’information rapportant sans fioriture un événement est déprécié alors que l’enquête a presque disparu des pages de nos journaux. À titre d’exemple, sous le règne des frères Bouteflika et même après leur chute, aucun titre de la presse nationale ne s’est hasardé à une enquête sur un pouvoir corrompu, sur les liens qu’il a forgé avec une oligarchie scélérate, menant en prison deux chefs de gouvernement (Ouyahia, Sellal) et dix-huit de leurs ministres.

Au « Quotidien indépendant », l’information commentée a pris de l’ampleur. Un exemple entre mille, daté du 1er août 2021, situe les cadres énonciatifs et discursifs sélectionnés par le journal. Dans un communiqué public, le Front des forces socialistes (FFS) s’est prononcé sur les développements de la pandémie du coronavirus en Algérie en incriminant le pouvoir d’État. Voilà le traitement rédactionnel qu’en font « L’Est républicain » (Annaba), leader de la presse régionale de l’Est algérien, et « Le Quotidien indépendant », de diffusion nationale.

  1. a) Sous la plume de Mohamed M., « L’Est républicain » donne l’information avec une remarquable distanciation professionnelle (3) ; le journaliste insère entre guillemets et en italiques dans le corps du texte des éléments de la déclaration de la direction du FFS, sans les commenter. C’est là, une sorte de « degré zéro » dans la rédaction de la dépêche de presse sur le registre constatif. La présence du rédacteur n’est pas ressentie par le lecteur : son texte ne recherche aucun effet symptomatique (peur, colère, doute) qu’induirait le communiqué du FFS.
  2. b) La démarche du « Quotidien indépendant » est différente. Elle vise à agir sur le lecteur, à l’influencer. M. A. O., signataire de l’article (4), rappelle que le FFS, « le plus vieux parti de l’opposition » est « un parti qui milite pour une Assemblée constituante ». Cette qualification excédentaire du FFS sans lien avec l’objet de l’information en surdétermine la lecture. Elle intègre un niveau de connivence (du rédacteur et du journal) avec un lecteur idéal informé relativement à l’espace politique algérien. Ces effets rhétoriques (« vieux parti », « opposition », « assemblée constituante ») parsemés dans le texte désignent aussi un biais de reconnaissance entre le journal, prioritairement ses lecteurs, et l’opposition politique nationale, pointant en filigrane dans une sorte de sous-texte l’actualité contestée du pouvoir (nouvelle Constitution approuvée par référendum, élection et installation récente d’une Assemblée populaire nationale). L’auteur du compte-rendu opte pour une reformulation du communiqué du FFS dans un style indirect libre pour garder la maîtrise de son discours, s’attachant à en ressortir des vocables et des locutions transcrites entre guillemets et en italique au contenu dysphorique (« hors de contrôle », « inacceptable », « enquête approfondie »). Il y a, ici, un « énoncé performatif » (J.L. Austin), fondant, au-delà des termes du communiqué du FFS, une communication majorant les paradigmes d’incertitude et de gravité d’une situation pandémique, qui échapperait aux gouvernants. Cette technique, connue des « spins doctors » et des professionnels de l’agit-prop, neutralise et déplace le champ énonciatif originel, celui du communiqué d’un parti politique qui s’adresse à la Nation, pour permettre au journaliste de reprendre à son compte la critique et la mise en cause du gouvernement. Dans ce comparatif sur l’information respectueuse et sans surenchère, la prime revient à « L’Est républicain ».

Est-il envisageable pour un quotidien d’information privé, régi par des règles d’exercice contraignantes, qui n’est pas la feuille d’un parti politique, de se muer en journal d’opinion, versé dans une confrontation au pouvoir ? Est-ce donc là son cahier de charges ?

