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Dès octobre 2023, La population vivant au nord de la bande de Gaza a été expulsée vers le sud, prétendument une zone protégée mais également pilonnée ar l’armée israélienne. Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Union Européenne ne se contentent pas de contempler la catastrophe humanitaire se développer à Gaza, mais ils y contribuent activement en donnant à la machine militaire israélienne les moyens de poursuivre cette guerre indéfiniment
Photo : via Al-Qods News Network

Par Leila Warah

L’UNRWA informe que la famine dans le nord de la bande de Gaza peut être évitée si davantage de convois alimentaires sont autorisés à entrer, mais Israël continue de bloquer plus de 2000 camions d’aide. Pendant ce temps, Netanyahu réaffirme son intention d’envahir Rafah, où 1,5 million d’habitants de Gaza ont tenté de trouver refuge.

Victimes dans la bande de Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem :

  • 29 782+ Palestiniens assassinés dans Gaza (*) par les troupes d’occupation, dont au moins 12 000 enfants
  • 70 043+ Palestiniens blessés dans Gaza suite aux tirs et bombardements israéliens.
  • Plus de 380+ Palestiniens assassinés en Cisjordanie et à Jérusalem depuis le 7 octobre

(*) Ce chiffre a été confirmé par le ministère de la santé de Gaza sur la chaîne Telegram, le 24 février. Certains groupes de défense des droits de l’homme estiment que le nombre de morts est plus proche de 38 000 si l’on tient compte des personnes présumées mortes.

Principaux développements

  • Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu souligne que l’assaut sur la ville bondée de Rafah aura lieu, mais qu’il pourrait être retardé par un accord d’échange de captifs.
  • UNRWA : La famine dans le nord de Gaza peut être évitée si davantage de convois alimentaires sont autorisés à entrer.
  • Des juifs orthodoxes s’emparent d’un sanctuaire musulman et vandalisent des tombes à Jérusalem-Ouest.
  • PAM : suffisamment de nourriture attend aux frontières de Gaza pour nourrir l’ensemble de la population.
  • Des photos aériennes montrent plus de 2 000 camions d’aide du côté égyptien du point de passage de Rafah.
  • Fat’hi Ghabin, artiste gazaoui de renom, meurt après s’être vu refuser un traitement à l’étranger.
  • Ministère de la santé de Gaza : Les patients en dialyse et en soins intensifs risquent la mort dans le nord de la bande de Gaza, les hôpitaux étant à court de carburant.
  • Une Israélienne de 18 ans est emprisonnée pour avoir refusé de servir dans l’armée en raison de la guerre contre Gaza.
  • UNRWA : Le rapport sur un bébé de deux mois mort de faim à Gaza est « horrible ».
  • Le ministre israélien de la défense promet de continuer à cibler le Hezbollah quelle que soit la situation à Gaza.
  • Les forces israéliennes se seraientt partiellement retirées de l’hôpital Nasser dimanche, rapporte Al Jazeera.
  • L’armée israélienne érige une tour de guet avec des caméras de surveillance à la mosquée Al-Aqsa.
  • Les forces israéliennes assassinent au moins 10 personnes qui attendaient de l’aide dans la ville de Gaza, rapporte Wafa.
  • Un aviateur américain s’immole par le feu pour protester contre le génocide israélien à Gaza.
  • Israël fait avancer la construction de 3 344 nouveaux logements illégaux en Cisjordanie occupée.
  • Bureau des médias de Gaza : Les forces israéliennes ont pris en otage des civils palestiniens et les ont utilisés comme boucliers humains lors de plusieurs opérations militaires.

Des milliers d’enfants souffrent de malnutrition dans le nord de la bande de Gaza

Alors que l’agression violente d’Israël contre Gaza approche du cinquième mois, la situation dans l’enclave assiégée se détériore de jour en jour, la population subissant une famine imposée par Israël par son blocus.

