Moon of Alabama

La fuite de documents « Blame China » de CNN montre que la Chine n’a rien fait de mal

Par Moon of Alabama − Le 1er décembre 2020

L’administration Trump a tenté de blâmer la Chine pour la pandémie de SRAS-CoV-2.

Les agences américaines ont fait certains efforts pour obtenir des documents de Chine qui pourraient en fournir la preuve.

Au moins certains de ces documents ont maintenant été divulgués à CNN, qui les a publiés sous le nom de Wuhan Files.

Mais les documents ne montrent aucune faute de la part de la Chine. Ils montrent un système de santé et une bureaucratie sous tension alors qu’ils ont du mal à maîtriser une épidémie de maladie infectieuse jusque-là inconnue.

C’est le problème le plus incriminant que CNN a pu trouver dans les journaux :

Dans un rapport portant la mention «document interne, veuillez garder la confidentialité», les autorités sanitaires locales de la province du Hubei, où le virus a été détecté pour la première fois, répertorient un total de 5918 cas nouveaux le 10 février, soit plus du double du nombre public officiel confirmé, décomposant le total en plusieurs sous-catégories. Ce chiffre plus élevé n'a jamais été entièrement révélé à ce moment-là, car le système comptable chinois semblait, dans le tumulte des premières semaines de la pandémie, minimiser la gravité de l'épidémie. ...
Le gouvernement chinois a fermement rejeté les accusations formulées par les États-Unis et d'autres gouvernements occidentaux selon lesquelles ils auraient délibérément caché des informations relatives au virus, affirmant qu'ils étaient francs depuis le début de l'épidémie. Cependant, bien que les documents ne fournissent aucune preuve d'une tentative délibérée de dissimuler les conclusions, ils révèlent de nombreuses incohérences entre ce que les autorités croyaient et ce qui a été révélé au public.

Plus loin dans l’article, il devient clair que les différences dans la déclaration des nombres de cas et les « nombreuses incohérences » étaient basées sur l’utilisation de plusieurs catégories :

Le 10 février, lorsque la Chine a signalé 2478 nouveaux cas confirmés dans tout le pays, les documents montrent que Hubei a en fait diffusé un total différent de 5918 nouveaux cas signalés. Le nombre est divisé en sous-catégories, ce qui donne un aperçu de toute la portée de la méthodologie de diagnostic du Hubei à l'époque.

Les «cas confirmés» sont au nombre de 2 345, les «cas diagnostiqués cliniquement» 1 772 et les «cas suspects» 1 796.

Ainsi, le service de santé central chinois a signalé 2 478 cas confirmés pour toute la Chine, tandis que la province du Hubei a signalé 2 345 cas confirmés. En quoi cela est-il censé être une différence significative ?

Début février, la Chine avait encore des problèmes pour tester suffisamment d’infections à la Covid-19. Il a fallu du temps pour confirmer les nouveaux cas. Les tests n’étaient pas encore fiables. La catégorie « cas diagnostiqués cliniquement » concernait ceux qui avaient été testés négatifs avec un test toujours défectueux mais présentaient des signes de pneumonie aiguë – c’est-à-dire « opacité de verre dépoli » sur les scanners thoraciques. Une fois le problème de test résolu, la catégorie a été éliminée :

Les autorités chinoises ont rapidement amélioré le système de notification, plaçant les cas «diagnostiqués cliniquement» dans la catégorie «confirmés» à la mi-février.

Plus avant, les rédacteurs de CNN admettent que les documents qui leur ont été remis ne montrent pas que la Chine a fait quelque chose de mal :

Cependant, Mertha, universitaire du JHU, a déclaré que l'inadéquation entre les chiffres internes élevés et ceux, publics, inférieurs sur le bilan des morts de février "semblait être une tromperie, pour des raisons évidentes".

"La Chine avait une image à protéger au niveau international, et les fonctionnaires de rang inférieur étaient clairement incités à sous-déclarer - ou à montrer à leurs supérieurs qu'ils sous-déclaraient - aux yeux de l'extérieur", a-t-il dit.

À l'inverse, cependant, les documents divulgués fournissent également une sorte de défense de la gestion globale du virus par la Chine. Les rapports montrent qu'au début de la pandémie, la Chine était confrontée aux mêmes problèmes de comptabilité, de test et de diagnostic qui hantent encore aujourd'hui de nombreuses démocraties occidentales - des problèmes aggravés par l'arrivée à Hubei d'un virus entièrement nouveau.

De même, les responsables ne font aucune mention d'une soi-disant fuite de laboratoire, ni du fait que le virus était d'origine humaine, comme certains critiques, y compris de hauts responsables américains, l'ont affirmé sans preuves.

Comme le déclare sarcastiquement le Département de la peur :

U.S. Dept. of Fear @FearDept - 16:55 UTC · 1 déc.2020

Des documents divulgués par CNN révèlent que la Chine a mis des semaines à se ressaisir et à éradiquer le COVID de son sol.

(Personne n'a pris la peine de divulguer notre situation car il est parfaitement clair que toute l'année a été un spectacle de merde et le pire est encore à venir.)

En effet, la Chine a tellement «mal» fait, qu’elle n’a plus de problème avec la Covid-19.

Il y a un détail intéressant dans les fichiers remis à CNN qui pourrait devenir pertinent pour la recherche en cours sur l’origine de l’épidémie :

Le mardi 1er décembre marque un an depuis que le premier patient connu a présenté des symptômes de la maladie dans la capitale provinciale du Hubei, Wuhan, selon une étude clé publiée dans le journal médical The Lancet.

Au même moment où le virus est censé avoir émergé pour la première fois, les documents montrent qu'une autre crise sanitaire se déroulait, et Hubei faisait face à une importante épidémie de grippe. Elle a fait augmenter de 20 fois le niveau enregistré l'année précédente, selon les documents, plaçant un niveau énorme de stress supplémentaire sur un système de soins de santé déjà surchargé.

L'"épidémie" de grippe, comme l'ont noté des responsables dans le document, n'était pas seulement présente à Wuhan en décembre, mais était encore plus importante dans les villes voisines de Yichang et Xianning. On ne sait toujours pas quel impact ou quel lien le pic de grippe a eu sur l'épidémie de Covid-19.

Il n’y a aucune preuve que la toute première infection par le SRAS-CoV-2 d’un être humain ait effectivement eu lieu en Chine. Des infections au SRAS-CoV-2 ont été détectées rétroactivement en France et en Italie dans des échantillons de sang prélevés en novembre 2019 ou avant. L’épidémie de grippe dans la province du Hubei pourrait avoir silencieusement renforcé la propagation du SRAS-CoV-2 en Chine. Cela pourrait expliquer pourquoi le Hubei a été le premier endroit où une épidémie de Covid-19 a été remarquée alors qu’elle se propageait silencieusement ailleurs.

Le jeu du «blâmez la Chine» se poursuivra indépendamment de ce que disent les preuves. Mais il devient de plus en plus difficile d’affirmer que le désordre dans lequel se trouvent la plupart des pays « occidentaux » a été causé par la Chine alors qu’il est tellement évident qu’il est causé par le comportement de nos propres sociétés.

Mon of Alabama

Traduit par jj, relu par Wayan pour le Saker Francophone

Source : Le Saker
https://lesakerfrancophone.fr/…