Le journal des printemps arabes et de la démocratisation américaine. « Le Quotidien indépendant » a accompagné les « printemps » arabes et l’ébranlement d’États, en Libye, en Syrie et au Yémen. Il ne manquait pas de se féliciter de l’œuvre criminelle du président français Sarkozy (2007-2012) et du philosophe Bernard-Henri Lévy, agent du sionisme mondial, à l’origine de la déstructuration de la Jamahirya libyenne. Sur son site web, l’émérite didacticien des sciences, écrivain et publiciste Ahmed Bensaada note un aspect pervers dans son traitement de l’information « printaniste » : « Le summum de l’indécence, de l’immoralité et du mauvais goût a été atteint le 21 octobre 2011, avec la Une [du supplément du Weekend] (où Fayçal Metaoui était un des journalistes ‘‘vedettes’’) qui avait placardé la photo de Kadhafi ensanglanté, défiguré, mort lynché et sodomisé, au-dessus de deux seuls mots : ‘‘Libye libre’’ » (5)

La « une » du supplément du « Quotidien indépendant » daté du 21 octobre 2011

Cette « une » dégageait un inconvenant fumet de scandale pour faire sortir l’historien Daho Djerbal de sa prudente réserve académique, exprimant crûment sa colère à la rédaction du journal : « Je me permets de vous écrire aujourd’hui car profondément choqué par la couverture que vous avez consacré dans [l’édition du Weekend] à la mort téléguidée, volontairement programmée et exécutée de sang froid sous la forme de lynchage […] Qu’avez-vous fait vous-même qui prétendez lever l’étendard de la démocratie et des droits humains fondamentaux ? Rien dans votre édition du week end ne permet de vous démarquer des dépêches des agences occidentales en-deçà desquelles vous vous situez. Votre titre est scandaleux. Vous savez pertinemment que la mort d’un chef d’État, même despotique, ne résout pas le problème des fondements de la dictature. ‘‘Libye libre’’, titrez-vous, mais libérée par qui, par quoi ? Par l’OTAN et ses unités spéciales au sol ? Par un tir d’un Rafale français ou d’un drone états-unien ? » (6).

Dix années après, en guise de libération de la Libye, c’est le chaos : un pays qui a perdu son unité territoriale et politique, livré aux tribus, aux clans, et à leurs guerres sans fin téléguidées par des puissances étrangères. Même si les élections générales de fin d’année aboutissent, il faudrait encore une vingtaine d’années pour que le pays déstructuré par l’invasion occidentale retrouve les équilibres socio-économiques et politiques de la défunte Jamahirya. Mais « Le Quotidien indépendant », qui avait applaudi la France impériale et néocoloniale et la coalition de l’OTAN, surnommé par dérision « EL WOTAN », a oublié ce revers honteux.

« Le Quotidien indépendant » s’est positionné dans une « printanisation » à outrance des Républiques d’Orient se soldant après l’Irak dévasté par la destruction de deux pays indépendants, la Syrie et le Yémen. Mais la « printanisation » avortée de l’Algérie laissait dans ses colonnes et dans son encre une profonde amertume. Puis est arrivé le hirak, à charge de revanche. Il fallait impérativement faire tomber le pouvoir des frères Bouteflika, le pouvoir intérimaire de Bensalah-Bedoui et, désormais, celui du président Tebboune. La pensée politique inouïe des spécialistes de l’agit-prop, amis et clients du « Quotidien indépendant », formés par les officines des États-Unis d’Amérique, a été formulée sans ambages par M. Abdelouahab Fersaoui, président de l’association Rassemblement algérien de la Jeunesse (RAJ) et militant enragé de la « transition politique » : « […] On ne peut pas réduire la démocratie à la convocation de l’électeur aux urnes » (7). Le bénéficiaire d’enveloppes des services américains va ainsi se réjouir de l’échec de la présidentielle de juillet 2019, tout en redoublant d’efforts et de nuisance pour empêcher – vainement – celle du 12 décembre 2019. Un aficionado du coup d’État permanent, qui n’a lu ni Machiavel ni Malaparte, dans la même case étroite que « Le Quotidien indépendant ». Il en reste une vérité forte : la démocratie n’a pas besoin d’urnes en Algérie. Plutôt d’un coup de force. De l’OTAN, certainement.