À la suite d’informations faisant état d’un bébé de deux mois mort de faim vendredi, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a déclaré que le risque élevé de malnutrition continuait d’augmenter, un enfant sur six dans le nord de la bande de Gaza étant « gravement malnutri ».

« Nous continuons d’appeler à un accès humanitaire régulier », a déclaré l’UNRWA dans un message sur X.

Mads Gilbert, médecin norvégien et défenseur des causes humanitaires, affirme que les décès d’enfants dus à la famine sont la conséquence directe des restrictions israéliennes sur l’aide entrant dans l’enclave côtière.

« Il ne s’agit pas d’une tragédie, mais d’une situation provoquée par l’homme. La famine est imposée à la population de Gaza par les forces d’occupation israéliennes », a déclaré à Al Jazeera M. Gilbert, qui a plus de 30 ans d’expérience dans les hôpitaux de Gaza.

Il y a deux jours à peine, le groupe international sur la nutrition a publié un rapport très alarmant […] indiquant une forte augmentation des facteurs de malnutrition à Gaza : insécurité alimentaire, manque de diversité dans le régime alimentaire et diminution des possibilités d’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants.

M. Gilbert a déclaré que les restrictions imposées par Israël en matière de nourriture et d’eau dans l’enclave constituaient un « énorme crime de guerre ».

« Comment le monde peut-il rester les bras croisés et regarder des enfants mourir de faim ? »

La situation est la pire dans le nord de Gaza, où le chef de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, affirme qu’Israël n’a pas autorisé la livraison de nourriture depuis le 25 janvier et que les appels de l’ONU à envoyer de l’aide alimentaire ont été rejetés et sont restés lettre morte.

Depuis lors, l’UNRWA et d’autres agences de l’ONU « ont mis en garde contre une famine imminente, lancé des appels pour un accès régulier de l’aide humanitaire et déclaré que la famine pouvait être évitée si davantage de convois alimentaires étaient autorisés à entrer régulièrement dans le nord de Gaza », a déclaré M. Lazzarini.

« Il s’agit d’une catastrophe provoquée par l’homme. Le monde s’est engagé à ne plus jamais laisser la famine se reproduire. La famine peut encore être évitée, grâce à une véritable volonté politique d’accorder l’accès et la protection à une aide significative. Les jours à venir mettront une fois de plus à l’épreuve notre humanité et nos valeurs communes », a-t-il déclaré.

De même, Samer Abdeljaber, directeur des urgences du Programme alimentaire mondial (PAM), affirme qu’il y a suffisamment de nourriture stockée aux frontières de Gaza pour nourrir l’ensemble de la population. Toutefois, ces denrées ne peuvent pas être acheminées en toute sécurité à la population déchirée par la guerre en raison de la violence actuelle et des blocages israéliens.

Les photos d’Ariel publiées par Al Jazeera Arabic montrent plus de 2 000 camions d’aide empilés du côté égyptien du point de passage de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

« Nous avons suffisamment de nourriture aux frontières, même en provenance de Jordanie et d’Égypte, pour pouvoir subvenir aux besoins de 2,2 millions de personnes », a déclaré M. Abdeljaber, cité par Al Jazeera.

« Mais nous devons nous assurer que nous avons le bon accès à Gaza à partir de différents points de passage afin que nous puissions réellement atteindre les gens, qu’ils soient au nord, au sud ou dans les zones centrales. »

« La sécurité des itinéraires est l’une de nos conditions pour poursuivre l’aide au nord et cela ne peut être garanti que si le processus est rapide », a déclaré M. Abdelkader. « Les retards aux points de contrôle nous empêchent de pénétrer plus profondément dans le nord. »

Nada Tarbush, diplomate à la mission palestinienne auprès des Nations unies, a exhorté les gouvernements du monde à intervenir et à assurer « la livraison urgente de nourriture, d’eau potable et de médicaments par largage aérien à Gaza ».