Du hirak au néo-hirak : un cas d’école. « Le Quotidien indépendant » se dresse comme un journal-parti politique, luttant à visage découvert, quelquefois sans aucune nuance, contre le pouvoir politique, soutenant crânement ses adversaires de tous bords, islamistes, séparatistes kabyles et agents de la « printanisation arabe. Dans ses pages politiques et dans ses commentaires, les journalistes ont la pugnacité du militant. Ils écrivent au cœur de la mêlée, sans recul et sans réserve. « Le Quotidien indépendant », on l’a noté, a rejoint assez tôt le hirak originel. Davantage comme organe politique des marches (où l’écrivain-journaliste Mustapha Benfodil aura payé de sa personne) qu’outil d’information. Dans ses  articles politiques, il ne se soucie guère de déontologie comme le proclame fermement son Appel du 27 juillet 2021, allant de la complicité rouée avec les chefs « printanistes » à la manipulation de l’information. En voici deux exemples :

1°) On devrait penser que l’objectif de tout titre de presse est de rechercher pour ses lecteurs une information propre, non déformée et pervertie dans des canaux souterrains. Dans un ouvrage, strictement documenté, « Qui sont ces ténors autoproclamés du hirak » (8), Ahmed Bensaada donne des chiffres exacts du financement par la « National Endowment for Democracy » (NED) (9) de personnalités algériennes pressenties pour la direction d’une transition politique en Algérie. Au lieu de se prêter consciencieusement aux règles du métier d’informer, rechercher l’information auprès des acteurs politiques et associatifs mis en cause par le docteur Bensaada, « Le Quotidien indépendant » a préféré l’effacer totalement aux yeux de ses lecteurs. Même si l’intention du journal était de défendre les « ténors autoproclamés » du hirak, ne lui fallait-il pas se prêter à une contre-enquête dans une investigation scrupuleuse des faits, de leur vérification, de leur recoupement et de leur mise en relief ? Cela s’enseigne – ou devrait s’enseigner – dans les écoles de journalisme. Les journalistes de ce quotidien n’ont pas fait leur métier de confirmer – ou d’infirmer – auprès de Maîtres :عMustapha Bouchachi et Zoubida Assoul, de l’activiste Karim Tabbou et du président Fersaoui (RAJ), largement cités dans l’enquête d’Ahmed Bensaada, leur participation parfois rémunérée (10) et financée à des programmes américains d’agit-prop, un versant de la démocratisation du Grand Moyen Orient et de la « printanisation » de ses États récalcitrants, dont l’Algérie. Ils les ont plutôt protégés en cachant à leurs lecteurs la félonie d’acteurs officiels des champs politique et associatif au service de l’agenda subversif d’un gouvernement étranger. « Le Quotidien indépendant », piétinant la morale du métier d’informer, a posé un coupable bâillon sur le travail d’Ahmed Bensaada.

2°) « Le Quotidien indépendant » a consciencieusement poussé le néo-hirak, jusque dans la démesure. Ahmed Bensaada a lu et scrupuleusement contrôlé, les chiffres des marcheurs donnés entre autres par ce titre à la décrue du hirak. Je renvoie à son compte-rendu sur le 15e vendredi oranais du hirak, le 21 juin 2019, et à ses observations sur les manipulations des médias mainstream (11) dont « Le Quotidien indépendant ». Il écrit : « En effet, selon la plupart des personnes questionnées, ce 15e vendredi n’avait réuni que 2000 à 3000 personnes, bien loin des immenses foules du début du hirak ». Dans une communication avec France 24 dont il est le correspondant à Alger, Fayçal Metaoui, à l’époque, un des patrons de la rédaction du « Quotidien indépendant », indique des « centaines de milliers de manifestants » dans les rues d’Oran. Net, sans bavure. Ce jeu malsain sur les chiffres, « Le Quotidien indépendant » le prolongeait, jusqu’à ces dernières semaines avant la recrudescence de la crise sanitaire et l’arrêt des marches, pour ranimer la flamme d’un néo-hirak, désormais sans boussole.

Un engagement résolu contre l’État légal

Un point d’histoire. Le hirak du 22 février 2019 est arrivé à son étiage avec l’organisation de l’élection présidentielle du 12 décembre 2019, qui signait son reflux. Sa progressive et notable mutation en néo-hirak, mouvement d’opposition à l’État national algérien, aux ressorts carrément terroristes, devenait perceptible. L’alliance contre-nature entre bobos (principalement dans la capitale), agents « printanistes », islamistes et séparatistes kabyles est établie. « Le Quotidien indépendant » n’a pas glosé cette transformation du hirak, grosse d’irréparables risques pour l’unité du pays, marchant contre l’État légal, son président, son gouvernement et son armée. L’appui – inconsidéré – à ce néo-hirak malfaisant outrepasse les codes déontologiques de la profession. Et, aussi, les attendus du Code pénal. Dans le droit européen, ainsi en France, le directeur d’un organe de presse et l’auteur d’un article encourageant l’attroupement sur un lieu public sont passibles des tribunaux et de condamnations sévères (12). Depuis le retour du néo-hirak, combien de « unes » mensongères « Le Quotidien indépendant » a-t-il consacré aux marches et aux regroupements contre l’État algérien et sa direction légale ?

Soyons donc précis : l’élection présidentielle du 12 décembre 2019 a donné à l’État algérien la légalité, la pleine légalité. M. Tebboune, élu sixième président de la République, incarne cette légalité et la confère à ses gouvernements. Cette légalité est désormais appuyée par l’approbation d’une nouvelle Constitution, le 1er novembre 2020, et par l’élection d’une Assemblée populaire nationale, le 12 juin 2021. Comment un titre de droit privé, obéissant censément aux lois de l’État sur l’exercice public de l’information, peut-il méconnaître cet aggiornamento politique et se rengorger continûment dans ses colonnes comme la caution d’un néo-hirak infiltré, qui ne peut se couvrir de légitimité populaire?. Répétons-le : l’Algérie et la grande masse de sa population ne donneront jamais quitus aux brigands Zitout, Dhina et M’henni et aux « printanistes » Bouchachi, Assoul et Tabbou, tous au service d’intérêts étrangers, pour atteindre à l’unité de leur territoire et à leur solidarité.

À titre de rappel, le hirak du 19 février 2019 est né dans une situation de blocage politique caractérisée par la volonté des frères Bouteflika d’aller vers un cinquième mandat. Certains de ses marcheurs, dont l’auteur de ces lignes, ont rêvé d’une Deuxième République qui n’adviendra jamais. C’est l’Armée nationale populaire (ANP), conduite par le regretté général Ahmed Gaïd Salah, qui a trouvé une issue à un maelstrom politico-sécuritaire en obtenant la démission du président-candidat Abdelaziz Bouteflika et l’éviction de Saïd Bouteflika, le deus ex machina de la présidence de la République et de sa ‘içaba. Le hirak originel, un rêve, un artefact, sûrement, n’a jamais été conçu pour penser l’avenir de l’Algérie : ce géant aux pieds d’argile a été très vite assujetti aux organisations américaines de démocratisation du Grand Moyen Orient et à ses agents en Algérie sur l’injonction du sociologue français Lahouari Addi. Le philosophe Mohamed Bouhamidi en déclarait à juste titre, vers la fin du printemps 2019, l’acte de décès. Mais le cadavre du hirak bougeait encore pour devenir le zombie de l’islamisme et du séparatisme kabyle et le hochet maléfique des bobos « printanistes » d’Alger et de leur presse dans un scénario imprévisible.