« Bloquer l’acheminement de l’aide humanitaire est un crime de guerre. Utiliser la famine comme moyen de guerre est un crime de guerre. La punition collective est un crime de guerre» , a-t-elle déclaré dans un message sur X.

Lundi après-midi, Israël aurait autorisé l’entrée de 10 camions d’aide humanitaire dans la partie nord de la bande de Gaza, suite à des informations faisant état de famine, selon les correspondants d’Al Jazeera. Toutefois, il est très probable que cette aide ne soit qu’un filet d’eau par rapport aux besoins de la population en situation désespérée.

« L’eau potable est rare. Les déchets solides s’accumulent. La propagation des maladies est en hausse », a déclaré l’UNRWA.

« La situation est catastrophique, mais les équipes de l’UNRWA continuent de travailler pour fournir une aide essentielle. »

Une fois de plus… les Israéliens massacrent des Palestiniens qui attendent de l’aide

Pendant ce temps, lorsque l’aide humanitaire est autorisée à entrer dans l’enclave assiégée, la sécurité des civils qui la reçoivent n’est pas assurée. Plusieurs rapports continuent de faire état de forces israéliennes prenant pour cible des Palestiniens qui attendent de l’aide humanitaire.

Plus récemment, dimanche soir, les forces israéliennes ont tué au moins dix personnes qui attendaient de l’aide dans la ville de Gaza en bombardant et en tirant sur les foules de Palestiniens qui attendaient l’arrivée des camions d’aide alimentaire, a rapporté Wafa.

Au moins 15 personnes ont été blessées dans l’attaque et ont été transférées à l’hôpital al-Shifa, situé à proximité.

Selon Al Jazeera, deux pêcheurs ont également été abattus sur le rivage de Khan Younis.

Les hôpitaux de Gaza sont toujours attaqués

Les hôpitaux de la bande de Gaza continuent de subir les attaques israéliennes, ce qui rend extrêmement difficile l’accès des civils palestiniens à des soins médicaux adéquats.

Dans le nord de la bande de Gaza, le ministère palestinien de la santé a déclaré que la situation était « indescriptible », les hôpitaux étant à court de carburant. Les réfrigérateurs médicaux n’ont plus d’électricité, ce qui risque de détruire de grandes quantités de médicaments sensibles.

Le manque de carburant a également eu des conséquences dévastatrices sur les missions de sauvetage dans cette région déchirée par la guerre, des dizaines d’ambulances et de services médicaux ayant été mis hors service.

Suite à cette pénurie, des patients en dialyse et en soins intensifs risquent de mourir par manque de fournitures de base.

À Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, une délégation de l’ONU a observé des « conditions catastrophiques » lors d’une visite à l’hôpital al-Amal, assiégé dans la ville.

« La délégation a constaté l’étendue des dégâts causés par les tirs d’artillerie de l’occupation israélienne sur plusieurs étages de l’hôpital, ainsi que les conditions catastrophiques à l’intérieur en raison des graves pénuries de nourriture, d’eau potable, de fournitures médicales et de médicaments », a déclaré le représentant palestinien de la Croix-Rouge.

Pendant ce temps, à l’hôpital Nasser de Khan Younis, « des snipers se trouvent toujours à proximité de l’hôpital et, tragiquement, tirent toujours sur tout ce qui bouge près de l’hôpital », a rapporté le correspondant d’Al Jazeera, Hani Mahmoud, depuis la bande de Gaza. « Malgré la déclaration de l’armée israélienne selon laquelle elle a terminé ses opérations à l’intérieur de l’hôpital Nasser. »

Auteur : Leila Warah

* Leila Warah est une journaliste multimédia indépendante basée en Palestine.
Son compte Twitter, et Instagram.

26 février 2024 – Mondoweiss – Traduction : Chronique de Palestine

Source : Chronique de Palestine
https://www.chroniquepalestine.com/…