L’engagement du « Quotidien indépendant » en faveur du néo-hirak dont l’ambition est de mettre à terre un pouvoir d’État légal ne s’est jamais démenti. Récemment, M. Ali Bahmane, un gourou du journal, co-fondateur et membre du conseil d’administration du titre, animateur des pages de débat, gourmandait la corporation des avocats de la place d’Alger : « Des avocats pour lesquels on éprouve un immense respect se sont mis en grève parce que la voiture d’un de leurs confrères a été mise en fourrière. Mais ils ne se sont pas mobilisés pour défendre 300 patriotes emprisonnés parce qu’ils militent pour la démocratie, la liberté et la justice » (13). Inimaginable : un titre de presse agréé entretenant une fronde d’activistes de rue et de réseaux sociaux contre l’État légal et leur conférant la qualité de « patriotes ». Maladresse ? Non, engagement résolu. « Le Quotidien indépendant » est bien dans l’ordre de marches et des combats, hors de toute légalité, contre un pouvoir d’État, qui emprisonne des « patriotes », qui brime la « démocratie », la « liberté » et la « justice ». Tristement surréaliste ! À défaut d’avocats embourbés dans une affaire de fourrière, l’éditorialiste s’érige en défenseur de « 300 patriotes » de mauvais aloi, du désordre de rues et de places publiques. Et, dans cet odieux harcèlement de l’État, le billettiste Chawki Amari, insulteur de l’emblème national, se charge d’asséner le coup de pied de l’âne, dans une présentation caricaturale du réel algérien, déclassant la présidence de M. Tebboune en « parenthèse désastreuse » (8 août 2021). Pour qui roule « Le Quotidien indépendant », journal ouvertement d’opposition au pouvoir d’État légal ? Pour une transition sous la bannière américaine du triumvir Bouchachi, Assoul, Tabbou et de ses maîtres embusqués, islamistes et séparatistes kabyles du néo-hirak ? Ces activistes qui n’ont rien prouvé, à l’affût d’une chute de l’Algérie, sont au-dessous de M. Bengrina, qui fait de la politique, fut-elle de la mauvaise politique.

Contester la politique du président et de son gouvernement ? C’est faisable et même souhaitable : il y a des partis, des acteurs politiques et même d’éminentes personnalités de la société civile pour s’y prêter. Dans le cadre de la démocratie et de ses tribunes. Même la Grande Amérique a rappelé cette discipline politique démocratique lors de l’attaque du Congrès par des ligues d’extrême droite affidées du candidat Trump battu dans les urnes.

Il faudrait rédiger vingt forts volumes pour épuiser les contretemps (ou dérapages) du « Quotidien indépendant » qui est un journal de censeurs, qui ne publiera jamais une personne qui ne pense pas comme lui – ou plus simplement contre lui (14). Il ne concèdera jamais à ses contradicteurs le droit à la critique sous le sceau  duquel il s’abrite effrontément.

Information et loyauté

Il fut un temps, autour des années 1990-2000, où des titres comme « El Khabar » et « Le Quotidien indépendant », dépositaires de la publicité commerciale privée, refusaient les annonces de particuliers ou les plaçaient en attente, parfois pendant plusieurs semaines, tout en se détournant de la publicité administrative de l’État. « Le Quotidien indépendant » ne manquait pas de morigéner les petits journaux au tirage confidentiel de 3000 exemplaires/jour. Dans ses beaux jours, voguant sur l’impression des dizaines de milliers d’exemplaires, il a recherché l’estampille d’un organisme français de certification de la diffusion, l’OJD. Et, à ses concurrents recalés, il se faisait fort d’expliquer, non sans cynisme, son insolent succès par les terribles lois du marché libéral de la publicité. Combien de quotidiens et de journalistes talentueux, cédant au romantisme désuet de « l’aventure intellectuelle », ont été cassés parce que la publicité commerciale allait dans l’escarcelle d’une demi-douzaine de titres privilégiés sur une centaine ? Autre temps, autres mœurs. « Le Quotidien indépendant » ne se sustente plus d’intempestives rigueurs du marché pour en faire la méprisante leçon à des concurrents malheureux. Il en est à quêter les annonces à 1/32e de page de l’antenne communale d’Aïn Oussera ou du dispensaire des Ouled Rabah, El Milia, dont l’ANEP fait son miel.

À trente ans d’âge, « Le Quotidien indépendant » a misé et compromis un passé  honorable dans d’indignes rendez-vous de l’Histoire présente. En se fondant dans l’attelage d’un néo-hirak sous la bannière de l’islamisme, du séparatisme kabyle – qu’il impute dans un vibrant éditorial à l’État – et de la « printanisation » arabe, il  est plus proche d’une impasse que d’une promesse. Le « journalisme critique », dont se gargarise son conseil d’administration, appelle d’autres valeurs que la trahison et la bénédiction donnée aux forces obscures qui veulent rompre l’unité du pays. Ne confond-il pas à dessein « pluralisme politique » et « pluralisme médiatique », deux phénomènes différents dans leur essence ? Si le pluralisme politique est la possibilité de l’expression politique dans des institutions démocratiques projetées par l’État (partis, assemblées élues, organismes constitutionnels, syndicats, associations, etc.), le pluralisme médiatique n’en est pas le double. Il répond davantage d’une conception de l’information et de l’entreprise de presse que d’un objectif politique. Le législateur n’a pas autorisé la création de titres de presse privés aux objectifs politiques, pour suppléer ou tenir la main de partis politiques défaillants.

« Le Quotidien indépendant », si loin de la Patrie, fêtant « La Libye libre » et les massacres de l’OTAN, secourant le néo-hirak contre l’État légal, célébrant et accueillant dans ses colonnes la double nationalité franco-algérienne, remembrant l’Algérie française, en effaçant la mémoire du combat contre la France coloniale et ses malheurs, est-il, aujourd’hui, défendable ? S’adressant, par défi, non sans morgue, à ses seuls lecteurs au lieu d’interpeller directement l’opinion publique et le pouvoir, il estime ne demander ni aumône ni faveur mais le respect. A-t-il pour sa part respecté l’État et son président légalement élu en s’alignant derrière le néo-hirak et ses « patriotes » de toutes cuvées insanes aux objectifs néfastes ? Il est aisé de s’acheter une irréprochable conduite sans verser dans « l’outrage, l’insulte et la diffamation » (15). Mais activer pour le changement de l’État hors des urnes, jouer à hue et à dia son intégrité territoriale, dénigrer son pouvoir et ses institutions légales prend-il place dans une « liberté totale d’expression » (16) ?

Le respect ? Parlons-en. Le seul respect dont peut se prévaloir valablement un  journal est celui qu’il doit à ses lecteurs en leur proposant une information vérifiable et fondée. Dans l’exemple des agitateurs « printanistes » discuté plus haut, les lecteurs du « Quotidien indépendant » n’ont jamais rencontré le docteur Ahmed Bensaada et n’ont pas connu les termes de son enquête sur les « ténors autoproclamés de hirak », notamment  Mustapha Bouchachi, Zoubida Assoul, Karim Tabbou, Abdelouahab Fersaoui ; et, ils ont ignoré leur grave implication dans les programmes américains de démocratisation du Grand Moyen Orient, principalement en Algérie. INFORMATIONS CENSURÉES. Nulle trace, aussi, dans leur journal de la composante destructrice du néo-hirak et ses objectifs terroristes ne leurs sont pas dévoilés. Ces DONNÉES, comme beaucoup d’autres, sont CENSURÉES et restent OPAQUES pour les lecteurs du « Quotidien indépendant », parce qu’elles ne correspondent pas aux engagements politico-idéologiques de son conseil d’administration. Au « Quotidien indépendant », le respect de l’information et des lecteurs est à cette aune. Il est bienheureux, à cet égard, que le lecteur algérien s’abreuve à plusieurs sources d’information.

Concluons donc. Si la publicité publique est un levier de l’action gouvernementale, pour la mise à mort d’un titre de presse, pour n’importe quelle raisons, entre autres la raison d’État, il convient pour le gouvernement d’en prendre acte publiquement. Et laisser « Le Quotidien indépendant » décider des moyens de sa survie ou de sa mort. Si ce n’est pas le cas, cette publicité publique devrait lui revenir dans l’égale proportion que ses concurrents. Toutefois, le gouvernement peut arguer relativement à la publicité publique d’une aide de l’État aux titres de presse à caractère discrétionnaire, directe et non contractuelle. Et dans ce cas, il n’est pas tenu d’expliquer et de justifier une décision discrétionnaire. Fin de partie.

Ce que les autorités de l’État ont l’obligation d’interroger au regard des lois, c’est la loyauté des institutions de presse privée et de leurs journalistes envers les chartes morales de leur profession et de leur pays. Cette régulation de l’exercice du métier d’informer, la création de dispositifs de contrôle et de sanction coercitifs, sont plus indispensables à la crédibilité de la presse écrite que le controversé partage de la publicité publique. Un titre de presse qui s’inscrit dans une démarche de destruction de l’État légal envisagée par des organisations reconnues et déclarées terroristes devrait être simplement interdit. Pourquoi un journal, quels que soient son statut et son histoire, n’entrerait-il pas dans un cercle vertueux pour mériter de son métier d’informer et, surtout du respect de ses lecteurs ?

Notes

  1. A. M., « À nos fidèles lecteurs. Ni aumône ni faveur, mais du respect ! », « Le Quotidien indépendant », 27 juillet 2021.
  2. Cf. sur l’écriture de presse, l’ouvrage de Samir Merdaci, « Les Concepts fondamentaux de la presse écrite », Constantine, Médersa, 2016.
  3. Mohamed M., « Gestion de la pandémie de la Covid 19. Tirs croisés contre le gouvernement », « L’Est républicain », 1er août 2021.
  4. M. A. O., « Le FFS à propos de la gestion de la crise sanitaire. ‘‘C’est la faillite du système de gouvernance’’ », « Le Quotidien indépendant », 1er août 2021.
  5. Ahmed Bensaada, « Hirak en Algérie : À qui jouent les médias mainstream ? (Art. à lire sur le site web de l’auteur :

http://www.ahmedbensaada.com/index.php?option=com_content&view=article&id=499:2019-06-23-22-19-55&catid=46:qprintemps-arabeq&Itemid=1

  1. Repris dans « Hirak en Algérie : À qui jouent les médias mainstream ? », art. cité.
  2. Noté dans « Hirak en Algérie : À qui jouent les médias mainstream ? », art. cité.
  3. Ahmed Bensaada, « Qui sont ces ténors autoproclamés du hirak ? », Alger, Éditions APIC, 2020.
  4. Id. Voir la déclaration d’Allen Weinstein, un des fondateurs de la NED, indiquant qu’elle reprenait un volet des activités de la CIA (p. 24).
  5. Mme Assoul a dirigé pendant de longues années à Amman (Jordanie) un organisme de promotion de la femme arabe proche de la NED, tout en recevant, en Algérie, une substantielle retraite de l’État au titre de son mandat au Conseil national de la transition (CNT), dans les années 1990.
  6. « Hirak en Algérie : À qui jouent les médias mainstream ? », art. cité.
  7. « Abrégé de droit des médias », Paris, Édition du Centre de Formation des Journalistes, sd.« Quotidien indépendant », 10 juillet 2021.
  8. J’en ai subi l’amère rebuffade. Réagissant à un entretien du « Quotidien indépendant » avec Ahmed Taleb-Ibrahimi évoquant Ali Merad et Mohamed Arkoun, j’ai adressé par mail une mise au point aux déclarations de l’ancien ministre des Affaires étrangères (en poste au moment des faits), qui ne les a pas protégés contre le méchant traquenard que leur a tendu le prêcheur islamiste Ghazali, lors d’un Séminaire de la Pensée islamique (Bejaia, juillet 1985), qui avait levé une équipe de lyncheurs barbus armés de cognées avec l’intention bien arrêtée de les molester au sang. Les théologiens français s’en sont tirés miraculeusement de cette mésaventure pendant laquelle Taleb-Ibrahimi s’était porté pâle pour ne pas avoir à se prononcer contre l’imam Ghazali, invité personnel en Algérie et protégé du président Chadli Bendjedid. Je n’avais pas le droit de porter la contradiction à l’ancien ministre Taleb-Ibrahimi dans le journal qui le publiait. J’avais reçu de mon opérateur une alerte m’indiquant que le destinataire refusait mon courriel. Mon texte, en réponse à Taleb-Ibrahimi, a été obligeamment publié par le journaliste Nordine Azzouz dans « Reporters » (« Ahmed Taleb-Ibrahimi, Ali Merad et l’Algérie à l’encan, 9 juillet 2017). Il y avait des listes noires au « Quotidien indépendant ».
  9. « À nos fidèles lecteurs. Ni aumône ni faveur, mais du respect ! », « Le Quotidien indépendant », art.cité.
  10. Id.

Source : Algérie54
https://algerie54.dz/…